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Face à l'aggravation de la crise économique l'or s'envole

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  • Face à l'aggravation de la crise économique l'or s'envole

    Le poète grec Pindare (Ve siècle avant J.-C.) avait bien raison de qualifier l'or de "fils de Zeus, que ni les mites ni la rouille ne peuvent dévorer".

    Comment ne pas recourir, en effet, à cette naphtaline de luxe, quand les "mites" de la spéculation et de la frousse réunies ont croqué, depuis le début de l'année 2008, 40 % de la valeur des actions de la planète, 70 % du prix du pétrole et 60 % de celui des métaux industriels ; quand elles se sont adjugé 18 % du prix de l'immobilier américain ; quand elles divisent en six mois par deux le cours du zloty polonais, du forint hongrois ou du peso mexicain !

    Timothy Geithner, le tout frais secrétaire au Trésor américain, pensait éloigner ces prédatrices en injectant des tonnes de milliards de dollars dans les veines des banques, de l'immobilier et de la consommation.

    Mais sa communication a été tellement "foireuse" que la dégringolade des indices boursiers Dow Jones, Nikkei, CAC 40 et DAX 30 s'est trouvée accélérée par la perplexité que sa médication a suscitée chez les as des marchés.

    "L'antimite" idéal, c'est l'or, et tout le monde - investisseurs avisés, particuliers apeurés, banques centrales russe ou chinoise gavées de dollars - s'est rué sur cette bonne vieille "relique barbare" qui agaçait tant Keynes par son irrationalité, mais qui est réputée protéger les richesses en péril.

    Depuis trois semaines, le cours de l'once d'or avait repris sa marche vers les 1 000 dollars, qui avaient été brièvement dépassés en 2008. Vendredi 20 février, il a atteint les 1 004 dollars au comptant à Londres, à quelques encablures des 1 045 dollars franchis en mars 2008.

    Cet engouement est remarquablement illustré par le plus important fonds indexé sur l'or au monde, SPDR Gold Trust. Celui-ci a séduit des investisseurs ravis que leur argent soit converti en vrais lingots contre 1,5 % de frais de gestion.

    Tant et si bien qu'il détenait, mercredi 18 février, 1 024 tonnes de métal précieux. Pour permettre d'apprécier la performance, rappelons que la Banque centrale helvétique, sixième propriétaire d'or au monde, en a accumulé à peine plus : 1 040 tonnes.

    A ce rythme, la demande excéderait l'offre de 900 tonnes par an, ce qui propulsera les cours encore plus haut, etc. jusqu'à ce que l'économie retrouve de la vigueur, que la spéculation se reporte sur les actions et que le risque redevienne supportable. Dans six mois, dans un an, la débandade ?

    Le Monde
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