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    L’argent public

    L’orthodoxie financière la plus élémentaire n’est plus de mise aujourd’hui tant l’urgence est d’ordre électoral : faire accepter par la population la réélection (programmée) du candidat-président. La décision prise par le chef de l’Etat de voir le SNMG augmenter l’année prochaine aurait été saluée en temps opportun, c’est-à-dire au moment de l’aisance financière tant le citoyen a constamment besoin d’améliorer son pouvoir d’achat. Mais elle ne peut que susciter des inquiétudes sur sa prochaine prise en charge financière tant par l’Etat que par les entreprises au moment où le pays se sera installé durablement et profondément dans la crise pétrolière.

    Les experts prédisent des années de récession et ce ne sont pas les quelques dizaines de milliards de dollars thésaurisés dans les banques algériennes ou à l’extérieur en bons de trésor américains qui pourront faire face aux immenses besoins de financement de tous les secteurs dont un est un véritable gouffre : l’importation de biens alimentaires et d’équipement qui a déjà atteint le niveau ahurissant de 35 milliards de dollars. Déjà fragilisées par la baisse de leur chiffre d’affaires, les PME-PMI seront mises dans une situation financière intenable si ordre leur sera donné d’augmenter les bas revenus de leurs travailleurs sans un lourd dispositif d’accompagnement. Annoncée lors d’un show électoral animé par le président de la République, la décision de revaloriser le SNMG, de forte odeur électoraliste, bat en brèche l’état d’esprit qui a commencé à s’installer, quoique timidement, au niveau du gouvernement sur la nécessité de faire désormais preuve d’austérité en matière de dépenses publiques. Le Premier ministre a adressé en ce sens, tout dernièrement, une circulaire aux ministères leur demandant de ne retenir que les projets prioritaires dans l’établissement de leurs prévisions budgétaires.

    Le même Ouyahia s’était opposé au relèvement des salaires des travailleurs en 2007, mais qui manifestement n’a pas droit au chapitre lorsque l’avenir du Président est en jeu. Il n’a pu d’ailleurs qu’avaliser la hausse vertigineuse des revenus des parlementaires qu’il fallait rallier à la cause de la révision constitutionnelle et fermer les yeux sur les grosses factures liées à la précampagne électorale fastueuse du président-candidat. D’une manière générale, la dépense de l’argent public a toujours posé problème en raison de la primauté du politique sur l’économique. Les parlementaires n’ont jamais joué leur rôle de contrôleurs et les institutions de l’Etat créées à cet effet ont toujours été écartées. Et c’est ce qui laisse au populisme de beaux jours devant lui.

    El Watan
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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