De partout s’élèvent des clameurs, se font entendre des récriminations et fusent les oppositions quant à la gestion des assemblées locales les plus proches des citoyens, à savoir les APC en Algérie.
Le dernier exemple en Kabylie qui donne à voir un aspect de gravité exceptionnelle est sans aucun doute celui de la commune de Taourirt Ighil dans la wilaya de Béjaïa. Les échos des perturbations ayant grevé la marche de cette commune ont dépassé les frontières de la daïra d’Adekar et de la wilaya de Béjaïa. Ils sont allés au-delà, si l’on se fie à un courrier qui nous est transmis par Internet par des citoyens de la région. Ces derniers dénomment leur geste “Opération H’chouma’’ et transmettent leurs doléances à une multitudes d’instances et de personnalités (Présidence de la République, ministères, wali, organes de presse, médias étrangers, ONG,…). Ce document de 22 pages explore dans ses moindres détails la gestion de l’exécutif communal qui serait “désastreuse’’ . Aucun chapitre de la gestion municipale n’est apparemment épargné par la “gabegie et le clientélisme’’.
Avant-hier, c’était au tour de la chaîne BRTV de donner la parole à des citoyens de la région pour pourfendre les gestionnaires de la commune. Une des “pièces à conviction’’ prise par la caméra est le site choisi en 1986 pour l’implantation du siège de l’APC. Après que les poteaux en béton eurent été érigés, ce site fut abandonné au profit d’un autre sous l’argument que le premier site serait menacé par les glissements de terrain. Mais, depuis cette date, aucun événement de ce genre ne se serait produit. Sans prétendre verser dans les détails d’un conflit dont on ne connaît pas parfaitement les tenants et les aboutissants, l’on ne peut que regretter que sous le ciel paradisiaque de Tizi El Korn, faisant la jonction entre la vallée de la Soummam et la Méditerranée via la belle forêt d’Akfadou, l’enfer soit tapi dans la gestion des affaires publiques à tel point que la presse mette en grande manchette la menace d’un Beriane-bis (conflits intercommunautaires). Depuis le mont Taksebt jusqu’à Ifri Ouaghzène, les villages qui sertissent ces collines (Tizi El Korn, Aït Idir, Aït Maâmar, Cheurfa, Aït Saïd, Tala Hamdoun,…) ont besoin de paix, de développement et d’ouverture sur le monde. Lors de son dernier passage à BRTV, le maire d’Adekkar a relancé l’idée d’un parc national dans l’Akfadou qui pourrait apporter un plus en tant que réserve de la biosphère et en tant que zone de tourisme dont ont grandement besoin les populations.
Cependant, la crise que vivent certaines assemblées communales, d’une façon explosive comme à Taourirt Ighil, ou d’une manière latente comme dans beaucoup d’autres commune, ne peut être circonscrite à la seule action des acteurs locaux ou à de simples relents d’anciens conflits communautaires. Si ces raisons existent, elles ne sont, en général, que l’humus sur lequel croissent et prospèrent les vraies faillites de la gouvernance et de l’organisation administrative du pays.
Un mal profond
Le président de la République a eu à réitérer, en septembre 2008 alors qu’il auditionnait le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, la volonté du pouvoir politique que l’Algérie soit dotée d’une administration forte, efficace et décentralisée, pouvant se mettre au diapason des nouveaux enjeux induits par la démographie du pays, la mise en œuvre du Schéma national de l’aménagement du territoire et l’insertion de l’économie algérienne dans le marché mondial avec les coûts les moins préjudiciables pour la société et l’État.
Le citoyen, happé par les difficultés quotidiennes d’une vie de plus en plus chère, ne peut pas avoir tout de suite la conviction que de tels vœux ou de pareilles projections puissent avoir un quelconque impact sur son rythme ou niveau de vie. Il y a même des phénomènes qui l’invitent à plus de pessimisme lorsqu’il constate que, depuis les élections locales du 29 novembre 2007, sa commune est toujours prise en otage par les luttes homériques entre élus. Retrait de confiance, blocage des délibérations, poursuite de la gestion opaque des affaires de la collectivités, etc.
