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Les rhumatismes en 10 questions

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    Les rhumatismes en 10 questions

    De manière générale, les termes médicaux sont souvent déviés de leur sens originel par le grand public. De même, rumeurs ou autres idées fausses circulent très vite sur la santé. Qui n’a pas un oncle qui a fait une crise de goutte ou une cousine victime de douleurs articulaires. Au sujet des rhumatismes, affections banales et multiples dans ces formes, une petite mise au point semble nécessaire.

    1 - Douleurs articulaires, déformations, que sont vraiment les rhumatismes ?

    La douleur est un élément commun aux différents types de maladies rhumatismales mais pas déterminant. La douleur est surtout la principale raison qui pousse à consulter. Etymologiquement, le mot rhumatisme vient du grec et sa racine signifie "couler" (d’où la racine commune avec le mot "rhume" par exemple). Le Petit Robert définit donc les rhumatismes comme une inflammation avec écoulement sans qu’il ne soit fait de référence aux articulations !

    Pour le médecin, le terme "rhumatisme" englobe 3 types d’atteintes des os et des articulations :

    Les rhumatismes inflammatoires, ou vrais rhumatismes. Ils regroupent la fameuse polyarthrite rhumatoïde et la Spondylarthrite ankylosante mais aussi d’autres atteintes auto-immunitaires comme le lupus érythémateux disséminé ;
    Les rhumatismes dits "d’usure". Ce sont les maladies comme l’arthrose ou les affections dues à des hypersollicitations des articulations que l’on voit chez le sportif ou dans certaines maladies professionnelles ;
    Enfin, le troisième type de rhumatisme est représenté par les maladies de l’os comme l’ostéoporose ou les carences en vitamine D par exemple.

    2 - Les rhumatismes ne concernent que les personnes âgées ?

    C’est tout à fait faux. Si les atteintes arthrosiques d’usure sont l’apanage des adultes à partir de 30-35 ans, les maladies inflammatoires telles que la polyarthrite rhumatoïde apparaissent aussi chez l’enfant, parfois dès deux ans. Chez ces derniers, des problèmes de sommeil, d’appétit ou d’humeur sont, avec une claudication, des signes qui doivent pousser les parents à consulter.

    3 - Si je ressens une douleur articulaire, qui dois-je consulter ?

    Votre médecin généraliste est l’interlocuteur de choix. En effet, les troubles articulaires sont si fréquents qu’ils représenteraient de 15 à 30 % des motifs de consultations chez les généralistes. Ces derniers ont donc une bonne expérience des pathologies rhumatismales et ils pourront le cas échéant vous orientez vers le bon rhumatologue. En général, chaque rhumatologue est plus ou moins spécialisé dans un des trois groupes de d’atteintes décrits ci-dessus.

    4 - Les rhumatismes sont-ils fréquents ?

    Ils le sont et même plus qu’on ne le croit ! La polyarthrite rhumatoïde toucherait en effet de 200 à 250 000 personnes en France et la spondylarthrite ankylosante de 150 à 200 000. L’arthrose, quant à elle, entraînerait de 5 à 7 millions de consultations par an !

    5 - Les rhumatismes entraînent-ils des déformations des articulations ?

    Oui et non. Ce type d’évolution est possible mais il n’est pas inéluctable. Des déformations aboutissant à des handicaps majeurs sont observés principalement dans les rhumatismes inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde. Dans cette maladie, 10 à 20 % des patients auront des déformations très graves qui empêchent même la plupart des mouvements de la vie quotidienne.
    Pour l’arthrose, certaines formes peuvent nécessiter la pose de prothèse. En France, 20 à 30 000 prothèses de hanche ou de genou sont posées tous les ans.

    6 - Quelle est l’influence du climat sur les rhumatismes ?

    Cette influence existe vraiment ! Par contre, il n’y a pas de généralisation possible. Chacun aura sa propre réaction à tel ou tel climat. Certains seront soulagés par le froid, d’autres par le chaud. Les atmosphères humides sont souvent mises en cause dans la survenue de rhumatismes, mais c’est une idée fausse. Le climat et la météo ne sont pas des déclencheurs de la douleur articulaire.
    En fait, notre corps et donc nos articulations contiennent des capteurs (ou récepteurs) de la pression, de la température. Ils permettent d’appréhender nos mouvements dans l’espace et de "sentir notre corps" mais aussi de sensibiliser plus ou moins notre perception de la douleur, elle-même assurée par d’autres récepteurs. Des variations de température ou de pression vont donc augmenter ou diminuer notre sensation douloureuse.

    7 - Les rhumatismes, une maladie de femme ?

    Malheureusement pour vous Mesdames, oui, les rhumatismes inflammatoires sont plus fréquents chez la femme. Ainsi, 3 polyarthrites rhumatoïdes (PR) sur 4 et 9 lupus érythémateux (LED) sur 10 sont féminins ! Cet aspect féminin s’explique en partie par les composantes hormonales et génétiques de ces maladies. Il y a quelques années, un autre facteur a été découvert : la persistance de cellules foetales ou chimérisme. Pour simplifier, même après son accouchement, une femme peut garder dans son organisme des cellules provenant de son enfant pendant plusieurs années. Si cette mère a déjà des prédispositions à connaître une PR ou un LED, une réaction des cellules de l’enfant contre sa mère pourrait entraîner des atteintes articulaires !

    8 - En cas de rhumatismes, le sport est-il déconseillé ?

    Non, pas vraiment. La pratique modérée d’une activité est bénéfique pour les cartilages car elle stimule leur développement. En revanche, trop de sport et en particulier les sports de contact ou de sauts sont à déconseiller en pratique intensive. La natation, la marche et le vélo sont parmi les sports recommandés.

    9 - On parle souvent des risques d’ulcère en cas de traitement anti-inflammatoire, qu’en est-il ?

    Les ulcères ne sont toujours dus à la prise de médicaments ! Mais ce risque existe véritablement car les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent entraîner ce type d’effet secondaire. Les AINS seraient responsables de 1 200 à 1 600 morts par an en France par ulcère perforé ou hémorragique. Fort heureusement, la dernière génération d’AINS, les coxibs, n’expose pas à autant de risque. Certes, comme tous les médicaments, ils ont d’autres effets indésirables comme des atteintes cutanées ou rénales.

    10 - Quels sont les perspectives d’avenir en terme de traitement ?

    Aujourd'hui, les médicaments sont de plus en plus spécifiques et permettent donc d'être efficaces avec moins d'effets secondaires. Pour la polyarthrite rhumatoïde par exemple plusieurs médicaments issues de la biotechnologie donnent des résultats spectaculaires sur les symptômes, les indicateurs de l'atteinte des articulations et la qualité de vie des malades. Ils sont capable de bloquer l'action d'une protéine clé, à l'origine du processus d'inflammation et de destruction de l'articulation : le facteur de nécrose tumorale (TNFa) ou l'interleukine 1 (IL-1). Les produits actuellement disponibles sont les anti-Tnfa : étanercept (Enbrel®), infliximab (Remicade®) et Adalimumab (bientôt commercialisé sous le nom Humira®) et l'anti-IL1 Anakinra (Kineret®).
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