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Aux Antilles, les masques tombent

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  • Aux Antilles, les masques tombent

    Que veulent les Guadeloupéens du LKP, le collectif contre l'exploitation ? À mesure que le conflit se durcit, les masques tombent, les langues se délient. Paris est bien face à un mouvement que les chefs de la révolte souhaitent voir basculer dans la sécession. Et le mot d'indépendance doit cesser d'être tabou de ce côté-ci de l'Atlantique.

    Beaucoup a été dit sur le malaise de la Guadeloupe et de la Martinique. La vie chère, le contrôle de l'économie insulaire par quelques familles ou entreprises, la discrimination raciale, l'éloignement de la métropole sont des évidences que peu de gouvernements ont prises à bras-le-corps pour améliorer l'ordinaire sur place.

    La crise mondiale ne pouvait que les accentuer. Il n'est donc pas extraordinaire - à défaut d'être normal - que, comme partout en France, l'inquiétude et le mécontentement s'expriment dans la rue. Surtout quand ils sont entretenus par des visiteurs politiquement intéressés, Olivier Besancenot, Ségolène Royal, José Bové.

    Mais cette mauvaise humeur est aujourd'hui dépassée par les prétentions d'Élie Domota, le patron du LKP, et de ses affidés. Leur logique n'est pas sociale, elle est clairement politique. Ce qu'ils ne disent pas le jour en langue française, ils l'affirment la nuit en créole. Le discours est alors plus déterminé, plus musclé, plus radical. Le LKP est pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Ce qui n'est pas une incongruité en soi, mais ce qui donne une précieuse indication sur la nature de sa lutte : l'indépendance est au bout de son chemin.

    Comme le montre le sondage du Figaro Magazine à paraître samedi, l'écrasante majorité des Guadeloupéens (80 %) est attachée à la métropole dont elle n'ignore rien de l'aide qu'elle lui apporte. Mais elle est condamnée à se taire face aux pressions, aux intimidations, aux menaces de représailles de Domota et de ses séides. Depuis six semaines que dure le conflit, nombre de salariés ou de petits patrons ont perdu leur emploi ou fermé leur entreprise. S'ils violent l'omerta imposée de force par la clique des indépendantistes, leur vie est en danger. Qui se soucie d'eux ?

    Le LKP s'en moque, le gros de ses troupes appartient à la fonction publique dont les fins de mois, elles, sont assurées par l'État français. Ce qui n'empêche pas Domota d'alléguer que les Guadeloupéens vivent « exactement comme au temps de l'esclavage. »

    Il est donc urgent que la métropole ouvre les yeux sur la crise antillaise. Elle ne doit pas devenir l'instrument de quelques indépendantistes en mal de publicité et le jouet d'une partie de la gauche en mal de martyrs. De deux choses l'une : ou l'ordre républicain revient à la faveur de négociations qui ne doivent pas dépasser un délai raisonnable ; ou bien un processus d'autonomie à la calédonienne débouchant, un jour ou l'autre, sur l'indépendance doit être engagé. Si l'on en croit notre sondage, cette seconde solution serait acceptée par 51 % des métropolitains. Elle mettrait, en revanche, les Guadeloupéens au pied du mur.

    Par Yves Thréard, Le figaro
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    Le sondage qui dérange

    26/02/2009 |Le Figaro


    C'est le sondage qui dérange, en métropole comme aux Antilles. Alors que la grève générale en Guadeloupe ne semble pas prendre fin, le sondage OpinionWay à paraître samedi dans Le Figaro Magazine donne une nouvelle dimension à ce conflit. À une courte majorité (51%), les Métropolitains se déclarent en effet favorables à l'indépendance de la Guadeloupe. Les résultats sont encore plus nets auprès des électeurs de Nicolas Sarkozy au premier tour de l'élection présidentielle qui se prononcent à 58% en faveur de la sécession. Preuve que le conflit a durablement frappé les esprits hexagonaux.

    À l'inverse, les habitants de la Guadeloupe sont très majoritairement attachés à la France avec plus de 80% d'opinions défavorables sur le sujet.

    Paradoxalement, une nette majorité des Français de métropole (68%) considèrent la Guadeloupe comme un atout pour la France, car elle contribue à son rayonnement international. Ils ne sont que 32% à la percevoir comme un poids financier. Là aussi, l'appartenance politique est déterminante. 46% des électeurs de Sarkozy estiment que l'île est un poids contre 16% de ceux qui ont voté Royal en 2007. Et si les Métropolitains sont 50% à croire que l'Hexagone aide suffisamment l'île, les Antillais sont, eux, 63% à penser le contraire. Plus généralement, les causes de ce conflit sont dues, pour 74% des Métropolitains contre 87 % des Guadeloupéens, aux inégalités et à la vie chère. À noter que l'héritage colonial et la ségrégation ne sont perçus comme cause essentielle que par 13% des habitants de l'Hexagone. Les Antillais sont, eux, deux fois moins nombreux (5%) à y voir les raisons de l'embrasement social actuel. Les propositions du gouvernement pour sortir du conflit sont-elles adaptées ? 47% des Métropolitains les jugent insuffisantes, une proportion qui grimpe à 66% chez les Caribéens.

    Lu dans : Marianne :
    80% des Guadeloupéens attachés à la métropole...
    Ensuite, et c’est là que « le sondage qui dérange » vire complètement à l’absurde, si une courte majorité des métropolitains se déclarent, en effet, favorables, à l’indépendance de la Guadeloupe, à l’inverse 80% des Guadeloupéens déclarent leur attachement à la métropole. Et en cas de référendum sur l’autonomie, inutile de rappeler que ce sont évidemment les habitants de la Guadeloupe qui seraient appelés à s’exprimer sur le sujet et non les métropolitains.

    Bref, un sondage qui n’apporte rien sinon un appel à la Une et une polémique montée de toutes pièces et qui dérange surtout la raison journalistique.
    Dernière modification par gdesmon, 26 février 2009, 17h11.
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    Mahomet

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