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De la Raison et de la Passion.
Mon âme est souvent un champ de bataille au sein duquel ma raison et mon jugement luttent contre ma passion et mon instinct.
Ma raison et ma passion sont le gouvernail et les voiles de mon âme qui navigue de port en port.
Si mon gouvernail ou mes voiles se brisent, je ne pourrai qu'être ballotté et aller à la dérive, ou rester ancré au milieu de la mer.
Car la raison, régnant seule, est une force qui brise tout élan ; et la passion, livrée à elle-même, est une flamme qui se consume jusqu'à sa propre extinction.
Aussi, je dois laisser mon âme exalter ma raison jusqu'aux hauteurs de la passion, de sorte qu'elle puisse chanter ;
Je dois la laisser diriger ma passion avec raison, afin que la passion puisse vivre au travers de son incessante résurrection, et tel le phœnix renaître de ses propres cendres.
Je dois considérer mon jugement et mon instinct ainsi que je le ferai dans ma maison de deux hôtes bien aimés.
Je ne voudrais certainement pas honorer un hôte plus que l'autre ; car celui qui porte plus d'attention à l'un perd l'amour et la confiance de tous les deux.
Lorsque parmi les collines, je suis assis à l'ombre fraîche des peupliers blancs, partageant la paix et la sérénité des champs et des prairies qui s'étendent au loin – je laisse alors mon cœur dire en silence, "Dieu se repose en la raison".
Et quand la tempête arrive, et qu'un vent fort secoue la forêt, et que le tonnerre et l'éclair proclament la majesté des cieux – je laisse alors mon cœur dire avec respect, "Dieu agit dans la passion".
Et puisque je suis un souffle dans la sphère de Dieu, et une feuille dans la forêt de Dieu, je dois reposer en la raison, et agir avec passion.
De Khalil Gibran
Mon âme est souvent un champ de bataille au sein duquel ma raison et mon jugement luttent contre ma passion et mon instinct.
Ma raison et ma passion sont le gouvernail et les voiles de mon âme qui navigue de port en port.
Si mon gouvernail ou mes voiles se brisent, je ne pourrai qu'être ballotté et aller à la dérive, ou rester ancré au milieu de la mer.
Car la raison, régnant seule, est une force qui brise tout élan ; et la passion, livrée à elle-même, est une flamme qui se consume jusqu'à sa propre extinction.
Aussi, je dois laisser mon âme exalter ma raison jusqu'aux hauteurs de la passion, de sorte qu'elle puisse chanter ;
Je dois la laisser diriger ma passion avec raison, afin que la passion puisse vivre au travers de son incessante résurrection, et tel le phœnix renaître de ses propres cendres.
Je dois considérer mon jugement et mon instinct ainsi que je le ferai dans ma maison de deux hôtes bien aimés.
Je ne voudrais certainement pas honorer un hôte plus que l'autre ; car celui qui porte plus d'attention à l'un perd l'amour et la confiance de tous les deux.
Lorsque parmi les collines, je suis assis à l'ombre fraîche des peupliers blancs, partageant la paix et la sérénité des champs et des prairies qui s'étendent au loin – je laisse alors mon cœur dire en silence, "Dieu se repose en la raison".
Et quand la tempête arrive, et qu'un vent fort secoue la forêt, et que le tonnerre et l'éclair proclament la majesté des cieux – je laisse alors mon cœur dire avec respect, "Dieu agit dans la passion".
Et puisque je suis un souffle dans la sphère de Dieu, et une feuille dans la forêt de Dieu, je dois reposer en la raison, et agir avec passion.
De Khalil Gibran