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Guerres et biodiversité

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  • Guerres et biodiversité


    La plupart des guerres des cinquante dernières années ont eu lieu dans les régions connues pour leur grande biodiversité et qui sont souvent déjà menacées sur le plan écologique.

    Au nord de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (AP)
    Entre 1950 et 2000, 90% des conflits armés majeurs ont eu lieu dans l’un des 34 points chauds de la biodiversité recensés par l’association Conservation International. Ces sites sont considérés comme tels car ils accueillent plus de la moitié des espèces végétales du monde, et au moins 42% des vertébrés enregistrés sur Terre. ertains sont également soumis à des tensions écologiques importantes qui mettent en péril leur pérennité.

    Tel est le constat d’une équipe internationale qui publie une étude dans la revue Conservation Biology. Parmi les conflits marquants, les auteurs citent la guerre du Vietnam et l’utilisation massive de l’agent orange qui a détruit une partie du couvert forestier et des mangroves. Ou encore les guerres au Libéria, au Cambodge ou en République démocratique du Congo. Dans ces derniers cas, les dommages collatéraux de la guerre ont frappé la richesse biologique mais aussi la capacité des gens à y vivre.

    En outre, les réfugiés de guerre impriment une pression supplémentaire à l’écosystème. Pour survivre ils doivent prélever du bois, construire des camps et braconner de la viande de brousse. Ce braconnage généralisé peut décimer complètement des populations d’espèces sauvages comme ce fût le cas pour les hippopotames du Parc national des Virunga, en RDC, où 95% des bêtes ont été abattues.

    « Cette étonnante conclusion, à savoir que les zones les plus riches sur Terre sont aussi les régions où ont lieu la plupart des conflits, nous indique que ces domaines sont essentiels à la fois pour la conservation de la biodiversité et le bien-être humain », insiste Russell A. Mittermeier, président de Conservation International. «Des millions de pauvres dans le monde vivent dans des zones sensibles et dépendent d'écosystèmes sains pour leur survie, il y a donc une obligation morale (ainsi qu’une responsabilité politique et sociale) à de protéger ces lieux et toutes les ressources et les services qu'ils fournissent. »

    Les auteurs en concluent que la communauté internationale et les ONG doivent développer et maintenir des programmes dans les régions déchirées par la guerre pour qu'elles soient efficaces dans la conservation de la biodiversité mondiale. Ils appellent également à l'intégration de stratégies de conservation dans les forces armées ainsi qu’à la mise en place systématique de programmes de reconstruction dans les zones de conflits.


    Sciences-et-Avenir

    25/02/2009
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