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UPM: «L’Algérie n’était pas intéressée par le secrétariat général»

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  • UPM: «L’Algérie n’était pas intéressée par le secrétariat général»

    L’AMBASSADEUR DE FRANCE EN ALGÉRIE À PROPOS DE L’UPM
    «L’Algérie n’était pas intéressée par le secrétariat général»

    Paris verra avec beaucoup d’intérêt la candidature de l’Algérie à ce poste, selon le diplomate français.

    L’Union pour la Méditerranée, la visite du Président Abdelaziz Bouteflika à Paris, l’affaire du diplomate Hasseni, les relations économiques et le Sahara occidental. Ce sont autant de sujets abordés, hier, autour d’un petit-déjeuner avec l’ambassadeur de France en Algérie, M.Xavier Driencourt à sa résidence. Commençons d’abord par le projet phare des Français et de leur président Nicolas Sarkozy, à savoir l’Union pour la Méditerranée.
    La question de la candidature de l’Algérie au poste de secrétaire général de cette structure a suscité des controverses. Ce poste intéresse-t-il ou non l’Algérie?

    M.Driencourt confie que le ministre algérien des Affaires étrangères avait expliqué à la partie française qu’il n’y aurait pas de candidature algérienne au poste de secrétaire général. «J’ai demandé à M.Medelci de savoir quel est le rôle de l’Algérie au sein de cette structure et si l’Algérie serait candidate au poste de secrétaire général. Il m’a répondu clairement qu’il n’y aurait pas de candidature algérienne à ce poste et que l’Algérie n’était pas intéressée par le secrétariat», a-t-il déclaré lors de cette rencontre avec les journalistes de L’Expression, El Khabar Hebdo et une collègue de la Chaîne III de la Radio nationale.

    Selon l’ambassadeur, M.Medelci avait justifié la position algérienne par la conception finale de l’UPM. «Il (M.Medelci en l’occurrence) a justifié cela, disant que le projet final de l’UPM n’est pas celui auquel ils avaient pensé à l’origine», a déclaré M.Driencourt. Ce dernier s’est montré compréhensif vis-à-vis «des réserves de l’Algérie». «Je crois que la conception algérienne du projet est d’avoir une UPM essentiellement des pays de l’ouest de la Méditerranée. Car après l’adhésion de l’Europe et la Ligue arabe, on a eu une grande UPM. A mon avis, la crainte de l’Algérie est que l’UPM soit tirée en quelque sorte vers le Moyen-Orient et vers le conflit israélo-palestinien. Du coup, l’UPM devient une enceinte supplémentaire où on traite à nouveau le conflit israélo-palestinien. Or, le souhait des Algériens, si j’ai bien compris, serait plutôt qu’il y ait une UPM qui traite les problèmes du monde méditerranéen et notamment de l’ouest de la Méditerranée», a-t-il expliqué. Et d’affirmer que «l’Algérie est un peu déçue par rapport au projet initial».

    Cette position n’a pas été bien appréciée par Paris qui avait exprimé son souhait de voir l’Algérie jouer «un rôle très actif». «L’Algérie aurait pu avoir un rôle plus actif comme étant secrétaire.» Certainement, on aurait vu cela avec beaucoup d’intérêt du côté français. «Une UPM sans l’Algérie ou avec une Algérie trop discrète, pour nous ce n’est pas la meilleure solution», a-t-il indiqué. Et d’affirmer: «De notre côté, ça serait intéressant d’avoir une personnalité algérienne comme secrétaire général de l’UPM. On verra cela avec beaucoup d’intérêt.»

    L’invitation au Président Bouteflika est d’actualité

    A propos du «rapport» de la visite du Président Bouteflika à Paris, le diplomate s’explique: «Il a été prévu une visite de retour de M.Bouteflika à Paris après celle effectuée par le président français Nicolas Sarkozy en Algérie. Il y a un souhait que le Président Bouteflika effectue une visite d’Etat en France. L’idée initiale avait été envisagée d’effectuer une visite vers la fin de l’année 2008. Mais la présidence de la France à l’UE et l’agenda du président français trop chargé avec la crise géorgienne et la crise financière n’ont pas arrangé ce déplacement».

