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Le taux de chomage grimpe rapidement partout en Europe

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  • Le taux de chomage grimpe rapidement partout en Europe

    Le chômage continue de grimper rapidement en Allemagne. Au mois de février, 40 000 personnes sont venus grossir les rangs des demandeurs d'emploi, en données corrigées des variations saisonnières (CVS), selon les chiffres communiqués jeudi 26 février par l'Agence fédérale pour l'emploi.

    Février est maintenant le troisième mois consécutif de hausse. En données brutes, qui font référence dans le débat public allemand, les chiffres sont encore plus impressionnants. Depuis novembre, le taux de chômage est passé de 7,1 % à 8,5 %, avec quelque 63 000 nouveaux sans emplois pour le seul mois de février.

    La rigueur de l'hiver est pour partie responsable de cette dégradation. Mais ce mauvais résultat reflète surtout le chiffre désastreux de la croissance au dernier trimestre 2008 (- 2,1 %). La baisse continue des exportations et, dans leur sillage, de la production industrielle, ne dit rien de bon pour les mois qui viennent. La plupart des économistes prévoient une envolée brutale du nombre de demandeurs d'emploi à partir de l'été. Pour l'heure, les entreprises parviennent encore à éviter les licenciements massifs, notamment grâce au "Kurzarbeit", le chômage partiel.

    Nombre de grands groupes allemands comme Volkswagen, Siemens ou BASF y ont déjà recours pour leurs employés. Au mois de janvier, près de 300 000 salariés étaient touchés par ce dispositif qui entraîne une perte de salaire partiellement compensée par l'Etat.

    A la même période de l'an passé, ils étaient un peu plus de 16 000 salariés concernés. Cet outil risque cependant de ne plus suffire. Le chimiste BASF a annoncé jeudi au moins 1 500 suppressions de postes pour 2009.


    EVOLUTION SPECTACULAIRE


    Dans l'ensemble de l'Europe, le chômage suit une évolution à peu près parallèle, mais à des rythmes différents. Après avoir baissé pendant trois ans dans l'Union européenne, le nombre des sans emplois est reparti à la hausse à partir du deuxième semestre 2008. Entre juin et décembre 2008, le taux de chômage est passé de 7,4 % à 8 % dans la zone euro, niveau inconnu depuis novembre 2006, et de 6,9 % à 7,4 % pour l'ensemble des Vingt-sept.

    L'évolution la plus spectaculaire est celle de l'Espagne, passée en un an de 8,7 % à 14,4 % de chômeurs, selon les chiffres d'Eurostat. Le mouvement ne s'est pas ralenti depuis : en janvier, le nombre de chômeurs a bondi de 199 000, soit une hausse de 6,35 %. La rapidité de cette dégradation est imputable à la très grande dépendance de l'économie espagnole aux secteurs de la construction et des services, les premiers touchés.

    La part très importante du travail précaire (un tiers des salariés ont des contrats à durée déterminée) a servi de variable d'ajustement quasi instantanée pour les entreprises, les immigrés et les jeunes étant les premiers touchés.

    En Grande-Bretagne, le nombre de demandeurs d'emplois a également suivi une évolution rapide. Au dernier trimestre 2008, il a augmenté de 146 000 pour atteindre 1,97 million, son plus haut niveau depuis onze ans.

    Cécile Chambraud et Marie de Vergès (à Berlin)

    Le Monde
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