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En Espagne, la fin du mirage écologique

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  • En Espagne, la fin du mirage écologique

    LE MONDE | 19.02.09 |

    Sur les 22 425 projets d'investissements locaux déjà retenus par le gouvernement espagnol dans le cadre de son plan de relance, combien concernent "la protection de l'environnement, la gestion des déchets et les économies d'énergie" ? Les chantiers sélectionnés pour leur impact écologique restent marginaux dans l'enveloppe de 8 milliards d'euros mise à la disposition des collectivités locales depuis le 28 novembre 2008. La touche verte n'est pas plus appuyée dans l'arsenal des mesures nationales destinées à stimuler l'économie.

    Récession L'Espagne a subi un repli de son PIB de 1 % au 4e trimestre 2008, après un premier recul de 0,2 % au trimestre précédent. Sur l'année, sa croissance a été de 1,8 % contre 3,7 % en 2007.

    Inflation Elle a atteint en janvier son taux le plus bas depuis 1969, soit 0,8 %.

    Production La production industrielle a connu en décembre 2008 une chute de 19,9 %, soit une baisse annuelle de 6,8 %. Les ventes de voitures neuves se sont écroulées de 28 % l'an dernier, et le stock de logements neufs invendus est proche d'un million.

    Chômage Avec un taux de 13,9 % fin 2008, l'Espagne est le pays européen le plus touché après avoir été sous la barre des 8 % un an plus tôt. Pour 2009, les prévisions oscillent entre 15,9 % et 18 %, soit au-delà des 4 millions de chômeurs.


    Certes, l'industrie des énergies renouvelables fait partie des bénéficiaires d'un fonds de 1,1 milliard d'euros consacré à la création d'emplois dans les secteurs d'avenir. Mais cette aide compensera difficilement la baisse des subventions au secteur de l'énergie solaire décidée fin septembre. L'aide à la production d'électricité par la technologie photovoltaïque doit passer progressivement de 45 centimes d'euro par kilowattheure à 30 environ. Pour la profession, ce coup de frein aurait déjà coûté 10 000 emplois dans un secteur qui en avait créé 24 000 en quelques mois.

    La puissante aide publique avait conduit à un boom inattendu de la filière. Alors que le plan d'énergies renouvelables du gouvernement socialiste de José Luis Zapatero prévoyait l'installation de 371 mégawatts entre 2005 et 2010, il s'en est installé 2 400 au cours de la seule année 2008, durant laquelle l'Espagne est devenue le premier pays producteur au monde. Pour 2009, le ministère de l'industrie a plafonné les autorisations d'installation à 500 mégawatts. Pour Aser Energia, qui regroupe les PME du secteur, 70 % des entreprises seront dans le rouge cette année.

    Cette politique de fortes subventions, accordées d'abord à l'énergie éolienne, puis surtout à la filière photovoltaïque, a eu des effets pervers : un renchérissement du prix de l'électricité, un coût pour le budget de l'Etat chiffré à 18,5 milliards d'euros pour les 25 prochaines années, et enfin la création d'une bulle spéculative. La Commission nationale de l'énergie a ouvert une enquête visant plus de 4 000 installations (sur 29 000) pour des fraudes supposées à la subvention publique.

    PRÊTS À TAUX ZÉRO

    Le seul chapitre clairement dédié au développement durable concerne l'aide à l'automobile à travers le plan VIVE (Vehiculo Innovador Vehiculo Electrico). D'un montant total de 800 millions d'euros, il offre des facilités de financement - en particulier des prêts à taux zéro - pour les particuliers qui troquent leur voiture de plus de 10 ans (ou 250 000 kilomètres) pour un véhicule neuf moins polluant. Mais, surtout, il entend promouvoir l'innovation pour une automobile propre, et plus particulièrement électrique, à fabriquer en Espagne.

    Le constructeur français Renault est le plus intéressé, à travers un projet de minivoiture électrique, mais il juge que l'effort n'est pas à la hauteur de la crise du secteur automobile : "Le gouvernement veut résoudre les problèmes avec des solutions à long terme, regrette Jean-Pierre Laurent, le président de Renault Espagne. Or nous ne pouvons pas tout baser sur la voiture électrique. Elle ne peut être qu'une solution alternative à partir de 2011. Dans l'immédiat, il faut sauver ce qui existe en relançant la demande."

    Le secteur automobile, qui représente 10 % du produit intérieur brut espagnol, est lourdement pénalisé par l'effondrement du marché européen, et les 18 usines implantées dans le pays tournent au ralenti.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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