    Le successeur de M.Bernard Bajolet assure que «l’invitation est toujours d’actualité. C’est une affaire de calendrier. Elle pourrait avoir lieu en mai ou juin prochains». S’agissant de l’affaire du diplomate Hasseni, l’ambassadeur de France qualifie cela «d’une malheureuse affaire. Il est regrettable que cela se passe entre les deux capitales». Il s’est suffi d’annoncer que l’affaire est entre les mains de la justice qui tranchera ce cas. Et de revenir sur les acquis de la justice française ces dernières années: «Les juges ont pris ces dernières années énormément de pouvoir. Ils sont intervenus dans un grand nombre d’affaires depuis une vingtaine d’années. Des présidents de la République ont été interpellés par le juge d’instruction à la fin de leur mandat. Il y a 20 ou 15 ans en arrière, ça aurait été inimaginable de voir le général de Gaulle, François Mitterrand ou Georges Pompidou convoqués par le juge d’instruction, le lendemain de la fin de leurs mandats. Mais Jacques Chirac, il l’a été juste le lendemain de la fin de son mandat», argumente-t-il. Y aurait-il une relation entre l’affaire du diplomate algérien arrêté en France et l’annulation de la visite du Président à Paris ainsi que les réserves de l’Algérie sur l’UPM? «Non, je ne le pense pas. A mon avis, les questions sont séparées dans l’esprit des Algériens.»

    A la question des nouvelles dispositions prises par le gouvernement algérien sur les investissements, le diplomate français déclare: «Du côté algérien on est frappé, selon mon interprétation, par les difficultés économiques induites par la crise financière, la baisse des prix des hydrocarbures, par un certain nombre d’affaires telle l’affaire Orascom. Donc, l’Algérie a pris des dispositions pour contrôler mieux les investissements étrangers en Algérie. Pour ce qui est des entreprises étrangères, elles regardent, quand elles cherchent à investir en Afrique du Nord, le cadre juridique, réglementaire, sécuritaire, financier et l’ensemble des paramètres des investissements dans la région. Les investisseurs cherchent à savoir si ces cadres ne leur sont pas défavorables. L’entreprise a besoin d’avoir de la visibilité.»

    Un projet d’accord sur les Archives

    Interpellé sur le devoir de mémoire, M.Driencourt a répondu qu’il y a eu des signes très forts de la part de la France par le biais de son ambassadeur en Algérie en 2005, et par le chef de l’Etat lui-même lors du discours prononcé par Nicolas Sarkozy. «Il faut faire des choses concrètes. Il faut faire des discours, mais il faut faire des choses concrètes. Depuis mon arrivée, je cite, à titre d’exemple, que j’ai renoué les discussions avec le directeur des Archives en Algérie. La question des Archives est importante pour les Algériens. Je me réjouis qu’on ira peut-être vers un projet d’accord sur cette question. Le directeur des Archives algérien ira en visite à Paris. Je lui ai parlé de l’idée d’organiser une exposition commune qui va avoir lieu en France et en Algérie, qui nous permettrait d’avoir une lecture commune du passé franco-algérien», a-t-il lancé. En ce qui concerne, enfin, la question du Sahara occidental, le représentant du Quai d’Orsay en Algérie a eu cette réponse: «Les choses évoluent beaucoup ces jours-ci. M.Ross était au Maroc hier (dimanche il a rencontré les Sahraouis et il est arrivé en Algérie aujourd’hui - hier, Ndlr). Il faut attendre ce que dira M.Ross dans son rapport. On s’attend à une position conforme aux résolutions de l’ONU et une position réaliste. M.Ross se rendra à Paris après son séjour en Algérie.»

    Sur la position de la France qui réitère son soutien au plan d’autonomie présenté par le Maroc, M.Driencourt annonce: «Attendons d’abord que M.Ross rencontre les autorités algériennes, ensuite espagnoles et françaises pour voir clair. La diplomatie change et évolue en permanence. Il faut s’attendre à tout. Car les choses ne sont jamais figées en diplomatie», a-t-il conclu.

    L'Expression
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