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La maternité du CHU de Constantine asphyxiée

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  • La maternité du CHU de Constantine asphyxiée

    S’il y a un service qui suffoque du côté des urgences du CHU Benbadis de Constantine, c’est bien celui de la maternité. En effet, avec le rush des wilayas limitrophes (Mila, Jijel, Aïn M’lila, Tahir…), dépassant les capacités de cette structure (moins de 150 lits), le personnel a tiré la sonnette d’alarme depuis plus de cinq mois, ayant profité de la visite d’inspection qu’avait effectuée le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Barkat.

    Une surcharge handicapante


    Depuis, rien n’a été réalisé sur le terrain pour apporter une solution à cette surcharge. «Il nous arrive d’effectuer plus de 45 accouchements par jour, notamment en période d’été.

    Sans compter les autres pathologies traitées au niveau de la maternité», révèle une source hospitalière concordante. Et d’ajouter : «Les prévisions annuelles en matériel de soins s’épuisent souvent bien avant les temps impartis. La solution reste la sollicitation des autres services selon une décharge pour combler ce déficit en consommables.»

    Convoité de partout, l’hôpital de Constantine joue le rôle d’un urgentiste aux pieds d’argile, du moins en disponibilité de moyens. «Par acquis de conscience, on ne renvoie pas de malades», dixit le médecin-chef de cette unité.

    De visu, on comprend parfaitement les conditions difficiles dans lesquelles les médecins (résidents et maîtres assistants) pratiquent en dépit d’une inélégance affichée chez certains d’entre eux quand ils sont approchés par des parents des malades et même par des journalistes qui cherchent des réponses à ce brouhaha dans les étages du pavillon ! En guise de réaction, les quelques pseudo «résidents» qu’on a voulu interroger dissimulaient leur indisponibilité ou incompétence (?) dans l’occupation.

    Bref, le CHU accueille également des femmes à terme en provenance des trois structures de la commune, comme les maternités de Sidi Mabrouk, d’EL Bir et d’El Khroub, qui, en cas de complication, ne se privent pas de dépêcher une ambulance illico presto vers le grand hôpital. Souvent, ces transferts sont injustifiés, explique notre source. C’est généralement le bouche-à-oreille qui fait de cette unité un pôle d’accouchement. Pour preuve, il y a des médecins gynécologues résidents à Jijel qui ont suivi leur cursus à Constantine, mais ils n’hésitent pas à délivrer à leurs patientes des lettres pour qu’elles soient admises au CHU.

    Des lacunes et des manques


    Ainsi, la notoriété du centre hospitalier de Constantine est mêlée à une sorte de «paresse» affichée dans quelques unités extra-muros. Par ailleurs, il convient de signaler que la maternité s’occupe, outre les accouchements, des cas relevant de la gynécologie.

    A cet effet, une salle d’environ 80 lits regroupe des sujets présentant diverses pathologies : fibromes, kystes de l’ovaire, etc. «On essaye toujours de trouver une solution au profit des patientes.

    Dans les journées trop difficiles, on procède à libérer les femmes qui accouchent sans complication pour gagner de la place. Cela se passe avec l’avis du staff médical», justifie notre interlocuteur.

    Risques de maladies nosocomiales

    La maternité, c’est aussi la nursery et le lien direct entre le nouveau-né et sa mère. Sur ce plan, Constantine demeure dans l’attente
    du parachèvement du projet du centre «mère-enfant» déjà inscrit, mais les naissances semblent l’avoir dépassé.

    Dans le même contexte, un spécialiste en épidémiologie estime qu’il est grand temps de revoir la copie de la nursery de la maternité du CHU, source de beaucoup d’infections qui ne sont pas parfois sans conséquences sur la santé fragile des nouveau-nés. «Il faut la réétudier dans un climat trop sain», a-t-il lancé.

    En matière de réaménagement, il est clair que les responsables y pensent en attendant une autre solution somme toute efficace. C’est pourquoi l’idée d’une éventuelle extension du service est en phase d’étude.
    De plus, la construction d’un autre bloc opératoire ne serait pas exclue. Cette suggestion dénote une réticence chez les uns. «Un bloc de plus apportera, certes, une assistance aux cas urgents.

    Cependant, on ne serait pas sorti de l’auberge. Cela dit, où va-t-on hospitaliser les patientes opérées, et dont le nombre augmentera à coup sûr ?» Cela ne sera pas l’extension à juste mesure qui solutionnerait le phénomène boom de la maternité.

    C’est tout un dispositif qui devrait se plier à une étude judicieuse associant toutes les compétences en vue de dispatcher le transfert des patientes d’un hôpital à un autre.

    En somme, une nouvelle cartographie des unités d’accouchement bien équipées en corps paramédical et médical bien formés s’impose à plus d’un titre pour donner naissance à des bébés «souriants» et en bonne santé. Du moins, c’est pour cela que l’Etat n’a pas lésiné sur les moyens, en vain…

    «Etant donné les efforts consentis par l’Algérie, il n’est pas permis d’enregistrer un quelconque manque dans le domaine», concluent la majorité des professeurs du CHU, insistant dans la foulée sur les volets formation et gestion.

    Par la Tribune
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