Bouteflika promet également 3 milliards de dollars par an d’investissement
Plus qu’un plan additionnel pour le développement de l’agriculture, le président de la République, en visite hier à Biskra, parlera d’un “plan Marshall” pour le secteur qu’il entend placer en position de moteur du développement économique national.
La sécurité alimentaire (l’affaire de tous), qui est ambitionnée à travers cet énorme programme, doté d’une enveloppe de 3 milliards de dollars par an, semble, selon le président, qui s’est exprimé dans une ambiance de campagne, un objectif “sacré”, socle de l’indépendance et de la souveraineté.
Ce plan détaillé en huit points se termine par la plus attendue des mesures par les agriculteurs, par la décision qui a pris effet dès son annonce, d’effacer toutes leurs dettes avec obligation aux banques de cesser de percevoir les intérêts. Il s’articule principalement sur des subventions qui toucheront tous les segments de la chaîne agricole. En premier lieu, le président a annoncé la mise en place d’une subvention pour les semences et les plants ainsi qu’une autre pour les engrais.
Toutefois, il a appelé les agriculteurs à en user de manière scientifique pour relever la quantité et la qualité de la production. Un soutien sera également accordé pour l’acquisition du matériel agricole et d’élevage. La priorité sera accordée à la formule location vente des équipements. Troisième de cette série de subventions tous azimuts, le maintien des prix des céréales alignés l’année dernière sur les prix du marché mondial pour la production locale malgré la baisse constatée à l’échelle mondiale. Ces prix recueillies seront permanents pour les récoltes de blé et d’orge par les coopératives, a-t-il annoncé avec la décision d’un prix encourageant pour les légumes secs. Le but est d’encourager la production nationale qui ne sera plus soumise aux fluctuations du marché mondial et réduire sensiblement la dépendance de l’importation.
Subventions pour l’acquisition de vaches laitières
Le segment lait bénéficiera lui d’encouragements à travers des subventions pour l’acquisition de vaches laitières, la rénovation des installations, des équipements de collecte et la production de fourrage. La production et la collecte du lait verront leurs aides revalorisées. Inversement, les subventions accordées au prix du lait en poudre importé seront conditionnées par le volume de la production nationale destiné aux opérateurs de la transformation. Cinquième décision : toute la filière viande sera subventionnée. L’élevage ovin et caprin est soutenu en matière de vaccination, modernisation des bâtiments d’élevage, centres de multiplication et subventions des prix du fourrage.
Les aviculteurs de leur côté bénéficieront de la même attention avec un soutien à l’acquisition de cheptel, la rénovation des moyens de production et l’investissement dans l’industrie de transformation.
Même l’élevage de chevaux et de chameaux a sa place dans ce dispositif. L’attention sera accordée à la reproduction des races locales et des métiers liés à l’activité. L’arboriculture qui a connu un essor ces dernières années est incluse à travers un soutien à certaines productions. Il s’agit en premier lieu de la production d’huile d’olive qui aura un soutien particulier étendu à toute la chaîne de production. “Nous devons revenir à l’huile d’olive”, a martelé le président Bouteflika.
La datte algérienne exportée en Californie sous le label tunisien ou marocain
La datte également, surtout que celle-ci, algérienne, est exportée jusqu’en Californie sous le label tunisien ou marocain, a-t-il reconnu. “Si nous ne savons pas exporter, nous apprendrons”, lancera-t-il à l’endroit des producteurs avant d’annoncer des mesures incitatives à la production et à l’exportation par le biais de soutiens à la préservation, rénovation des palmeraies, réalisation d’unités de conditionnement, de stockage et à l’exportation. L’encadrement du secteur est également pris en compte dans cette batterie de mesures.
