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Quel cauchemar!

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  • Quel cauchemar!

    Azul Fellawen, Salam

    Lahouari Addi, sociologue, entres autres , est considéré comme l'un des plus grand analyste du système politique Algérien.

    " Son cerveau a produit un rêve" , en réalité " un cauchemar" dont je vous livre quelques extraits mais dont vous pourrait lire l'intégralité Quel Cauchemar

    Il y a deux jours, j’ai fait un cauchemar qui m’a réveillé tout en sueur. J’ai rêvé que je remontais à pied le Boulevard Mâata,....j’ai été arrêté par un individu à la barbe hirsute, mi-fou mi-devin et qui me dit : « Tu es journaliste, je te reconnais. Les journalistes ont des lunettes et n’ont pas de voitures. Paye moi un café et je te raconterai des choses sur la politique en Algérie qui vont t’étonner. Les journalistes croient tout savoir et ils ne savent rien ». (......)
    Le Président Bouteflika, il va être réélu, il n’a pas à s’inquiéter. La démocratie, les candidatures multiples etc., c’est juste pour lui faire peur et pour qu’il ne parle plus de Amnesty International. Les généraux, ils le mâchent, mais ils ne l'avaleront pasAujourd’hui, avec la mondialisation, il est difficile d’avaler un président. Mais au fond, leurs intérêts convergent. Il veut juste rester président et eux, ils ne veulent pas que le système change (. .....)

    (....)Benflis ou Bouteflika, c’est la même chose. Moussa el Hadj, el Hadj Moussa. En 1999, Bouteflika a été choisi par el Hadj, celui du contre-espionnage. Son collègue Moussa, théoriquement son chef, le chef de l'espionnage, était sceptique et il a désigné par mesure de précaution Benflis, auquel il a confiance, comme directeur de campagne. Quand le peuple a élu dans la liesse populaire le candidat du consensus, Benflis a été poussé directeur de cabinet et ensuite chef de gouvernement. Dès le lendemain des élections de 1999, Bouteflika commença à critiquer les généraux et à les menacer pour se faire une popularité à leur détriment. Il a par la suite fait une déclaration qui les a beaucoup fâché et alors ils ont demandé à Benflis de se préparer pour le remplacer. (...)

    (....)Là, je t'arrête, je lui ai dit, car tu fais partie de ceux qui dénigrent la presse écrite en l'accusant d'être au service des généraux. Je connais ce discours et je le trouve simpliste. Les journalistes se sont battus pour arracher leur liberté d'écrire.

    Tu crois cela, dit-il en fronçant les sourcils. La presse francophone d'Alger, la PFA n'aurait jamais été aussi virulente à l'égard du président si elle n'avait pas le soutien de certains clans puissants au sommet de l'Etat. Ayant reçu le feu vert d'en haut, la PFA s'est abattue sur Bouteflika qu'elle insulte de tous les noms depuis trois ans. Le tirage de ces journaux a explosé et les recettes publicitaires ont été multipliées par dix. Plus les attaques contre le président sont féroces, plus les entreprises d'Etat, pourtant déficitaires, achètent des pages entières de publicité à coup de millions. Attaquer Bouteflika rapporte de l'or. Certains directeurs de journaux sont tellement riches qu'ils habitent Alger et Paris où ils ont des pavillons.(...)

    (....)La masse des journalistes sont pauvres comme tu le sais et certains ne font pas plus de 15 000 dinars par mois. Ceux-là, vous les appelez les ‘nègres’, n'est-ce pas? Mais les directeurs de journaux sont riches, très riches, ainsi que certains membres fondateurs des journaux. Le système a intégré dans sa logique la PFA qui sert de caisse de résonance aux luttes de clans au sommet et de vitrine démocratique du régime à l'extérieur. C'est pourquoi Bentchicou se permet d'écrire un livre diffamatoire sur un président en exercice sans être inquiété. Ce livre aurait été interdit dans un n’importe quel Etat de droit. En Europe, si tu écris sur la vie privée d’un homme politique de cette manière, c’est de la diffamation, et tu en auras pour au moins deux ans de prison ferme et 100 000 euros d’amende. Le redressement fiscal de 39 millions DA, c’est un écran de fumée. Il va payer cette somme que les entreprises d’Etat déficitaires vont lui donner sous forme de publicité. On appelle cela men lahaytou ou bakharlou. C’est l’argent du contribuable que donne l’Etat au journal Le Matin et que Bentchicou va redonner à l’Etat sous forme d’impôt. (...)

