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Deux histoires, deux destins de Saïd Seddik Khodja

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  • Deux histoires, deux destins de Saïd Seddik Khodja

    Après plusieurs années de correspondance journalistique, toute empreinte de pertinence taquine, Saïd Seddik Khodja s’essaye à l’écriture au long cours. Il nous livre deux histoires puisées de la longue tradition orale kabyle.

    Des personnages hauts en couleurs, pris dans le tourbillon de la vie, peuplent les deux récits. Lounès, vieux rescapé d’une longue vendetta, a dû entretenir la famille de son défunt frère et donne Rhalia l’orpheline en mariage. Il se ruine puis réussit dans le commerce avant de traficoter et d’aller en prison. Entre-temps Rhalia, depuis longtemps répudiée par son mari, commet la faute tabou : elle tombe enceinte d’une liaison illégitime. Lounès la tue pour sauver son honneur. Il perdra tout, puisque même le ciel se met de la partie avec la foudre qui tue sa vieille belle-sœur et la venue d’un chef religieux qui exige que lui soit offerte la petite Zina.

    Il finira ses jours seul, damné, avec certainement chevillés à la conscience le remords de son crime et les échecs à répétition de sa vie. Le deuxième récit nous parle de Taous qui adore les bijoux et son corps. Elle rate son mariage avec son premier mari parce que celui-ci aurait préféré une bonne plutôt qu’une icône.

    Dans une succession rocambolesque d’évènements, elle se remarie avec Si Tahar, l’ami de son ex-mari, avec le consentement de ce dernier qui, finissant par se languir d’elle, espère ainsi la reprendre en contournant la loi coutumière.

    Dans l’un et l’autre récit, la femme est uniquement objet de l’histoire, appelée à subir plutôt qu’agir, et l’on mesure aujourd’hui, à l’aune des espaces sociaux conquis, combien ont été ardus les chemins de sa relative émancipation.

    Par la Dépêche de Kabylie
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