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Les nouvelles technologies au service de l'agriculture

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  • Les nouvelles technologies au service de l'agriculture

    Consciencieusement, l'homme tourne et retourne les feuilles de la plante malade avant de les prendre en photo. Vingt-quatre heures plus tard, ces mêmes photos s'afficheront sur l'ordinateur d'un expert agronomique installé dans un *centre de recherche à des cen*taines de kilomètres. Encore *quelques clics sur Internet et *l'agri*culteur recevra la solution à son problème par l'intermédiaire d'un coordinateur, lien indispensable entre des paysans souvent analphabètes et des scientifiques ultraspécialisés.

    Cette expérimentation menée en Inde auprès de 8 000 agri*culteurs était présentée cette semaine au Salon international de l'agriculture, à Paris, dans le cadre d'un programme baptisé Tech For Food. Un projet né en 2000 avec une idée : «Détourner les nouvelles technologies pour les mettre à la disposition d'agriculteurs, à commencer par les téléphones portables qui peuvent aujourd'hui servir à autre chose qu'à téléphoner», raconte Jean-Paul Hebrard, directeur du groupe de presse TVagri et organisateur de l'opération.

    En Inde, où se concentre 23 % de la population rurale mondiale et où l'agriculture est la source de revenu principale pour 70 % de la population, souvent très pauvre, l'idée n'a rien de saugrenu. Il faut dire que le pays dispose également de structures scientifiques extrêmement pointues telles que l'Agence spatiale indienne (Isro). Des techniques appelées au secours de l'agriculture.

    Plate-forme de l'ONU

    K. R. Manjunath, qui est spécialiste de la télédétection en agri*culture à l'Isro, enchaîne les cartes prises par satellite : l'érosion des sols ici, l'état des terres irriguées là, l'avancée des moissons, les rotations des cultures ailleurs… Autant d'informations qui permettent au gouvernement de suivre de très près les évolutions dans l'agriculture et de prendre des décisions notamment sur «les importations et exportations», explique M. Manjunath. Il n'en reste pas moins vrai que l'utilisation des satellites pour ces questions agricoles reste encore assez marginale et surtout qu'il faut disposer de spécialistes pour pouvoir les interpréter.

    L'utilisation des nouvelles technologies est largement promue, également par les organisations internationales, à commencer par la FAO (Food and Agriculture Organisation). Cette agence de l'ONU propose ainsi une plate-forme, e-agriculture.org, basée sur l'expertise internationale et dont la vocation première est d'améliorer le développement de l'agriculture durable et la sécurité alimentaire par une meilleure utilisation des nouvelles technologies. De son côté, le ministère français des Affaires étrangères promeut en Afrique le Sist (système d'information scientifique et technique) afin de mettre en valeur le travail des scientifiques africains et de réduire en la matière la fracture Nord-Sud.

    Intérêt des entreprises


    Mais aujourd'hui ce sont les entreprises qui commencent à voir tout l'intérêt qu'il peut y avoir à élargir l'utilisation des nouvelles technologies. Ainsi, BASF (leader mondial des produits chimiques) souhaite proposer aux pays du Sud son logiciel Educ'Phyto, «ludique et inter*actif», destiné à améliorer la gestion des pesticides. «La très grande majorité des mauvaises pratiques se trouvent dans les pays en voix de développement alors qu'ils ne sont utilisateurs que de 20 % de pesticides», explique Jean-Marc Petat, responsable des affaires gouvernementales au sein de BASF France. L'entreprise Nokia, pour sa part, lance pour les utilisateurs de téléphonie mobile des zones rurales des pays émergents Nokia Life Tools. Un programme très accessible donnant des informations sur les semences, les pesticides, les fertilisants, la météo ou encore les cours des matières premières. Une initiative qui devrait susciter l'intérêt tant des autres fabricants de téléphones mobiles que des grandes entreprises dont les informations sont susceptibles d'être relayées.

    Par le Figaro
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