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Failles des réformes sur la femme et la famille en Algérie

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  • Failles des réformes sur la femme et la famille en Algérie

    Sans doute encouragé par les nouvelles dispositions, introduites à la fin de l’année 2008 sur la Constitution et mettant en avant le rôle de la femme algérienne dans la vie économique et politique du pays, le département ministériel chargé de la Famille et de la Condition féminine a tenu mercredi et jeudi une conférence nationale sur les réformes et leur impact sur la vie des femmes et des familles en Algérie

    Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale tracée par ce ministère en matière de promotion et d’intégration de la femme. Quatre ateliers de travail ont été ainsi initiés, à l’occasion de cette conférence, où il était question de débattre les réformes qui ont touché les différents secteurs et d’évaluer leurs impacts sur l’intégration des femmes. Les ateliers ont porté sur quatre thématiques, à savoir la formation et l’éducation, la politique et le juridique, le travail et l’emploi, les mécanismes d’aide et d’appui à la femme et la famille. Conjoncture politique oblige, les participants à cet atelier sur la politique et le juridique sont ressortis avec plusieurs recommandations, dont la principale est d’instaurer un quota minimum de 30 % de femmes sur les listes électorales pour les élections communales et de wilayas.

    Ce n’est pas tout. Il a été également proposé le maintien du principe de non cumul des mandats, afin d’encourager les citoyens à figurer sur les listes électorales, tout en assouplissant les conditions de participation des femmes. Le débat s’est davantage approfondi et les participants sont arrivés à la conclusion qu’il est actuellement nécessaire d’élaborer le statut de l’élu, qui prendra en compte la question du genre et la représentativité de la femme dans les assemblées élues.

    Ce à quoi, la ministre déléguée, chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saâdia Djaâfar, a répliqué en encourageant les participants, tous représentants des institutions, à œuvrer pour l’application de ces recommandations et les faire parvenir également aux partis politiques, qui doivent jouer un rôle important pour l’intégration de la femme dans la vie politique.

    Ce n’est pas une tâche aisée à réaliser, sachant que, dans tous les discours du président de la République, ses interventions convergent dans ce sens. Mais en réalité, le gouvernement n’a pas pris la peine de commencer les réformes par la nomination de femmes aux postes ministériels.

    La représentativité de la femme dans le gouvernement reste en deçà des attentes des militantes associatives et politiques. Revenant à l’atelier sur l'éducation et la formation, les spécialistes qui ont participé à celui-ci ont brossé un tableau négatif des réformes du système éducatif, soulignant l’absence d’évaluation de programmes d’enseignement et le recul de la recherche scientifique.

    Se basant sur les remarques quant à la mauvaise orientation des élèves, qui, aujourd’hui, se désintéressent sérieusement des sciences exactes, les rapporteurs de cet atelier recommandent la réhabilitation immédiate et sans attente des sciences exactes et l’encouragement de la formation continue des enseignants, ainsi que la participation de ces derniers à la réflexion pédagogique dans le cadre des réformes.

    Voilà un constat scientifique qui se joint à celui des enseignants. La ministre déléguée chargé de la Famille et de la condition féminine était, toutefois, gênée de constater cette réalité mise à nue par des experts et a tenté d’expliquer que les réformes avaient beaucoup apporté, prenant l’exemple du contenu des livres scolaires. Mais, il y a lieu de retenir que l’objectif de cette conférence nationale est de mettre toute la lumière sur les failles des réformes institutionnelles qui sont en relation avec la femme et la famille.

    Jusque-là, les syndicats, les associations et la société civile en général ont essayé d’attirer l’attention du gouvernement sur les imperfections des réformes, mais en vain. Maintenant que ce sont les experts des institutions qui le disent, peut-être que la réaction des pouvoirs publics sera moins agressive ?

    Par Rosa Mansouri, Le soir
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