Le président a annoncé le renforcement de l’encadrement par l’intensification de la formation d’ingénieurs et de techniciens dans tous les métiers liés à l’activité agricole. Les coopératives agricoles figurent également dans ce plan et seront concernées par les aides en bénéficiant des dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle avec l’encadrement d’universitaires dont une grande partie des salaires sera assurée, pendant un certain temps, par l’État. Un institut d’agronomie à Biskra a été inauguré à cette occasion.
Le président a réservé la surprise pour la fin, en annonçant, le huitième point qui a fait se lever l’assistance composée principalement des acteurs de l’agriculture. “J’annonce que l’État a décidé d’effacer la totalité de la dette des agriculteurs et des éleveurs qui s’élève actuellement à 41 milliards de dinars”, dit-il sous les acclamations avant de préciser que cette dette sera rachetée par le Trésor public avec ordre aux banques d’arrêter “immédiatement” le recouvrement de leurs créances.
Les investisseurs étrangers sont invités également à participer dans cet effort dans un cadre de partenariat, à condition, a-t-il précisé, que la production soit destinée en priorité à la satisfaction des besoins nationaux.
Ce programme d’une enveloppe de 200 milliards de DA devra évidemment être suivi avec attention pour éviter “les dérapages” qui seront, a souligné le président, sévèrement sanctionnés. Il a invité les intervenants à s’organiser pour accompagner “ce sacrifice” à travers un instrument s’articulant autour du triptyque “dialogue, intervention et contrôle”.
De même que la justice qui est appelée à sévir contre tout dépassement ou détournement.
Il a réservé son dernier mot à l’élection présidentielle en appelant les citoyens à voter. “Vous avez le choix en toute démocratie et transparence”, dit-il en poursuivant : “Si vous voulez poursuivre ce processus, nous serons avec vous. Si vous avez un autre choix, nous vous accompagnerons”. Il rappellera alors que “le vote est un droit et un devoir”.
Le discours, au vu des annonces que le président a faites, a, en définitive, fait oublier l’accueil et la liesse qui ont caractérisé son arrivée et éclipsé les infrastructures et édifices qu’il a inaugurés.
Liberté
Plus qu’un plan additionnel pour le développement de l’agriculture, le président de la République, en visite hier à Biskra, parlera d’un “plan Marshall” pour le secteur qu’il entend placer en position de moteur du développement économique national.
La sécurité alimentaire (l’affaire de tous), qui est ambitionnée à travers cet énorme programme, doté d’une enveloppe de 3 milliards de dollars par an, semble, selon le président, qui s’est exprimé dans une ambiance de campagne, un objectif “sacré”, socle de l’indépendance et de la souveraineté.
Ce plan détaillé en huit points se termine par la plus attendue des mesures par les agriculteurs, par la décision qui a pris effet dès son annonce, d’effacer toutes leurs dettes avec obligation aux banques de cesser de percevoir les intérêts. Il s’articule principalement sur des subventions qui toucheront tous les segments de la chaîne agricole. En premier lieu, le président a annoncé la mise en place d’une subvention pour les semences et les plants ainsi qu’une autre pour les engrais.
Toutefois, il a appelé les agriculteurs à en user de manière scientifique pour relever la quantité et la qualité de la production. Un soutien sera également accordé pour l’acquisition du matériel agricole et d’élevage. La priorité sera accordée à la formule location vente des équipements. Troisième de cette série de subventions tous azimuts, le maintien des prix des céréales alignés l’année dernière sur les prix du marché mondial pour la production locale malgré la baisse constatée à l’échelle mondiale. Ces prix recueillies seront permanents pour les récoltes de blé et d’orge par les coopératives, a-t-il annoncé avec la décision d’un prix encourageant pour les légumes secs. Le but est d’encourager la production nationale qui ne sera plus soumise aux fluctuations du marché mondial et réduire sensiblement la dépendance de l’importation.
