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Accord sur le nucléaire civil entre la France et l'Italie

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  • Accord sur le nucléaire civil entre la France et l'Italie

    Le sommet italo-français de Rome, mardi 24 février, devait valider un "accord stratégique sur le nucléaire civil" entre les deux pays. La signature de cet accord entre Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi anticipe l'approbation par le Parlement italien, début mars, d'un retour de l'Italie vers l'énergie nucléaire, après vingt-deux ans d'interruption. De source diplomatique française, on indique que cet accord concerne "l'intégralité de la filière", soit la recherche, l'équipement et le retraitement des déchets.

    Novembre 1987 : plus de six mois après la catastrophe de Tchernobyl, les Italiens renoncent par référendum au nucléaire en répondant oui aux trois propositions qui leur étaient soumises. Etaient ainsi abrogées trois règles, l'une permettant au gouvernement d'imposer aux communes qui la refusent l'installation sur leur territoire d'une centrale, la deuxième autorisant les constructeurs à dédommager les autorités locales, et la dernière consentant à ENEL, le numéro 1 de l'électricité, de construire et d'exploiter des sites à l'étranger.

    Pourtant, l'Italie a longtemps été pionnière dans ce domaine. Elle s'est engagée dès la fin des années 1950 dans cette industrie et s'est rapidement placée au troisième rang mondial après les Etats- Unis et le Royaume-Uni, grâce à ses quatre sites (Torino, Caorso, Latina et Garigliano) construits entre 1958 et 1969.

    Tous les sites ont été fermés entre 1987 et 1990. Résultat : la Péninsule est dépendante des importations d'énergie à hauteur de 80 %. Le coût moyen du kilowatt heure d'électricité y est 1,6 fois supérieur à celui du reste de l'Europe et 2 fois à celui de la France. Ce contexte pèse dans le choix du retour au nucléaire. Pour l'imposer, il fallait toutefois réunir des conditions politiques indispensables : un gouvernement stable et une majorité compacte. M. Berlusconi, dont le programme prévoyait le retour au nucléaire, dispose de ces deux atouts.

    M. BERLUSCONI NE CÉDERA PAS

    Côté français, on se félicite du choix italien en faveur de "l'expertise française". Un diplomate va même jusqu'à évoquer "une très belle affaire". Selon le quotidien La Tribune du 22 février, l'accord stratégique prévoit aussi l'ouverture du marché italien, estimé à 40 milliards d'euros, aux opérateurs français du secteur (EDF, Areva et GDF-Suez).

    Outre la relance des installations existantes, l'Italie envisage de construire huit à dix centrales, dont les premières doivent être opérationnelles d'ici à 2018. En échange, ENEL prendra une part industrielle de 12,5 % dans le deuxième réacteur EPR français, construit à Penly (Seine-Maritime).

    Toutefois, même si les conditions économiques et politiques favorisent ce retour au nucléaire, des contestations sont attendues. "Des difficultés pourraient survenir au moment du choix des sites", explique un diplomate français.

    Même s'ils ne sont plus représentés au Parlement, la gauche radicale et les Verts ont fait preuve de leur mobilisation en retardant notamment la construction de la ligne ferroviaire à haute vitesse Lyon-Turin. Dans un entretien au Figaro du 23 février, M. Berlusconi a promis qu'il ne cédera pas, lui, au "fanatisme environnemental".


    Par Philippe Ridet, Le Monde
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