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Témoignage du chef du service de gynécologie de l'hôpital de Kouba

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  • Témoignage du chef du service de gynécologie de l'hôpital de Kouba

    «Dans notre service nous avons enregistré, en 2008, 10 000 accouchements, dont au moins 60 à 70% sont des grossesses pathologiques et 30% des grossesses normales. Nous essayons toujours de favoriser les grossesses à haut risque par rapport à l'accouchement normal.» C'est en ces termes que le professeur Mourad Derguini, chef du service de gynécologie à l'Etablissement public hospitalier (EPH) Bachir Mentouri, à Kouba a établi le constat de l'activité gynécologique au niveau de cet EPH.

    Satisfait, le Pr Derguini a déclaré quant à la prise en charge de ces grossesses pathologiques : «Nous sommes dotés des équipements standard comme dans le monde entier. Pour prendre en charge par exemple une grossesse chez une mère diabétique, nous avons 100% de moyens par rapport à ce qui se passe en Europe.» «Notre service de maternité, expliquera-t-il, est de troisième niveau, c'est-à-dire, c'est une maternité où existent l'exploration possible, le service de néonatologie et un personnel humain compétent pour prendre en charge une grossesse à haut risque et de tous les degrés.»

    A ce propos, il a fait savoir que son service compte 35 patientes qui sont des diabétiques, des hypertendues, des toxémiques, toutes prises en charge, et dans 99% au moins des cas, l'accouchement se termine bien et pour la mère et pour l'enfant. Il s'est par ailleurs plaint de la surcharge extrême des services de gynécologie-obstétrique, qui est due, selon lui, à un «déficit énorme en lits publics». «Il n'y a pas eu depuis 10 ans de nouvelles maternités créées alors que la population, ces 10 dernières années, a été multipliée par cinq. On se retrouve avec le même nombre qui existait il y a 15 ans de lits et une demande extraordinaire», précisera-t-il dans ce sens. Et d'ajouter qu'«on pratique 40 accouchements et 15 césariennes par jour. C'est trop chargé. C'est énorme. La conséquence, c'est la surcharge du travail, des conditions d'accueil difficiles…»

    Concernant les grossesses à haut risque, il a souligné que, lorsque la future mère présente un terrain à risque, c'est-à-dire une femme très jeune ou âgée, atteinte d'une maladie chronique telle qu'un diabète, une hypertension artérielle, une pathologie cardiaque, de même que des antécédents obstétricaux, sa grossesse sera une grossesse à risque ou appelée communément une grossesse à haut risque. Celle-ci se développe dans des conditions difficiles, il faut donc la surveiller de très près, prévenir les complications et les traiter si possible quand elles surviennent malgré une bonne prise en charge. Ce type de grossesses, selon le professeur, fait courir des risques pour la santé de la mère et celle de l'enfant. Elles sont dues soit à la maman, soit au fœtus. La mère peut aussi présenter des complications de sa grossesse telles qu'une hémorragie, une hypertension artérielle gravidique (due à une insuffisance placentaire), une infection (par exemple une infection urinaire sévère), une embolie pulmonaire, toutes pathologies dont il faudra faire le diagnostic rapidement et qu'il faudra prendre en charge pour éviter si possible toute complication, a expliqué le professeur. Il a cité le cas d'une diabétique, dont la réussite de la grossesse suppose des conseils prénuptiaux et un contrôle optimal du diabète avant, pendant et après la grossesse, une surveillance méticuleuse par une équipe spécialisée. Le deuxième haut risque évoqué par le Pr Derguini, c'est l'HTA et la toxémie gravidique (TG). La toxémie apparaît en cas de HTA, avec albuminurie ou œdème entre la 20e semaine de grossesse et la fin de la première semaine du post-partum et l'éclampsie, qui veut dire crises convulsives, pendant la même période.

    Selon un autre spécialiste en gynécologie, l'étiologie de la toxémie et de l'éclampsie est inconnue. La toxémie apparaît chez 5% des femmes enceintes, habituellement chez des primigestes et des femmes présentant des antécédents d'HTA ou de pathologie vasculaire. Non traitée, la toxémie évolue pendant une durée variable et brusquement décompense en éclampsie. L'éclampsie se déclenche chez 1/200 patientes toxémiques et est habituellement fatale si elle n'est pas traitée. La principale complication de la toxémie est le décollement placentaire qui est dû à l'atteinte vasculaire. Autre haut risque, le Rhésus.

    La problématique se met en place lorsque la future mère est Rhésus négatif et le père Rhésus positif. Dans ce cas, l'enfant a 2 chances sur 3 d'être Rhésus positif. Cependant, cette différence de Rhésus n'entre pas en ligne de compte au cours d'une première grossesse. C'est au cours d'une seconde grossesse, lorsque la future mère n'a pas reçu de traitement, que le problème se pose. Ce genre de complication nécessite des traitements préventifs qui sont donnés soit avant ou pendant et après la grossesse. D'ailleurs, «notre rôle est de suivre, de prévenir et de faire en sorte qu'on n'aura de problèmes ni chez la mère ni chez l'enfant. On sait quand il faut interrompre la grossesse et comment», dira le Pr Derguini.

    Par la Tribune
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