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Mohamed Iguerbouchène

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  • Mohamed Iguerbouchène

    Mohamed Iguerbouchène


    Il est né en 1907, à Aït-Ouchen (commune des Aghribs) dans

    Âgé de 17 ans, il suivit des cours de musique et, déjà, il se sentit imprégné de la noblesse de cet art.

    En 1923, il s'embarqua pour l'Angleterre. Comment ? tout simplement parce que les sons mélodieux qu'il improvisait sur sa flutte de "petit berger" avaient vibré dans le coeur d'un riche Écossais, qui possédait des domaines dans le Cherchellois, qui décida un jour d'embarquer avec lui ce jeune musicien plein de promesses. Et puis, les chants de ce jeune kabyle ne lui rappelaient-ils pas les "lochs" de sa patrie ? Reçu avec beaucoup de plaisir dans la famille de son protecteur, le petit Iguerbouchen fut ébloui par ce cadre grandiose et merveilleux. Ceci doubla son courage et il se promit de faire honneur à sa "Kabylie".

    C'est avec le professeur Livingson, de la Royal Academy of Music, qu'il apprit la théorie musicale et aborda les études de l'harmonie.

    De l'Angleterre à l'Autriche
    A son intelligence développé et à son travail des plus assidus vint s'ajouter la "chance". En effet, M. Fraser Ross, qui possédait des terres de chasse en Autriche, l'emmena à Vienne, où il continua ses études d'harmonie et de contrepoint avec le professeur Alfred Grunfeld.

    Nul ne pouvait plus douter de ses talents puisque, en 1925, alors qu'il n'avait que 18 ans, le jeune Mohamed donna un concert à Bregenz, sur le lac de Constance, où il exécuta ses magnifiques oeuvres parmi lesquelles deux rapsodies mauresques sur des thèmes spécifiquement algériens, qui furent très appréciées.

    Après trois années d'études, M. Iguerbouchen, nanti de plusieurs diplômes, revint revoir ses parents à Alger. Il ne devait pas y séjourner longtemps. Ses talents avaient été appréciés un peu partout à travers le monde, et en particulier d'une firme importante de films en coproduction qui le chargea de composer une partition musicale pour un film intitulé "Aziza". Cela devait être pour lui le début d'une ascension vertigineuse dans le domaine des films.

    Aux merveilleuses symphonies succède la musique de films
    De 1930 à 1934, M. Iguerbouchen se consacra à la composition d'oeuvres symphoniques. Il dut bientôt y renoncer pour composer la musique d'un court métrage sur la casbah, intitulé "Dzaïr". Ce film ne manqua pas d'attirer l'attention de certains producteurs. M. Duvivier lui demanda son concours musical pour réaliser le célèbre film "Pépé le Moko".

    En 1934, après avoir subi un examen, M. Iguerbouchen fut admis à la Société des auteurs et compositeurs de musique comme auteur et compositeur et, dans la même année, comme membre de la Société des auteurs dramatiques. N'est-ce pas là un succès digne d'être cité ? Après la musique de "Pépé le Moko", il écrivit, en 1937 la partition sur le film en couleur "Terre idéale" sur la Tunisie.

    Le faux russe Igor BOUCHEN
    L'année suivante, en 1938, M. Iguerbouchen découvrit à Paris un chanteur qui devait faire parler de lui : Salim Halali, bien connu aujourd'hui dans le monde musical arabe. Après l'avoir formé, il lui fit enregistrer une cinquantaine de chansons dont la popularité fut sans limites. Une vingtaine d'autres, mais celle-ci kabyles, devaient allonger son répertoire.

    Dans le courant de cette même année, M. André Sarrouy réalisa le célèbre film "Kaddour à Paris". Cette fois-ci encore, M. Iguerbouchen en composa la musique dont le succès devait surpasser les autres œuvres, à tel point qu'il attira... les anglais. En effet, à cette époque, la Metro-Goldwin devait l'inviter à Londres pour la première diffusion du film "Casbah", version américaine de "Pépé le Moko". Cette fois-ci encore, le succès fut incontestable.

    La BBC l'invita à diriger une de ses oeuvres symphoniques. Il présenta la "3e Rapsodie mauresque" pour grand orchestre symphonique. Cette interprétation déchaîna le public anglais qui ne croyait plus à un musicien kabyle, mais à un "russe". C'est alors que M. Mohamed Iguerbouchen devint M. "Igor Bouchen".

    On l'apprécie, aux 4 coins du monde
    Chargé de la direction musicale de Paris Mondial, au début de 1940, M. Iguerbouchen devait ensuite composer une vingtaine de court-métrage pour la firme Jean Mercier : "Eaux vives", "Glaciers", "Le plus bel homme du monde", etc... et les film de Georges Letourneur de Marçay : "Doigt de Lumière", "L'Empire au service de la France", "Les Hommes bleus", etc.

