Conférence-débat de Abdeslam Abdenour à la maison de la culture de Tizi-Ouzou
“Mammeri a compris très tôt que la langue berbère n’est pas un amas de vocabulaire, mais une langue porteuse d’un vrai projet de société.” C’est ce qu’a déclaré Abdeslam Abdenour, chercheur linguiste, à l’occasion de sa conférence donnée, hier en marge de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours de la dictée organisé par l’association des enseignants de tamazight. Le conférencier a indiqué de prime abord que Mammeri a eu comme première inspiration son père.
“Mammeri assistait au défilement des clients dans le magasin de son père qui était armurier et amin, de la tribu d’Ath Yanni. Il a été accroché, et le déclic a fonctionné. Il a par la suite investi dans les sciences humaines, un métier moderne qu’il utilise pour jeter un regard scientifique sur la langue berbère et conforter son analyse que celle-ci suggère un projet de société”, a indiqué M. Abdeslam. Pour lui, la langue berbère a, durant des siècles, régi et réglementé la société kabyle. “Mammeri a vite compris cela, il n’a jamais été distrait par les multiples offres alléchantes qui lui ont été faites. Il avait confiance dans les traditions de sa langue qui a gardé une porte ouverte sur la modernité, le savoir”, a déclaré M. Abdeslam, devant une salle comble. Le conférencier fera remarquer, en outre, que la langue berbère n’a jamais été prisonnière d’une spiritualité ou d’une religion “qui l’aurait contenue dans ses activités, ses propositions à la société.
La langue berbère ne s’est jamais occupée de détrôner une autre langue, l’arabe ou le français, par exemple, ou à les initier, elle s’est occupée d’elle-même, elle s’est développée toute seule”, a dit M. Abdeslam. Pour lui, la langue berbère a inventé ses propres articulations qui sont aujourd’hui “attestées par la linguistique moderne”.
Abordant la question de l’enseignement de la langue amazighe, M. Abdeslam, dira qu’il se porte bien “en dehors des obstructions volontaires même programmées par le ministre en charge du développement de la langue amazighe, je dis que son enseignement se porte bien grâce surtout à la vigilance et à la volonté des enseignants” insistera le conférencier. Ce dernier se montrera optimiste quant à l’avenir : “ Votre forte présence aujourd’hui nous renseigne que la nouvelle génération n’oublie pas les sacrifices des hommes de culture. Il est clair que c’est la preuve que les idées justes sont celles qui survivent à leurs auteurs.
Nous avons, à un moment donné, craint que l’œuvre de Mammeri allait rester inachevée, heureusement qu’avec la volonté des hommes qui croient en la langue berbère, l’espoir est permis, il y a un soubresaut, un élan de dynamisme, il y a une contrainte. Même si elle est inégalable avec l’œuvre de Mammeri, elle fait ses petits pas, les résultats nous surprennent, de nouvelles compétences émergent et font de l’excellent travail”, a conclu Abdeslam Abdenour sous un tonnerre d’applaudissements. Par ailleurs, l’association des enseignants de tamazight de Tizi-Ouzou a remis aux lauréats du concours Mouloud Mammeri, des prix d’encouragement.
Ainsi, six élèves du CEM et du primaire ont bénéficié d’un micro-ordinateur, chacun en plus de tableaux d’honneur et autres diplômes d’encouragement remis aux 80 participants à ce concours.
Par La Dépêche de Kabylie
“Mammeri a compris très tôt que la langue berbère n’est pas un amas de vocabulaire, mais une langue porteuse d’un vrai projet de société.” C’est ce qu’a déclaré Abdeslam Abdenour, chercheur linguiste, à l’occasion de sa conférence donnée, hier en marge de la cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours de la dictée organisé par l’association des enseignants de tamazight. Le conférencier a indiqué de prime abord que Mammeri a eu comme première inspiration son père.
“Mammeri assistait au défilement des clients dans le magasin de son père qui était armurier et amin, de la tribu d’Ath Yanni. Il a été accroché, et le déclic a fonctionné. Il a par la suite investi dans les sciences humaines, un métier moderne qu’il utilise pour jeter un regard scientifique sur la langue berbère et conforter son analyse que celle-ci suggère un projet de société”, a indiqué M. Abdeslam. Pour lui, la langue berbère a, durant des siècles, régi et réglementé la société kabyle. “Mammeri a vite compris cela, il n’a jamais été distrait par les multiples offres alléchantes qui lui ont été faites. Il avait confiance dans les traditions de sa langue qui a gardé une porte ouverte sur la modernité, le savoir”, a déclaré M. Abdeslam, devant une salle comble. Le conférencier fera remarquer, en outre, que la langue berbère n’a jamais été prisonnière d’une spiritualité ou d’une religion “qui l’aurait contenue dans ses activités, ses propositions à la société.
La langue berbère ne s’est jamais occupée de détrôner une autre langue, l’arabe ou le français, par exemple, ou à les initier, elle s’est occupée d’elle-même, elle s’est développée toute seule”, a dit M. Abdeslam. Pour lui, la langue berbère a inventé ses propres articulations qui sont aujourd’hui “attestées par la linguistique moderne”.
Abordant la question de l’enseignement de la langue amazighe, M. Abdeslam, dira qu’il se porte bien “en dehors des obstructions volontaires même programmées par le ministre en charge du développement de la langue amazighe, je dis que son enseignement se porte bien grâce surtout à la vigilance et à la volonté des enseignants” insistera le conférencier. Ce dernier se montrera optimiste quant à l’avenir : “ Votre forte présence aujourd’hui nous renseigne que la nouvelle génération n’oublie pas les sacrifices des hommes de culture. Il est clair que c’est la preuve que les idées justes sont celles qui survivent à leurs auteurs.
Nous avons, à un moment donné, craint que l’œuvre de Mammeri allait rester inachevée, heureusement qu’avec la volonté des hommes qui croient en la langue berbère, l’espoir est permis, il y a un soubresaut, un élan de dynamisme, il y a une contrainte. Même si elle est inégalable avec l’œuvre de Mammeri, elle fait ses petits pas, les résultats nous surprennent, de nouvelles compétences émergent et font de l’excellent travail”, a conclu Abdeslam Abdenour sous un tonnerre d’applaudissements. Par ailleurs, l’association des enseignants de tamazight de Tizi-Ouzou a remis aux lauréats du concours Mouloud Mammeri, des prix d’encouragement.
Ainsi, six élèves du CEM et du primaire ont bénéficié d’un micro-ordinateur, chacun en plus de tableaux d’honneur et autres diplômes d’encouragement remis aux 80 participants à ce concours.
Par La Dépêche de Kabylie
Commentaire