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La crise des salles de cinéma au Maroc

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  • La crise des salles de cinéma au Maroc

    Le cinéma marocain,et algerien sont en crise, principale cause, le piratage. la profession lance un cri de détresse. Voici le constat sur le cinéma marocain qui n'est pas trop loin de cinéma algérien.

    Les salles de cinéma connaissent, à chaque Ramadan, une baisse manifeste de l'affluence provoquant un malaise général qui sévit à longueur d'année dans ces espaces du septième art menacé d'une faillite certaine en l'absence d'une intervention urgente.

    La chambre marocaine des salles de cinéma a tiré, à maintes reprises, la sonnette d'alarme sur cette crise engendrée par le piratage des films vendus dans les marchés noirs à des prix dérisoires entre 2,50 dhs et dix dirhams.

    Ce phénomène de piratage a élu domicile dans les cafés qui se sont transformés en lieu de diffusion avant que les salles de cinéma ne décident de leur programmation.


    Certains imputent cette situation à une production nationale jugée timide et incapable d'attirer le spectateur, laissant le champs libre à l'invasion des films étrangers dont certains traitent des sujets contraires à la morale et aux m urs.

    Un gérant d'une salle de cinéma de Fès, ouverte en 1963, se dit aujourd'hui incapable d'honorer les salaires de ses employés du fait que les revenus hebdomadaires de cette salle ne dépassent guère 2000 dhs ces temps-ci, après avoir atteint 40 000 dhs en 1991.

    Ce recul de l'affluence des spectateurs sur les salles de cinéma est également confirmé au niveau des grandes salles du septième art de Casablanca, Marrakech, Tanger, Rabat, Tétouan, Salé et Kénitra.

    Les statistiques du Centre Cinématographique Marocain (CCM) montrent que les ventes des billets d'entrée ont baissé de 35 pc, passant d'environ 1,5 million de DH durant les neufs premiers mois de l'année dernière à 974,081 mille à la même période de l'année en cours.

    Ce recul a eu naturellement des incidences directes sur les revenus de ces salles qui ont vu leurs chiffres d'affaires baisser de 33 pc, passant d'environ 30,4 millions de dhs entre janvier et septembre de l'année dernière à environ 20,3 millions de la même période de cette année.

    Pour sortir de l'impasse et faire épargner aux actuelles salles de cinéma le sort qu'ont connu plusieurs autres qui se sont malheureusement transformées en dépôt de marchandises ou en salle de fêtes, M. Abdelhaq Massano, membre de la Chambre Marocaine des Salles de Cinéma, plaide pour la prise de mesures urgentes pour stopper les fermetures successives des salles de cinéma qui sont aujourd'hui au nombre de 102 contre 357 en 1990.

    Selon lui, il est urgent d'abord de lutter contre le piratage par la sensibilisation des cafés à cette opération.

    Il préconise également le remplacement des taxes hebdomadaires par d'autres annuelles et appelle le CCM à redoubler d'efforts pour le maintien des salles et l'incitation à la création d'avantage de complexes cinématographiques.

    Cette crise a également touché le secteur de la distribution des films, a mis en garde M. Kishin Chandiramani, un important distributeurs de films indiens au Maroc (80 pc), qui voit son activité compromise après avoir exercé pendant cinquante années ce métier.

    Dans une déclaration à la MAP, M. Chandiramani se plaint aujourd'hui de voir partir en fumée toutes les réalisations et le legs de "son frère Motiram Chandiramani, qui a fourni dès 1955 le premier film indien au cinéma ''REX'' de Tanger, connu aujourd'hui sous le non ''RIF''. Il entend se consacrer à d'autres activités, si la situation perdure.

    Pour M. Deepak Mahtani, directeur des affaires de M. Chandiramni, plusieurs faits ont contribué à cette situation désastreuse, plus précisément une certaine négligence observée quant à l'entretien et pour l'équipement des salles, ainsi qu'une orientation des revenus des salles vers d'autres projets qui n'ont rien à voir avec le domaine cinématographique.

    M. Abdelhamid El Morrakochi, président de la chambre des distributeurs de films au Maroc et propriétaire de plusieurs salles de cinéma se désole, quant à lui, de l'état qui sévit actuellement dans ces espaces qui étaient par le passé le bastion de la lutte contre le colonialisme et qui se trouvent aujourd'hui au coeur d'une crise pouvant entraîner une perte de 6 mille emplois.

    Y-a-t-il aujourd'hui une alternative pour sortir de cet impasse et réactiver ce secteur pour qu'il joue le rôle qui est le sien, en tant que levier culturel, permettant l'élargissement de la connaissance et la participation au développement durable ?

    Source : MAP
    “If you think education is expensive, try ignorance”
    Derek Bok
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