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IRAK : Le lanceur de chaussures embarrasse Maliki

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    Mountazar Al Zaïdi, dont le procès a été reporté au 12 mars, est devenu un héros dans le monde musulman.
    C’est dans le secteur ultraprotégé de Bagdad, la « zone verte », que s’est ouvert hier le procès du journaliste de la chaîne télé -

    Al Baghdadiya, Mountazar Al Zaïdi, trente ans, avant d’être reporté au 12 mars. L’homme, qui avait lancé sa paire de chaussures le 14 décembre dernier sur l’ancien président George Bush, est arrivé au tribunal portant le drapeau irakien autour du cou, applaudi par ses proches et par des youyous lancés par des femmes.

    Le moins qu’on puisse dire est que le procès de cet homme suscite l’embarras des autorités. « Nous avons décidé de prendre contact avec le cabinet du premier ministre pour connaître la nature de la visite de l’ex-président américain afin de savoir s’il s’agissait d’une visite officielle ou non. C’est pourquoi nous reportons l’audience au 12 mars », a déclaré le président de la cour criminelle, Abdel Amir Hassan Al Rubaie. Car, pour le journaliste, « cette visite n’était pas officielle car sinon elle aurait dû être annoncée auparavant ». Et pour l’avocat du prévenu, Me Dhiaa Al Saadi, qui dirige l’équipe de défense composée de 25 avocats : « Il y a des raisons psychologiques, sociales et politiques à son geste. Il voulait exprimer son refus de l’occupation. »

    Visiblement, le cas du lanceur de chaussure constitue un casse-tête pour le premier ministre Nouri Al Maliki. Il fait figure de héros en Irak, toutes tendances ethnico-confessionnelles confondues, et bien au-delà des frontières du pays. Son geste, accompagné de propos qualifiant Bush de « chien », diffusé en boucle par les télés arabes, turques, pakistanaise, indonésiennes, et sur Internet, en a fait un symbole des ressentiments de plusieurs centaines de millions de personnes de culture musulmane à l’endroit des États-Unis.

    En Algérie, par exemple, son geste a été salué par des youyous lancés dans plusieurs quartiers populaires des grandes villes du pays. Son portrait est même affiché dans quelques boutiques et cafés des quartiers d’Alger. « Il a exprimé tout ce qu’on avait sur le coeur, toute la rage contre ce monsieur (Bush) qui prétendait diriger le monde », m’explique Mohamed, serveur dans un café de Dely-Ibrahim sur les hauteurs d’Alger. « Moi, j’ai offert une tournée à tous les clients du bar parce que son geste nous a remplis de joie. Lui balancer des chaussures, il fallait y penser tant on est habitué aux attentats », ajoute un autre. « Ici, comme ailleurs, même aux États-Unis, personne n’aime Bush. Pour tout dire, on le hait pour ce qu’il a fait. Regardez Gaza, c’est du Bush sans Bush », explique Amar, employé de banque.

    Qui plus est, le geste du journaliste risque de faire exemple. Les dirigeants des pays arabes, dont aucun ne peut se prévaloir de la légitimité démocratique, craignent, à en croire certains médias arabes, de subir le même sort que George W. Bush.

    Hassane Zerrouky
    Humanite.fr
    21/02/2009
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