    Comme les jours succèdent aux jours, les chansons succèdent aux symphonies, les films aux symphonies et les mélodies aux films. C'est ainsi que notre compatriote devait composer, au début de 1945, une centaine de mélodies d'après les poèmes des "Milles et Une Nuits", de Rabindranath Tagore.

    Dès la Libération, M. Iguerbouchen reprit ses activités musicales, malgré les innombrables difficultés créées par les événements.

    Il écrivit la musique du film populaire "Fort de la Solitude", ainsi que "Ecole foraine", de Gina Manès, et "Renégate", de Jacques Severac.

    Au cours de cette même année, il fut nommé sociétaire définitif de la Société des auteurs et compositeur de musique. Il fut chargé par M. François Mitterrand, alors ministre de l'information, de créer la chaîne kabyle.

    Mélodies et symphonies populaires
    L'infatigable M. Iguerbouchen ne se donna aucun répit. A la dernière note de la composition de son dernier film, il reprit le vaste champ des symphonies. Il composa alors "Kabyliya", symphonie pour orchestre symphonique, "Saraswati", poème symphonique ; "Danse devant la mort", ballet, et deux rapsodies kabyles pour grand orchestre.

    Une quarantaine d'émissions littéraires originale d'une durée de trente minutes intitulées "Chants d'amour de l'Islam", furent diffusées sur la chaîne Paris-Inter, ainsi qu'une quarantaine d'autres, sous le titre de "Cabarets d'orient".

    Un ballet pour le roi du Maroc
    Le travail assidu et organisé de notre musicien kabyle ne laisse pas indifférent M. Si Kaddour Benghabrit, ministre plénipotentiaire, qui le sollicita à composer la musique d'un ballet. Celui-ci, intitulé "Ferrier Orientaler", fut réalisé à la télévision de Paris. Max de Rieux et Iguerbouchen, pour la musique, réalisèrent une autre oeuvre intitulée "La mort d'Abou Nouas et de Salama, son épouse".

    Après la composition d'une cinquantaine de chansons kabyles pour son élève Farid Ali, il réalisa un poème symphonique pour grand orchestre. Quatre-vingts musiciens interprétèrent ce poème intitulé "Minuit à Grenoble", qui fut dédié au Roi du Maroc.

    En 1953, ce fut la création du concerto pour piano et grand orchestre symphonique "la Rapsodie algérienne", qui remporta un grand succès.

    Un film réalisé au coeur d'Alger
    Harcelé par les innombrables demandes de participation, M. Iguerbouchen dut en repousser une énorme partie et opta pour le grand film "Maria Pilar", réalisé par Pierre Cardinal et qui est devenu "Au coeur de la Casbah".

    Venue spécialement de Paris pour la présentation de ce film, dont la vedette fut Viviane Romance, M. Iguerbouchen écrivit ensuite la partition de plusieurs pièces de Théâtre franco-musulman diffusées par la RTF avec le concours de Jacques Bertheaux, de la Comédie-Française.

    En 1955, six rapsodies kabyles pour orchestre symphonique furent écrites à Alger, ainsi qu'une vingtaine de scénarios pour la télévision : "Sadok le marchand de tapis", "Djouder le pêcheur", "La Sultane de l'amour", etc.


    suite

  • #2
    Mohamed Iguerbouchen

    Un amis d'Albert Camus
    Membre du comité d'honneur de l'Association des journalistes, écrivains et artistes de France et d'Outre-mer, M. Mohamed Iguerbouchen a été formé dans le domaine littéraire, par Albert Camus qui fut, de 1930 à 1934, son intime ami, ensuite par Guillot de Saix, à Paris, et élève du professeur Destaing de l'école de Langues orientales de Paris, de 1939 à 1942 pour les langues berbères : chleuh, chaouia, tamacheq. A ceci s'ajoute un parler très correcte et très normal de l'anglais, l'allemand, l'espagnole et l'arabe. Tout ceci contribue à orner les nombreux prix de musique, dont un premier prix à Vienne.

    Après avoir parcouru les multiples étapes de la vie de ce grand artiste qui est Mohamed Iguerbouchen, ce rare et peut-être le seul compositeur musulman ayant une formation musicale classique qui lui permet avec la même aisance de traiter toutes sortes de thèmes d'inspiration occidentale ou spécifiquement folkloriques.

    Mohamed Iguerbouchene, le génie est décédé le 23 août 1966, chez lui, à Hydra et fut enterré au cimetière d’El Kettar.

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