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Pourquoi certains métaux sont plus précieux que l'or

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  • Pourquoi certains métaux sont plus précieux que l'or

    Ils sont rares, coûteux, stratégiques, n'ont pas vraiment de mines à eux et ont des noms étranges comme rhénium, indium, germanium, gallium, tantale, etc. Les industries utilisant des technologies de pointe se les arrachent. On les trouve dans l'espace, via navette, satellites et missiles, dans les ordinateurs, les téléphones portables ou les écrans de télé, dans les centrales nucléaires, les avions et leurs réacteurs, mais aussi dans les pointes de stylo, les bijoux et, pour certains, dans des réactions biochimiques de notre corps.

    Leur grande caractéristique est qu'ils sont très avides de passer des alliances avec tout ce qui leur tombe sous la main. L'oxygène bien sûr, mais aussi de très nombreux autres matériaux. Ils sont donc capables, en faible quantité, de former des alliages à qui ils transmettent leurs propriétés. Ils ont généralement une forte densité et une température de fusion et de vaporisation élevée. Ce qui fait qu'ils sont très résistants à la chaleur. De plus, ils forment généralement des composés colorés et certains sont de bons catalyseurs.

    Si la production de métaux classiques se compte en millions de tonnes, celle des «petits» métaux ne se fait qu'en dizaines de milliers de tonnes.

    Le rhénium, par exemple, est produit à raison de quelque 50 tonnes par an. C'est un métal argenté qui a une résistance exceptionnelle à la chaleur, à la pression et aux acides. On le trouve dans le minerai de platine, dans la colombite ou dans la molybdénite. C'est l'avant-dernier élément naturel (avant le francium) à avoir été découvert, en 1925, par des Allemands (d'où le nom de rhénium qui vient du nom du fleuve, le Rhin). Ces chercheurs réussirent à extraire un gramme de rhénium à partir de 660 kg de minerai. Aujourd'hui, on l'extrait des poussières de molydbène dans les fours industriels, le molybdène étant lui-même un des sous-produits du minerai de cuivre extrait des mines du Chili et du Kazakhstan.

    Le rhénium, dont les prix fluctuent, vaut actuellement grosso modo le tiers du prix de l'or.

    Trafics illégaux

    Autre «petit» métal très important aujourd'hui, le niobium. C'est un métal de couleur argent, mou et ductile ce qui fait qu'on peut le forger ou le laminer à froid. Il prend une couleur bleutée quand il est exposé à l'air. Il est très utilisé dans les alliages, aciers à haute résistance, aciers inoxydables et superalliages. Découvert en 1801, il avait tout d'abord été baptisé « colombium » car il avait été trouvé dans le district de Columbia.

    Il porte encore couramment le nom de colombite.

    Et c'est en association avec un autre «petit» métal, le tantale, qu'il a fait irruption sur la scène géopolitique africaine, et plus précisément sur celle des conflits en République démocratique du Congo (RDC). Car ce pays possède la majorité des réserves mondiales d'un minerai brun rouge foncé appelé coltan, pour colombite-tantalite. Et les conflits armés ont entraîné des extractions et des trafics illégaux de ce minerai, dont la vente aurait permis l'achat de grandes quantités d'armes. Le coltan est majoritairement produit en Australie, au Brésil, au Canada et en Chine. Et son prix grimpe.

    Car le tantale de ce coltan est un métal stratégique. Il possède des qualités exceptionnelles de résistance à la chaleur et à la corrosion des acides. Il est d'ailleurs parfois utilisé pour les instruments chirurgicaux et sert à faire des alliages, avec par exemple le cobalt et le nickel, pour la fabrication des réacteurs. De plus, il est bon conducteur d'électricité. Ce qui en fait un métal de choix pour les composants électroniques, et en particulier les condensateurs des ordinateurs et des téléphones portables.

    Chaque téléphone mobile a donc quelques dizaines de milligrammes de tantale. Et ça vaut de l'or.

    - Le Figaro
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