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«L’Etat français doit s’excuser»

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  • «L’Etat français doit s’excuser»

    LE PRÉSIDENT DU CENTRE DES CULTURES DE PARIS
    «L’Etat français doit s’excuser»


    La repentance de la France constituera un virage important dans le rapprochement des deux peuples.
    Les massacres commis par l’armée française en Algérie durant la colonisation sont toujours d’actualité. Ils ne cessent de constituer une référence d’une violence inouïe décrétée par la police et l’armée coloniales.

    Le président du Centre des cultures de Paris, M.Denis Dégè est convaincu que la reconstruction d’une véritable symbiose algéro-francaise et méditerranéenne doit passer, au préalable par la repentance de la France.

    Dans un entretien exclusif à L’Expression, Denis Dégé soutient que «l’Etat français doit s’excuser». La repentance de la France constituera un virage important dans le rapprochement des deux peuples méditerranéens. Le président du Centre des cultures a affirmé dans ce sens: «Je crois que c’est important d’entendre des Français reconnaître les crimes commis durant cette période.»

    Le Centre des cultures de Paris inscrit en amont et en aval le bannissement de la violence sous toutes ses formes. Pour être en adéquation avec ses principes, le Centre des cultures de Paris compte mettre à profit sa présence à Sétif, le 8 mai prochain, pour appeler l’Etat français à «se repentir de ses crimes» et d’annoncer l’organisation de la marche mondiale pour la paix. Le choix de la date est loin d’être fortuit de par sa symbolique.

    C’est le jour où des milliers d’Algériens sont sortis dans la rue réclamer leur droit à l’indépendance mais la manifestation a été sévèrement réprimée par l’armée coloniale. «Ce n’est pas une question de mémoire seulement, beaucoup de gens vivent toujours avec les mêmes préjugés qu’en 1945», a souligné Denis Dégé. Le rejet de la violence, d’où qu’elle vienne, doit être collectif, a-t-il recommandé. Et ce dernier d’ajouter «de ce fait, on doit agir»

    Le rôle de la société civile est important. Les personnalités, les artistes, les hommes de lettres, journalistes, sportifs doivent se mobiliser pour dénoncer toute forme de violence.

    Les festivités de célébration du 8 Mai devront servir de tribune pour dénoncer les massacres du 8 Mai 1945 et rendre hommage aux milliers de morts mais également une occasion pour annoncer la marche mondiale pour la paix prévue le 2 octobre 2009.

    «Aujourd’hui nous devons aussi marcher et reconnaître les faits historiques», a conclu le président du Centre des cultures de Paris.

    L'Expression

  • #2
    C'est une vraie machine a endormir le peuple ce journal. C'est de la drogue pour maintenir les gens endormis dans l'autovictimisation eternelle. L'ennemi est ailleurs, bien sur, le mechant colon. A l'interieur la democratie est anehantie, les ressources pillees et les rêves de la "revolution" pietinées.

    Il faut se reveiller un peu, prendre sa responsabilite et bosser. Les autres s'excuseront si necessaire par respect.

    Voici une belle lecture en anti-dote, a recommender:

    Nous, décolonisés par Hélé Béji

    La décolonisation est la forme la plus instinctive et la plus avancée de la liberté. Elle est l’avant-garde de toutes les libertés. Mais elle est la plus malheureuse de toutes, car elle n’a pas tenu ses promesses. J’avais annoncé que je ferais mieux que les Européens mais, un demi-siècle après, je ne sais toujours pas où j’en suis, si j’avance ou si je recule, si je suis un primitif ou un moderne, un sauvage ou un civilisé, si j’aime la patrie ou si je l’exècre. Suis-je encore le jouet de forces extérieures qui me dépassent ? Ou bien est-ce moi qui précipite ma perte par mes erreurs et mes aveuglements ? Mais j’ai beau me chercher des excuses, elles ne me convainquent pas. Quoi, encore victime, moi ? Non, c’est trop facile. Je ne suis plus cet objet hébété, inconscient, subissant les effets sans être pour rien dans les causes, dépouillé de ses facultés de penser et d’agir. Je ne suis plus sous tutelle. Je suis souverain.

    D’emblée, Hélé Béji donne le ton : « liberté » est le maître mot de sa brillante analyse sur la fin du colonialisme, l’Indépendance et la démocratie dans son pays, la Tunisie - qui est ici parangon de tous les jeunes États ayant gagné leur indépendance de haute lutte dans les années 1950-1960. Si, parmi les causes des errements et des incuries des « jeunes pays », elle n’oublie pas les crimes et les injustices des ex-puissances coloniales, ce sont surtout les responsabilités de ces jeunes nations qu’elle entend stigmatiser dans cet essai.

    Comparant l’état actuel de son pays avec les rêves et les espoirs qui ont alimenté les diverses luttes anticoloniales, Hélé Béji constate à quel point les ambitions des « combattants de la liberté » ont été déçues.

    Après son remarquable travail sur la place de la femme dans le monde musulman moderne (Une force qui demeure, Arléa, 2006), Hélé Béji prend de la hauteur et étend son analyse à l’ensemble des jeunes États, refusant de voir une fatalité dans leurs dysfonctionnements. Elle met ainsi en évidence les responsabilités des intellectuels et des politiques, et, entre la maîtrise d’un passé assumé, une pratique tolérante de la religion, l’instauration d’une « laïcité » originale et réellement démocratique, elle ouvre la voie à quelques perspectives capables d’apporter des solutions aux problèmes de ces jeunes nations.

    Quoi que nous fassions ou que nous pensions, nous, décolonisés, la liberté est désormais l’air invisible que nous respirons sans nous en rendre compte. Maladive ou vigoureuse, elle est déjà en nous, même si nous ne la voyons pas. Fantôme insaisissable sorti d’un monde devant lequel nous nous sentons impuissants et chétifs, elle exige un courage dont il faudra bien que nous trouvions un jour la force. Elle est là, même si nous détournons le regard pour ne pas la voir. Elle est un devoir dont nous nous acquitterons vis-à-vis de nos enfants, même si nous ne l’avons pas reçue de nos ancêtres. L’héritage n’est pas seulement quelque chose qui remonte du passé, c’est un bien qui dévale du futur.

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