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Tarik Djerroud, Le sang de Mars

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  • Tarik Djerroud, Le sang de Mars

    Le premier roman de Tarik Djerroud, intitulé Le sang de Mars a fait le tour des relations franco-algériennes, de 1830 à nos jours, en seulement 180 pages. En effet, la période allant de Charles X au décret Crémieux, des tranchées de Verdun jusqu’aux massacres de mai 1945, des exactions de l’OAS jusqu’au sinistre match de football France-Algérie, rien n’en a été laissé au hasard. Avec un style raffiné, l’auteur nous entraîne dans un univers fait de fuites en avant ponctuées par des haltes pour la recherche de soi. Pour en savoir plus sur ce romancier prometteur, nous l’avons sollicité pour une interview.

    Dépêche de Kabylie : Qui est Tarik Djerroud ?

    Tarik Djerroud : Natif des Ath Waghlis dans la région de Sidi Aich, je suis un jeune de 34 ans, féru de la lecture, passionné d’écriture et très attaché aux mots depuis ma tendre enfance.

    Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce roman ?

    Au cours d’un séjour en France, j’ai eu l’opportunité de faire la rencontre d’un Algérien et d’un Français qui vivaient ensemble sous un même toit. Mon imagination m’a poussé à me poser la question sur l’amitié entre l’Algérie et la France et par ricochet, à une possible amitié entre deux pays qui se sont jadis déchirés. Par ailleurs, j’ai eu le privilège de traverser le pont de l’Europe, reliant la France à l’Allemagne, à pied et à ce moment là, j’ai rêvé d’un pont entre l’Algérie et la France, bâti sur une amitié et un échange équitable entre les deux peuples. Enfin, indigné par la loi française de février 2005 faisant l’éloge du colonialisme, j’ai voulu donner la parole aux gens qui n’en ont pas eu l’occasion de le faire, pour dénoncer le colonialisme qui n’a jamais été un outil de diffusion de la civilisation.

    Que racontez-vous dans votre roman ?

    A travers ces pérégrinations d’un Français et d’un Algérien aux personnalités différentes, on refait l’histoire d’un hold-up historique sanglant dont les blessures ne se sont jamais refermées.

    Je mets en exergue l’histoire d’une cohabitation entre un Algérien au passé douloureux et un Français, ayant fait son service militaire en Algérie qui se trouvent, par la grâce du roman, s’être en fin de compte perdus de vue depuis 1962.

    Le contact renoué, chaque personnage confiant à l’autre les remous de sa vie privée.

    Pourquoi ce titre ?

    La naissance du personnage algérien, Nordine, coïncide avec la naissance de l’Algérie indépendante au terme des accords d’Evian. Ce personnage épouse, bon an mal an, les soubresauts de l’Algérie depuis mars 1962.

    A travers Le sang de mars, vous voulez transmettre quel message ?

    Le sang de mars démontre, sans trop forcer, que le colonialisme n’a pas uniquement porté tort au peuple algérien mais il aura été un coup de fouet qui a envoyé au caniveau bien des vies françaises innocentes.

    Si bien qu’elles demeurent souvent muettes, ensevelies sous des interdits d’un autre âge, aujourd’hui encore, les blessures sont plus vivantes que jamais.

    Ainsi, je laisse la libre parole aux oubliés de l’histoire et de la mémoire pour qu’ils passent leur message et je continue pour demander aux deux communautés si elles peuvent se hisser au niveau du civisme des autres Nations, lesquelles, malgré un passé commun des plus sanglants, ont pu se réinventer un destin commun, attractif et prospère.

    Comme je l’ai dit précédemment, l’amitié entre deux peuples peut se faire à condition qu’elle soit basée sur un échange équitable et un respect mutuel.

    Y aura-t-il une suite à ce roman?

    Il est vrai que Le Sang de Mars s’achève sur une fin délibérément ouverte, cependant... si Nordine revient pour prendre sa veste, il y aura certainement une suite.

    Avez-vous d’autres romans en chantier ?

    Je viens de mettre la touche finale à un deuxième roman d’introspection intérieure que j’ai intitulé l’Epinal et qui a pour support une rupture affective qui se lit comme un thriller dont les chemins convergent immanquablement vers le fondement de notre humanité. Il sera bientôt sur les étals.

    Par la Dépêche de Kabylie
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