Le JDD La chronique d'Olivier JAY
Nul ne l'ignore, la prospérité suisse repose sur trois atouts: la précision de son horlogerie, le goût unique de son chocolat et le caractère sacré de son secret bancaire. C'est ce secret si bien gardé qui, malgré des tombereaux d'hypocrisie, permet à un petit pays d'attirer les grandes fortunes du monde entier. Des dépôts pas toujours blanc-bleu, mais existe-t-il de grandes fortunes blanc-bleu?
Malgré les démentis, protestations, nuances, la Suisse vient d'écorner le plus précieux de ces trois atouts. UBS, une des premières banques mondiales pour la gestion de fortune, au bord du gouffre et menacée de perdre sa licence américaine, a accepté de livrer les noms de 250 clients (et de payer une amende gigantesque de 780 millions de dollars).
Après cet accord, d'autres devraient suivre. La protection de la vie privée des particuliers et des entreprises ne disparaîtra pas. Mais le secret bancaire opposé aux autorités fiscales des pays étrangers a un sérieux plomb dans l'aile. La pression des grands Etats qui souffrent de plus en plus de l'évasion fiscale à grande échelle va se renforcer. La lutte contre les paradis fiscaux était menée par le sénateur Obama. Ce sera le combat du président américain. Et le mini-sommet européen de ce dimanche à Berlin va proposer des mesures pour le G20 de Londres d'avril. Ce que la prospérité n'avait pu empêcher dans le climat de course effrénée à l'argent, la crise va le permettre. Quand on vous dit que cette crise a aussi du bon!
Pourtant, cette décision provoque une grande polémique en Suisse, difficile à comprendre dans une période où la transparence est au coeur de la pensée dominante. Le secret bancaire suisse a été renforcé et codifié en 1934, notamment pour protéger des juifs recherchés par des nazis (et des personnalités dénoncées en France pour évasion fiscale). A la même époque, dans les années 1930, les Etats-Unis ont fait tomber Al Capone pour fraude fiscale. En Suisse, la protection de l'individu est au-dessus de tout, aux Etats-Unis, la fraude fiscale est un des crimes les plus graves.
Plusieurs conceptions de la liberté s'opposent donc au nom du libéralisme. Ce n'est pas un hasard si les Etats-Unis, temple de la transparence, imposent une réforme sur laquelle l'Europe n'avait pu s'accorder (à cause de l'Autriche, du Luxembourg et de la Belgique). Il restera tout de même à la Suisse son chocolat et ses montres!
Nul ne l'ignore, la prospérité suisse repose sur trois atouts: la précision de son horlogerie, le goût unique de son chocolat et le caractère sacré de son secret bancaire. C'est ce secret si bien gardé qui, malgré des tombereaux d'hypocrisie, permet à un petit pays d'attirer les grandes fortunes du monde entier. Des dépôts pas toujours blanc-bleu, mais existe-t-il de grandes fortunes blanc-bleu?
Malgré les démentis, protestations, nuances, la Suisse vient d'écorner le plus précieux de ces trois atouts. UBS, une des premières banques mondiales pour la gestion de fortune, au bord du gouffre et menacée de perdre sa licence américaine, a accepté de livrer les noms de 250 clients (et de payer une amende gigantesque de 780 millions de dollars).
Après cet accord, d'autres devraient suivre. La protection de la vie privée des particuliers et des entreprises ne disparaîtra pas. Mais le secret bancaire opposé aux autorités fiscales des pays étrangers a un sérieux plomb dans l'aile. La pression des grands Etats qui souffrent de plus en plus de l'évasion fiscale à grande échelle va se renforcer. La lutte contre les paradis fiscaux était menée par le sénateur Obama. Ce sera le combat du président américain. Et le mini-sommet européen de ce dimanche à Berlin va proposer des mesures pour le G20 de Londres d'avril. Ce que la prospérité n'avait pu empêcher dans le climat de course effrénée à l'argent, la crise va le permettre. Quand on vous dit que cette crise a aussi du bon!
Pourtant, cette décision provoque une grande polémique en Suisse, difficile à comprendre dans une période où la transparence est au coeur de la pensée dominante. Le secret bancaire suisse a été renforcé et codifié en 1934, notamment pour protéger des juifs recherchés par des nazis (et des personnalités dénoncées en France pour évasion fiscale). A la même époque, dans les années 1930, les Etats-Unis ont fait tomber Al Capone pour fraude fiscale. En Suisse, la protection de l'individu est au-dessus de tout, aux Etats-Unis, la fraude fiscale est un des crimes les plus graves.
Plusieurs conceptions de la liberté s'opposent donc au nom du libéralisme. Ce n'est pas un hasard si les Etats-Unis, temple de la transparence, imposent une réforme sur laquelle l'Europe n'avait pu s'accorder (à cause de l'Autriche, du Luxembourg et de la Belgique). Il restera tout de même à la Suisse son chocolat et ses montres!
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