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Le ministre des finance japonais ivre au sommet du G7

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    Tokyo -- Le ministre japonais des Finances a brutalement démissionné hier, apparemment victime d'allégations selon lesquelles il serait apparu en état d'ébriété au Sommet du G7 finances ce week-end à Rome. C'est un nouveau coup dur pour le gouvernement de Taro Aso déjà fragilisé alors que le Japon est frappé de plein fouet par la crise économique.

    Shoichi Nakagawa, qui a démenti avoir été ivre, a présenté sa démission tard hier soir, après avoir dit qu'il resterait en place jusqu'à ce que le Parlement vote le budget, probablement fin avril. «J'ai démissionné», a déclaré Shoichi Nakagawa, l'un des poids lourds du gouvernement de Taro Aso. «J'ai décidé que ce serait mieux pour le pays si je partais».

    «Il a fait un choix difficile et je respecte sa décision», a commenté le premier ministre, au pouvoir seulement depuis la fin septembre. Le ministre des Finances Kaoru Yosano assumera les fonctions de M. Nakagawa.

    Shoichi Nakagawa était sur la sellette après avoir été accusé d'être apparu ivre lors de la conférence de presse des ministres des Finances du G7 ce week-end à Rome. Sur les images télévisées, il semble hébété et confus, avec des difficultés d'élocution. Le ministre a expliqué avoir pris des médicaments pour soigner un rhume, qui combinés au décalage horaire, l'avaient rendu groggy.

    Taro Aso fragilisé

    Ce scandale est le dernier d'une longue série qui met à mal le premier ministre Taro Aso, en place depuis septembre, alors qu'il chute dans les sondages et que l'opposition appelle à des élections anticipées.

    Une récession profonde, un gouvernement trop faible pour imposer rapidement des plans de relance, un ministre des Finances en état apparent d'ébriété au G7: la crise économique est aggravée, au Japon, par une inquiétante déliquescence de la vie politique, avertissent les analystes.

    L'économie du Japon a connu au quatrième trimestre 2008 sa pire contraction en 35 ans (-12,7 % en rythme annuel). Mais dans les médias, ce désastre est passé au second plan après la démission du ministre des Finances Shoichi Nakagawa. Vilipendé par l'opposition, lâché par son propre camp, le principal ministre chargé de sauver de la récession la deuxième économie mondiale a fini par annoncer son départ. «Je n'aurais jamais pensé que quelque chose pourrait détourner l'attention du terrible effondrement de l'économie japonaise au quatrième trimestre. Mais le ministre des Finances Nakagawa y est parvenu à la perfection», commente l'économiste de la Société générale Glenn Maguire. «Peut-être était-il déprimé, ou en état de choc, après avoir pris connaissance des chiffres» sur le PIB, ironise-t-il.

    La chute de M. Nakagawa, un poids-lourd du gouvernement, aggrave la sensation de confusion politique au Japon, au moment même où l'économie de l'archipel traverse une des plus sérieuses tourmentes de son histoire, ravagée par la chute des exportations et la poussée du chômage.

    Obstruction politique

    Le gouvernement conservateur de Taro Aso, dont la popularité a plongé sous les 10 % à sept mois des législatives, est bien en peine de faire passer la moindre loi au parlement. Il ne contrôle en effet que la Chambre des députés tandis que l'opposition, majoritaire au Sénat, exerce une obstruction farouche dans l'espoir de contraindre à un scrutin anticipé.

    En raison de ce blocage parlementaire, les deux plans de relance d'un montant total de 49 900 milliards de yens (650 milliards $CAN), annoncés fin 2008 par M. Aso, sont toujours en grande partie en souffrance.

    Le gouvernement «est trop faible politiquement pour prendre à temps les mesures qui s'imposent. Il est donc probable que le déclin du Japon se poursuivra un certain temps alors même que l'économie mondiale commencera à redémarrer», prédit Hiromichi Shirakawa, économiste au Crédit Suisse.

    De plus, beaucoup d'analystes mettent en doute l'efficacité des mesures de relance, notamment la décision de verser au moins 12 000 yens (environ 156 $CAN) au comptant à chaque habitant. Destinée, selon M. Aso, à relancer la consommation, cette allocation est plutôt perçue, par une forte majorité de Japonais, comme une tentative d'acheter des voix avant les élections, selon les sondages.

    «La réponse politique est mal orientée et inefficace pour combattre un choc économique de cette ampleur», critique Richard Jerram, économiste chez Macquarie Securities. Paraphrasant l'écrivain argentin Jorge Luis Borges évoquant la guerre des Malouines, M. Jerram compare le débat politique actuel au Japon à «un combat de deux chauves autour d'un peigne».

    Le scandale Nakagawa a fait fléchir le yen et la Bourse de Tokyo a cédé 1,4 %, mais «l'impact a été limité», estime Daisuke Uno, stratège chez Sumitomo Mitsui. «Cela montre à quel point la présence et l'influence du Japon dans le monde sont réduites, même s'il s'agit de la deuxième plus grande économie du monde», fait-il remarquer. Selon lui, «si la même chose arrivait au secrétaire au Trésor américain, les marchés vacilleraient. Mais les investisseurs ne font pas attention à ce qui se passe au Japon, car ils savent déjà que c'est le chaos».


    Le ministre japonais des Finances démissionne. Ce départ, très embarrassant pour le gouvernement de Taro Aso, porte un coup aux efforts du Japon pour sortir de la récession. Selon les chiffres annoncés lundi, au quatrième trimestre 2008, le PIB nippon a diminué de 3,3 % par rapport au trimestre précédent, une chute de 12,7 % en rythme annualisé. C'est la plus forte réduction depuis le premier choc pétrolier de 1974.
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