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Folon s'est envolé

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  • Folon s'est envolé

    Folon était sculpteur, aquarelliste, dessinateur, poète c'était un artiste avec une ame d'artiste généreuse . La leucémie l'a foudroyé, elle l'a empoisonné lui qui apportait tant de poésie dans chacune de ses oeuvres. Ses oeuvres seront toujours là pour nous parler de lui.

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    Il a fini par le faire. Quand on lui demandait comment il aimerait mourir, il répondait : «En m'envolant». A 71 ans, la leucémie a emporté Jean-Michel Folon. Trente ans plus tard, il est allé rejoindre le bonhomme aux longs bras, en chapeau et manteau, qui planait dans le générique de fin de programmes pour Antenne 2. Ce dessin d'ange humain ou homme angélique aura été à la fois son sésame pour la notoriété et son verrou pour l'art, du moins en France. Car c'est d'abord en Amérique que Folon, natif d'Uccle, près de Bruxelles, entame sa carrière.
    (...)
    Ses motifs, Folon les empruntait à la nature enfantine, de sorte que ses saynètes brillaient de soleils ronds ou de lunes à la Pierrot. Il marquait plus de tendresse pour les chats que pour les chiens, mais préférait encore les colombes aux félidés. Ce talent pour les images de tranquillité lui vaudra un deuxième coup d'éclat, aussi involontaire que le premier pour la télévision : l'illustration, pour Amnesty International, du texte de la Déclaration universelle des droits de l'homme, en 1988.

    Car ce grand gaillard au visage incliné et au sourire bienveillant va se mettre à incarner le désir de paix. Pacificateur plutôt que pacifiste, Folon n'a jamais fait de la paix dans le monde un slogan, ni même un combat militant. Il aimait la paix comme on pratique la courtoisie, avec indulgence et sans grande illusion.

    Ami de Balthus. Ses personnages diaphanes qui courent dans des rues rectilignes ont la transparence d'une vie rêvée. Lui-même avait l'air d'être tombé par mégarde dans un monde aux arêtes trop aiguës. L'admiration qu'il vouait à l'art l'incitait à travailler d'arrache-pied tout en le tenant à respectueuse distance de ceux qu'il considérait comme ses maîtres. Il a ainsi exposé dessins, gravures et sculptures en 1985 au musée Correr de Venise, en 1988 au Met de New York, puis à Barcelone, Tokyo, Lausanne, Milan, Anvers, etc.

    A 50 ans, il n'avait pas hésité à exposer ses travaux dans le musée Picasso d'Antibes. Nulle forfanterie de sa part, sa modestie n'était pas feinte. Mais l'enchantement qu'il éprouvait à conjuguer le ciel méditerranéen aux couleurs picassiennes lui a fait franchir la barrière de l'inhibition. Il s'était exposé chez Picasso, non comme on s'installe chez soi, mais plutôt comme on accepte l'invitation d'un hôte prestigieux. Il disait que «les choses sont faites pour s'envoler, pour vivre leur propre vie».


    Feu Folon

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