Subventions pour l’acquisition de vaches laitières
Le segment lait bénéficiera lui d’encouragements à travers des subventions pour l’acquisition de vaches laitières, la rénovation des installations, des équipements de collecte et la production de fourrage. La production et la collecte du lait verront leurs aides revalorisées. Inversement, les subventions accordées au prix du lait en poudre importé seront conditionnées par le volume de la production nationale destiné aux opérateurs de la transformation. Cinquième décision : toute la filière viande sera subventionnée. L’élevage ovin et caprin est soutenu en matière de vaccination, modernisation des bâtiments d’élevage, centres de multiplication et subventions des prix du fourrage.
Les aviculteurs de leur côté bénéficieront de la même attention avec un soutien à l’acquisition de cheptel, la rénovation des moyens de production et l’investissement dans l’industrie de transformation.
Même l’élevage de chevaux et de chameaux a sa place dans ce dispositif. L’attention sera accordée à la reproduction des races locales et des métiers liés à l’activité. L’arboriculture qui a connu un essor ces dernières années est incluse à travers un soutien à certaines productions. Il s’agit en premier lieu de la production d’huile d’olive qui aura un soutien particulier étendu à toute la chaîne de production. “Nous devons revenir à l’huile d’olive”, a martelé le président Bouteflika.
La datte algérienne exportée en Californie sous le label tunisien ou marocain
La datte également, surtout que celle-ci, algérienne, est exportée jusqu’en Californie sous le label tunisien ou marocain, a-t-il reconnu. “Si nous ne savons pas exporter, nous apprendrons”, lancera-t-il à l’endroit des producteurs avant d’annoncer des mesures incitatives à la production et à l’exportation par le biais de soutiens à la préservation, rénovation des palmeraies, réalisation d’unités de conditionnement, de stockage et à l’exportation. L’encadrement du secteur est également pris en compte dans cette batterie de mesures.
Le président a annoncé le renforcement de l’encadrement par l’intensification de la formation d’ingénieurs et de techniciens dans tous les métiers liés à l’activité agricole. Les coopératives agricoles figurent également dans ce plan et seront concernées par les aides en bénéficiant des dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle avec l’encadrement d’universitaires dont une grande partie des salaires sera assurée, pendant un certain temps, par l’État. Un institut d’agronomie à Biskra a été inauguré à cette occasion.
Le président a réservé la surprise pour la fin, en annonçant, le huitième point qui a fait se lever l’assistance composée principalement des acteurs de l’agriculture. “J’annonce que l’État a décidé d’effacer la totalité de la dette des agriculteurs et des éleveurs qui s’élève actuellement à 41 milliards de dinars”, dit-il sous les acclamations avant de préciser que cette dette sera rachetée par le Trésor public avec ordre aux banques d’arrêter “immédiatement” le recouvrement de leurs créances.
Les investisseurs étrangers sont invités également à participer dans cet effort dans un cadre de partenariat, à condition, a-t-il précisé, que la production soit destinée en priorité à la satisfaction des besoins nationaux.
Ce programme d’une enveloppe de 200 milliards de DA devra évidemment être suivi avec attention pour éviter “les dérapages” qui seront, a souligné le président, sévèrement sanctionnés. Il a invité les intervenants à s’organiser pour accompagner “ce sacrifice” à travers un instrument s’articulant autour du triptyque “dialogue, intervention et contrôle”.
De même que la justice qui est appelée à sévir contre tout dépassement ou détournement.
Il a réservé son dernier mot à l’élection présidentielle en appelant les citoyens à voter. “Vous avez le choix en toute démocratie et transparence”, dit-il en poursuivant : “Si vous voulez poursuivre ce processus, nous serons avec vous. Si vous avez un autre choix, nous vous accompagnerons”. Il rappellera alors que “le vote est un droit et un devoir”.
Le discours, au vu des annonces que le président a faites, a, en définitive, fait oublier l’accueil et la liesse qui ont caractérisé son arrivée et éclipsé les infrastructures et édifices qu’il a inaugurés.
Liberté
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