Christopher Ross dans les camps sahraouis
Après sa visite au Maroc, le nouvel émissaire pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, s’est rendu, hier dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, deuxième étape de sa tournée dans la région pour relancer le processus de négociations entre le Maroc et le Front Polisario.
Arrivé en début d’après-midi, l’émissaire onusien y restera jusqu’à demain où il aura des entretiens avec les responsables sahraouis dont le chef du Front Polisario Mohamed Abdelaziz, a indiqué, Mhamed Khedad, un autre responsable du Front, qui a ajouté : «Nous allons dire à M. Ross qu’il est temps d’organiser un référendum d’autodétermination pour donner la parole au peuple sahraoui afin qu’il puisse décider ou choisir entre l’indépendance et l’intégration au Maroc.»
Cette visite est la première du genre de Christopher Ross, nouvellement installé dans ses fonctions après le départ de son prédécesseur, le Néerlandais Peter Van Walsum, jugé très favorable aux propositions marocaines. Concernant la visite en question, le ministre sahraoui des Affaires étrangères Mohamed, Salem Ould Salek, a déclaré mercredi que le Polisario «demeure attaché à une solution devant permettre au peuple sahraoui d’exercer librement son droit à l’autodétermination et à l’indépendance».
Il est question pour le nouvel émissaire de relancer les discussions entre les deux parties en conflit depuis que celles-ci sont au point au mort même si l’optimisme d’arriver un jour à une solution reste de mise.
Arrivé mercredi à Rabat, Christopher Ross a d’abord eu des discussions avec le président du Sénat, Maâti Benkaddour, avant d’être reçu vendredi par le roi Mohammed VI. Comme attendu, les Marocains ont campé sur leur proposition d’autonomie du Sahara Occidental sous la souveraineté du royaume chérifien. Une proposition soutenue, d’un côté, par les USA, et de l’autre, par la France qui juge «la proposition marocaine très réaliste». Faisant fi des résolutions de l’ONU, ces deux puissances poussent au pourrissement de la situation qui risque d’embraser toute la région. L’Algérie, souvent pointée du doigt par le Maroc, est, en revanche, restée fidèle à ses principes qui consistent en l’appui de toutes les causes justes tout en se référant aux résolutions onusiennes.
Ce conflit qui dure depuis 1975, lorsque le Maroc a annexé les territoires sahraouis, s’inscrit dans le temps à cause des calculs expansionnistes du royaume chérifien dont les desseins sont désormais un secret de polichinelle. Se considérant comme le responsable moral de ce conflit, l’Espagne a réagi à cette visite par la voix de son secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Angel Lossada, qui a réitéré, jeudi dernier, le soutien de son pays aux «efforts de l’ONU et l’application des résolutions du Conseil de sécurité». Cette déclaration vient à juste titre contredire certaines allégations de la presse marocaine faisant état du changement de la position, plus favorable au Maroc dans le traitement du conflit. A ce titre, le responsable de la diplomatie espagnole, Angel Moratinos, a apporté un démenti catégorique aux dites assertions : «Notre position n’a pas changé et l’Espagne est toujours en faveur d’une solution basée sur le principe de la libre détermination du peuple sahraoui et sur son droit à l’autodétermination.»
Il faut noter enfin que les pérégrinations de Christopher Ross le mèneront d’abord à Alger puis à Madrid et enfin à Paris.
Par ailleurs, et sur un autre registre, le représentant du Front Polisario auprès de l’Onu, Ahmed Boukhari, a appelé, jeudi dernier, le Conseil de sécurité à «agir pour mettre fin à la détérioration de la situation des droits humains dans les territoires occupés». Il faut dire que la situation des droits de l’Homme dans ces territoires est souvent dénoncée par les ONG qui dénoncent les agissements des Marocains contre les opposants sahraouis victimes de tous les sévices.
22-02-2009
Assem Madjid
Après sa visite au Maroc, le nouvel émissaire pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, s’est rendu, hier dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, deuxième étape de sa tournée dans la région pour relancer le processus de négociations entre le Maroc et le Front Polisario.
Arrivé en début d’après-midi, l’émissaire onusien y restera jusqu’à demain où il aura des entretiens avec les responsables sahraouis dont le chef du Front Polisario Mohamed Abdelaziz, a indiqué, Mhamed Khedad, un autre responsable du Front, qui a ajouté : «Nous allons dire à M. Ross qu’il est temps d’organiser un référendum d’autodétermination pour donner la parole au peuple sahraoui afin qu’il puisse décider ou choisir entre l’indépendance et l’intégration au Maroc.»
Cette visite est la première du genre de Christopher Ross, nouvellement installé dans ses fonctions après le départ de son prédécesseur, le Néerlandais Peter Van Walsum, jugé très favorable aux propositions marocaines. Concernant la visite en question, le ministre sahraoui des Affaires étrangères Mohamed, Salem Ould Salek, a déclaré mercredi que le Polisario «demeure attaché à une solution devant permettre au peuple sahraoui d’exercer librement son droit à l’autodétermination et à l’indépendance».
Il est question pour le nouvel émissaire de relancer les discussions entre les deux parties en conflit depuis que celles-ci sont au point au mort même si l’optimisme d’arriver un jour à une solution reste de mise.
Arrivé mercredi à Rabat, Christopher Ross a d’abord eu des discussions avec le président du Sénat, Maâti Benkaddour, avant d’être reçu vendredi par le roi Mohammed VI. Comme attendu, les Marocains ont campé sur leur proposition d’autonomie du Sahara Occidental sous la souveraineté du royaume chérifien. Une proposition soutenue, d’un côté, par les USA, et de l’autre, par la France qui juge «la proposition marocaine très réaliste». Faisant fi des résolutions de l’ONU, ces deux puissances poussent au pourrissement de la situation qui risque d’embraser toute la région. L’Algérie, souvent pointée du doigt par le Maroc, est, en revanche, restée fidèle à ses principes qui consistent en l’appui de toutes les causes justes tout en se référant aux résolutions onusiennes.
Ce conflit qui dure depuis 1975, lorsque le Maroc a annexé les territoires sahraouis, s’inscrit dans le temps à cause des calculs expansionnistes du royaume chérifien dont les desseins sont désormais un secret de polichinelle. Se considérant comme le responsable moral de ce conflit, l’Espagne a réagi à cette visite par la voix de son secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Angel Lossada, qui a réitéré, jeudi dernier, le soutien de son pays aux «efforts de l’ONU et l’application des résolutions du Conseil de sécurité». Cette déclaration vient à juste titre contredire certaines allégations de la presse marocaine faisant état du changement de la position, plus favorable au Maroc dans le traitement du conflit. A ce titre, le responsable de la diplomatie espagnole, Angel Moratinos, a apporté un démenti catégorique aux dites assertions : «Notre position n’a pas changé et l’Espagne est toujours en faveur d’une solution basée sur le principe de la libre détermination du peuple sahraoui et sur son droit à l’autodétermination.»
Il faut noter enfin que les pérégrinations de Christopher Ross le mèneront d’abord à Alger puis à Madrid et enfin à Paris.
Par ailleurs, et sur un autre registre, le représentant du Front Polisario auprès de l’Onu, Ahmed Boukhari, a appelé, jeudi dernier, le Conseil de sécurité à «agir pour mettre fin à la détérioration de la situation des droits humains dans les territoires occupés». Il faut dire que la situation des droits de l’Homme dans ces territoires est souvent dénoncée par les ONG qui dénoncent les agissements des Marocains contre les opposants sahraouis victimes de tous les sévices.
22-02-2009
Assem Madjid
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