D’après le rapport de l’ONU Damas est impliquée dans l’assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.
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Voilà la réponse que l'ONU attendait sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. La Syrie est bel et bien impliquée. Cette conclusion figure en toutes lettres dans le rapport du juge allemand Detlev Mehlis, remis jeudi au secrétaire général, Kofi Annan, et diffusé tard dans la soirée. «Il y a des preuves convergentes montrant à la fois l'implication libanaise et syrienne dans cet acte terroriste», écrit le responsable de la commission d'enquête créée le 7 avril par les Nations unies. «De nombreux indices désignent directement des responsables syriens de la sécurité comme étant impliqués dans l'assassinat», poursuit le rapport.
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Cafouillage. Encore faut-il savoir de quel rapport on parle. Deux versions différentes ont été diffusées hier par l'ONU, donnant une impression de cafouillage : une version imprimée ne désignant pas de responsables et une version électronique envoyée aux journalistes citant des suspects syriens. «La version finale et unique aurait dû être celle qui a été soumise au secrétaire général et aux missions des pays du Conseil de sécurité et celle qui vous a été transmise en version papier», a expliqué Mehlis, visiblement embarrassé, lors d'une conférence de presse. Et c'était sans compter une version provisoire du rapport, diffusée par la délégation britannique à l'ONU, citant un témoin syrien formulant des accusations plus précises à l'encontre de proches du chef de l'Etat syrien, Bachar el-Assad.
Appel. En tout état de cause, selon la commission d'enquête, l'attentat qui a eu lieu le 14 février n'aurait pu être commis sans l'accord de responsables syriens de haut rang. Les assassins disposaient de ressources considérables. L'attentat, qui a coûté la vie à vingt autres personnes, avait été préparé depuis plusieurs mois, les mouvements et les itinéraires de Hariri repérés avec soin. Le rapport signale en outre que le président du Liban, soutenu par la Syrie, a reçu sur son téléphone portable un appel émanant d'un suspect syrien. Emile Lahoud a démenti vendredi avoir reçu un tel appel. La Syrie et le Liban continuent de rejeter toute implication dans l'attentat.
Créée sur la base d'une résolution du Conseil de sécurité adoptée en avril, la commission d'enquête a entendu plus de 450 témoins. Le rapport déplore le manque de coopération de certains d'entre eux. «Alors que les autorités syriennes, après des hésitations initiales, ont coopéré jusqu'à un certain point avec la commission, plusieurs personnes interrogées ont essayé de fausser l'investigation par des déclarations fausses ou inexactes. Il s'est avéré que la lettre adressée à la commission par le ministère des Affaires étrangères de la République arabe de Syrie contenait des informations fausses», dénonce le rapport.
Kofi Annan souhaite prolonger le mandat de la commission d'enquête jusqu'au 15 décembre. Pour l'instant, la France se contente d'appeler la Syrie à coopérer avec les enquêteurs. Elle entend «examiner toutes les conséquences de ce rapport» et «poursuivre les consultations» entre membres du Conseil de sécurité, pour reprendre les termes du porte-parole du Quai d'Orsay.
Historique. L'ambassadeur américain John Bolton a réagi plus vivement : «Je ne crois pas qu'il y ait le moindre doute que cela appelle une réaction vigoureuse du Conseil de sécurité», a-t-il déclaré, qualifiant le rapport de «document historique». George W. Bush a demandé la tenue rapide d'une session spéciale du Conseil de sécurité, qui entamera mardi ses discussions formelles pouvant conduire à l'adoption de sanctions.
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Créée sur la base d'une résolution du Conseil de sécurité adoptée en avril, la commission d'enquête a entendu plus de 450 témoins. Le rapport déplore le manque de coopération de certains d'entre eux. «Alors que les autorités syriennes, après des hésitations initiales, ont coopéré jusqu'à un certain point avec la commission, plusieurs personnes interrogées ont essayé de fausser l'investigation par des déclarations fausses ou inexactes. Il s'est avéré que la lettre adressée à la commission par le ministère des Affaires étrangères de la République arabe de Syrie contenait des informations fausses», dénonce le rapport.
Kofi Annan souhaite prolonger le mandat de la commission d'enquête jusqu'au 15 décembre. Pour l'instant, la France se contente d'appeler la Syrie à coopérer avec les enquêteurs. Elle entend «examiner toutes les conséquences de ce rapport» et «poursuivre les consultations» entre membres du Conseil de sécurité, pour reprendre les termes du porte-parole du Quai d'Orsay.
Historique. L'ambassadeur américain John Bolton a réagi plus vivement : «Je ne crois pas qu'il y ait le moindre doute que cela appelle une réaction vigoureuse du Conseil de sécurité», a-t-il déclaré, qualifiant le rapport de «document historique». George W. Bush a demandé la tenue rapide d'une session spéciale du Conseil de sécurité, qui entamera mardi ses discussions formelles pouvant conduire à l'adoption de sanctions.
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