    (....)C'est vrai, mais la presse en Algérie n'est pas un quatrième pouvoir. Pour qu'elle le soit, il faut d'abord que le législatif soit un deuxième pouvoir et le judiciaire un troisième pouvoir. Or ce n'est pas le cas. Si les journalistes ont quelque liberté en Algérie, c'est grâce à une ONG qui s'appelle Reporters Sans Frontières. Dès qu'un journaliste est arrêté, RSF publie un communiqué à Paris et le lendemain Chirac téléphone à Bouteflika lui demandant d'user de ses 25% pour faire libérer le journaliste malheureux. L'idée fait son chemin à Paris et à Rome de créer des ONG Députés Sans Frontières, Enseignants Sans Frontières, Syndicalistes Sans Frontières, Fonctionnaires Sans Frontières, Pompiers Sans Frontières etc., etc. pour aider les Algériens contre la hogra générale. Tu te rappelles cette manifestation de députés innocents et sincères brutalement tabassés par la police. Il n'y a qu'en Algérie que des députés de la majorité manifestent contre le gouvernement qu'ils soutiennent. Certains députés veulent maintenant créer un syndicat pour faire pression sur l'Assemblée Nationale pour mieux les protéger des luttes de clans et allonger leurs mandats au maximum, mais l'UGTA est absolument contre. (.....)

    (....)u es en train de me dire que Bouteflika va être réélu au premier tour et que les jeux sont faits? Ce n'est pas possible. Les autres candidats auront leurs supporters sur les lieux du vote.

    -Naïveté de journaliste. Tout d'abord, les supporters des autres candidats ne surveilleront que quelques bureaux de vote dans les grandes villes. Ensuite, dans les villes moyennes et les villages, les maires et les sous-préfets enverront des résultats au ministère de l'intérieur en faveur de Bouteflika à hauteur de 70 et 75% pour compenser le vote des villes. Les préfets, les sous-préfets et les maires éviteront d'avoir des ennuis avec le ministère de l'intérieur qui pourra leur reprocher d'avoir soutenu des candidats de l'opposition. Regarde ce qui est arrivé au maire d'Oran, Djellouli Noreddine avant le vote. Il a été mis en prison parce qu'il risquait de gêner le bourrage normal des urnes puisque il avait déclaré qu'il soutenait Benflis. Il ne savait pas qu'il y allait avoir quelques semaines plus tard un deal entre les généraux et le candidat qu'il ne soutenait pas. Un maire ne peut pas tout prévoir(....)

    (...)Si je suis ton raisonnement, Bouteflika sera réélu au premier ou au second tour, et il aura pendant cinq ans 20% des attributions prévues par la Constitution. Quels sont les domaines sur lesquels il n'aura pas de pouvoir?
    La Constitution déclare que le président est le chef des forces armées. Ils lui ont demandé d'oublier cet article et de ne pas s'immiscer dans les promotions et les mises à la retraite des officiers supérieurs. Il ne doit pas s'occuper des islamistes, du terrorisme et de la politique sécuritaire. Il ne doit pas choisir le chef du gouvernement ni le directeur de la DGSN. L'affaire du Sahara n'est pas dans ses attributions ainsi que les relations avec la France. Quant à la composition du gouvernement, il a un quota de quatre ministres, pas plus. En outre, son directeur de cabinet est obligatoirement un général à la retraite. Ce n'est pas fini. Tous les deux mois, il doit quitter les bâtiments de la présidence pendant 48 heures pour permettre à Moussa de vérifier si tous les micros installés dans les murs et sous les bureaux fonctionnent ou n'ont pas été endommagés par des mains malveillantes. Enfin, la répartition des recettes du pétrole entre les différents ministères, ce n'est pas lui qui la fait.

    Que lui reste-t-il?

    -Le tourisme, l’hydraulique, l’agriculture, les PTT, les pompiers, l'inauguration des édifices publics et la réception des ambassadeurs étrangers. D'où à chaque fois, les démissions des premiers ministres qui se plaignent que le président leur vole leurs attributions. Il bénéficie aussi de la règle non écrite de la marge de manœuvre de 15% à laquelle tient particulièrement son entourage.

    -Si les militaires ont si peu confiance en Bouteflika, pourquoi n’ont-ils pas tout simplement désigné Nezzar comme président ? Il a tout le profil du système et il ne trahira jamais ses anciens subordonnés.(...)


    Cordialement
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