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Les tueurs à gages intouchables en Russie

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  • Les tueurs à gages intouchables en Russie

    Aujourd'hui comme hier, en Russie, ceux qui osent défier le Kremlin sont harcelés, mis en prison, battus, tués. Qui veut critiquer, enquêter ou revendiquer ses droits risque la mort. Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, en 2000, dix-huit journalistes l'ont payé de leur vie. Lire la suite l'article

    Igor Domnikov, tué à coups de marteau le 16 juillet 2000, Paul Khlebnikov tué par balles le 9 juillet 2004, Anna Politkovskaïa, tuée par balles le 7 octobre 2006, et une quinzaine d'autres ont été la cible de tueurs à gages. Cette propension à faire taire les voix dissonantes a culminé, le 19 janvier, avec le double meurtre de l'avocat Stanislav Markelov et de la journaliste Anastasia Babourova. Ce jour-là, il aura fallu à l'assassin une bonne dose de sang-froid - ou un solide sentiment d'impunité - pour agir en plein jour, au centre de Moscou, réputé sous étroite surveillance, et pour repartir ensuite à pied, comme si de rien n'était. Malgré la foule, alors nombreuse, les appels à témoins n'ont rien donné, un portrait-robot du tueur cagoulé n'a pu être établi.

    C'est un axiome russe : les assassinats à caractère politique se sont jamais élucidés. Le procès des complices présumés de l'assassinat d'Anna Politkovskaïa - virulente critique du Kremlin -, vient d'en apporter une nouvelle preuve. Enquêteurs muselés, pièces à conviction évanouies, demandes du juge ignorées, huis clos intempestifs : ce procès était une farce. Ni le tueur ni le commanditaire n'étaient sur le banc des accusés. Les enquêteurs avaient pourtant en main l'arme du crime et les enregistrements vidéo des personnes qui suivaient la journaliste quarante-huit heures avant le meurtre ; mieux, ils ont établi qu'Anna Politkovskaïa a bien été tuée pour ses activités professionnelles et qu'elle était sous la surveillance des services de sécurité (FSB).

    A l'évidence, les meurtriers jouissent de solides protections. Ils sont au-dessus des lois. Le tandem des 'juristes' au pouvoir - le président Dmitri Medvedev et le premier ministre Vladimir Poutine, sont diplômés de la faculté de droit de Saint-Pétersbourg - devrait s'en alarmer. Leur silence démontre que les valeurs de l'Etat de droit n'ont aucun prix en Russie. Comment un pays où la vie humaine, la liberté et la justice sont à ce point méprisées peut-il prétendre rejoindre le choeur des nations démocratiques ? Comment prendre au sérieux la proposition du président Medvedev de 'nouvel ordre de sécurité en Europe' quand les autocrates qui dirigent la Russie piétinent aussi ostensiblement les valeurs fondamentales de l'Europe ?

    source : Le Monde
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