BAGDAD - Mountazer al Zaïdi a déclaré à l'ouverture de son procès à Bagdad qu'il s'était entraîné il y a deux ans au lancer de chaussures afin de pouvoir exprimer de la sorte son profond mépris envers George W. Bush dont le "sourire glacial" soulevait en lui une rage incontrôlable.
Le journaliste irakien, poursuivi pour agression d'un chef d'Etat étranger, a expliqué que, roué de coups par les gardes du Premier ministre Nouri al Maliki et torturé à l'électricité, il avait avoué avoir filmé au caméscope ses "séances d'entraînement".
Son intention initiale était de profiter d'une conférence de presse à Amman pour passer à l'acte, mais l'occasion ne s'était alors pas présentée.
Cependant, Zaïdi, salué en héros dans le monde arabe, a assuré n'avoir cette fois pas prémédité son geste lorsque, en décembre, Bush est venu à Bagdad, un mois avant de céder la présidence à Barack Obama.
Zaïdi a expliqué qu'il s'était senti bouillir de rage en voyant Bush parler de ses "succès" en Irak lors d'une conférence de presse.
Le journaliste a dit avoir alors pensé "au massacre de plus d'un million d'Irakiens, à la profanation des mosquées et des maisons, aux viols de femmes".
"Il parlait tout en adressant un sourire glacial au Premier ministre (irakien). Il a dit au Premier ministre qu'il dînerait avec lui."
"Brusquement, je n'ai plus vu personne d'autre que Bush dans la salle. J'ai senti le sang des innocents couler sous ses pieds tandis qu'il souriait froidement, comme s'il était venu effacer l'Irak avec un repas d'adieu", a expliqué Zaïdi au tribunal.
"Après la mort de plus d'un million d'Irakiens, après toutes les destructions économiques et sociales (...) J'ai senti que cette personne était l'assassin du peuple, l'assassin numéro un. Cela m'a mis en rage et j'ai jeté mes chaussures dans sa direction."
GARDER LA TETE HAUTE
Zaïdi avait assorti son geste d'un cri: "Voilà le baiser d'adieu du peuple irakien, chien!"
Le tribunal, réuni dans la Zone Verte fortifiée de Bagdad, a ajourné l'audience au 12 mars pour déterminer si Bush effectuait vraiment une "visite officielle" en Irak en tant que chef d'Etat.
Agé de trente ans, Zaïdi, collaborateur d'une chaîne de télévision irakienne basée au Caire, est passible de quinze ans de prison.
A son entrée au tribunal, des membres de sa famille ont poussé des "youyous" stridents et ont recouvert ses épaules d'un drapeau irakien.
Bush avait prestement évité les projectiles et n'avait pas été touché. Les avocats de Zaïdi ont plaidé que Bush n'aurait pu être blessé par une chaussure mais ils n'ont pas réussi à faire requalifier les faits en insulte plutôt qu'agression.
Zaïdi a pour sa part fait valoir qu'il ne pouvait être inculpé d'agression d'un chef d'Etat alors que ce dernier était aussi le chef d'une force d'occupation.
"Comment peut-on venir en invité dans une région que l'on dirige soi-même?", s'est-il interrogé.
"Je n'avais pas l'intention de tuer le président américain Bush. Mais je voulais lui exprimer ce que je ressens et ce que ressentent tous les Irakiens, du nord au sud et d'est en ouest, la haine que nous éprouvons envers cet homme", a-t-il conclu.
Beaucoup d'Irakiens ont approuvé le geste de Zaïdi.
Haïder Ahmed, un fonctionnaire, le qualifie ainsi de patriote. "Il nous a permis de garder la tête haute", résume-t-il.
L'EXPRESS
Le journaliste irakien, poursuivi pour agression d'un chef d'Etat étranger, a expliqué que, roué de coups par les gardes du Premier ministre Nouri al Maliki et torturé à l'électricité, il avait avoué avoir filmé au caméscope ses "séances d'entraînement".
Son intention initiale était de profiter d'une conférence de presse à Amman pour passer à l'acte, mais l'occasion ne s'était alors pas présentée.
Cependant, Zaïdi, salué en héros dans le monde arabe, a assuré n'avoir cette fois pas prémédité son geste lorsque, en décembre, Bush est venu à Bagdad, un mois avant de céder la présidence à Barack Obama.
Zaïdi a expliqué qu'il s'était senti bouillir de rage en voyant Bush parler de ses "succès" en Irak lors d'une conférence de presse.
Le journaliste a dit avoir alors pensé "au massacre de plus d'un million d'Irakiens, à la profanation des mosquées et des maisons, aux viols de femmes".
"Il parlait tout en adressant un sourire glacial au Premier ministre (irakien). Il a dit au Premier ministre qu'il dînerait avec lui."
"Brusquement, je n'ai plus vu personne d'autre que Bush dans la salle. J'ai senti le sang des innocents couler sous ses pieds tandis qu'il souriait froidement, comme s'il était venu effacer l'Irak avec un repas d'adieu", a expliqué Zaïdi au tribunal.
"Après la mort de plus d'un million d'Irakiens, après toutes les destructions économiques et sociales (...) J'ai senti que cette personne était l'assassin du peuple, l'assassin numéro un. Cela m'a mis en rage et j'ai jeté mes chaussures dans sa direction."
GARDER LA TETE HAUTE
Zaïdi avait assorti son geste d'un cri: "Voilà le baiser d'adieu du peuple irakien, chien!"
Le tribunal, réuni dans la Zone Verte fortifiée de Bagdad, a ajourné l'audience au 12 mars pour déterminer si Bush effectuait vraiment une "visite officielle" en Irak en tant que chef d'Etat.
Agé de trente ans, Zaïdi, collaborateur d'une chaîne de télévision irakienne basée au Caire, est passible de quinze ans de prison.
A son entrée au tribunal, des membres de sa famille ont poussé des "youyous" stridents et ont recouvert ses épaules d'un drapeau irakien.
Bush avait prestement évité les projectiles et n'avait pas été touché. Les avocats de Zaïdi ont plaidé que Bush n'aurait pu être blessé par une chaussure mais ils n'ont pas réussi à faire requalifier les faits en insulte plutôt qu'agression.
Zaïdi a pour sa part fait valoir qu'il ne pouvait être inculpé d'agression d'un chef d'Etat alors que ce dernier était aussi le chef d'une force d'occupation.
"Comment peut-on venir en invité dans une région que l'on dirige soi-même?", s'est-il interrogé.
"Je n'avais pas l'intention de tuer le président américain Bush. Mais je voulais lui exprimer ce que je ressens et ce que ressentent tous les Irakiens, du nord au sud et d'est en ouest, la haine que nous éprouvons envers cet homme", a-t-il conclu.
Beaucoup d'Irakiens ont approuvé le geste de Zaïdi.
Haïder Ahmed, un fonctionnaire, le qualifie ainsi de patriote. "Il nous a permis de garder la tête haute", résume-t-il.
L'EXPRESS
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