Le constat est déjà établi par le ministre délégué aux Collectivités locales quant à la gestion des municipalités du pays. Ce constat, livré à la presse en 2006, est incontestablement l’un des plus sévères et des moins complaisants qui puissent être faits, a fortiori par un haut responsable de l’État, de surcroît le premier dans la hiérarchie des Collectivités locales. En effet, Ould Kablia, dresse un diagnostic du mal qui ronge les Assemblées populaires communales censées être l’entité de gestion minimale du territoire du pays. Manque de formation, dilution des responsabilité, corruption, mauvaise prise en charge du foncier, inadéquation du Code communal en vigueur avec les nouvelles réalités du pays et une kyrielle d’autres problèmes qui, à la fin, prennent en otage la collectivité tout entière. On reconnaît au ministre délégué cette franchise peu coutumière chez nos responsables gouvernementaux en s’attaquant à l’aspect politique de la composante de l’Assemblée. Cela revient à mettre sur la table des discussions la notion de la démocratie telle qu’elle est perçue par les élus de base, loin des États-majors des partis. Cependant, ces derniers ne manquent pas, lorsque des intérêts sont en jeu-et c’est souvent le cas- de peser de tout leur poids pour orienter les décisions des Assemblées communales dans le sens qui leur sied. Ould Kablia pointe du doigt expressément les membres de l’Alliance présidentielle : “Il se trouve que le seul domaine où peut-être les partis de l’Alliance conjuguent leurs efforts est pour faire tomber le président d’APC.”
Le dernier exemple en Kabylie qui donne à voir un aspect de gravité exceptionnelle est sans aucun doute celui de la commune de Taourirt Ighil dans la wilaya de Béjaïa. Les échos des perturbations ayant grevé la marche de cette commune ont dépassé les frontières de la daïra d’Adekar et de la wilaya de Béjaïa. Ils sont allés au-delà, si l’on se fie à un courrier qui nous est transmis par Internet par des citoyens de la région. Ces derniers dénomment leur geste “Opération H’chouma’’ et transmettent leurs doléances à une multitudes d’instances et de personnalités (Présidence de la République, ministères, wali, organes de presse, médias étrangers, ONG,…). Ce document de 22 pages explore dans ses moindres détails la gestion de l’exécutif communal qui serait “désastreuse’’ . Aucun chapitre de la gestion municipale n’est apparemment épargné par la “gabegie et le clientélisme’’.
Avant-hier, c’était au tour de la chaîne BRTV de donner la parole à des citoyens de la région pour pourfendre les gestionnaires de la commune. Une des “pièces à conviction’’ prise par la caméra est le site choisi en 1986 pour l’implantation du siège de l’APC. Après que les poteaux en béton eurent été érigés, ce site fut abandonné au profit d’un autre sous l’argument que le premier site serait menacé par les glissements de terrain. Mais, depuis cette date, aucun événement de ce genre ne se serait produit. Sans prétendre verser dans les détails d’un conflit dont on ne connaît pas parfaitement les tenants et les aboutissants, l’on ne peut que regretter que sous le ciel paradisiaque de Tizi El Korn, faisant la jonction entre la vallée de la Soummam et la Méditerranée via la belle forêt d’Akfadou, l’enfer soit tapi dans la gestion des affaires publiques à tel point que la presse mette en grande manchette la menace d’un Beriane-bis (conflits intercommunautaires). Depuis le mont Taksebt jusqu’à Ifri Ouaghzène, les villages qui sertissent ces collines (Tizi El Korn, Aït Idir, Aït Maâmar, Cheurfa, Aït Saïd, Tala Hamdoun,…) ont besoin de paix, de développement et d’ouverture sur le monde. Lors de son dernier passage à BRTV, le maire d’Adekkar a relancé l’idée d’un parc national dans l’Akfadou qui pourrait apporter un plus en tant que réserve de la biosphère et en tant que zone de tourisme dont ont grandement besoin les populations.
Cependant, la crise que vivent certaines assemblées communales, d’une façon explosive comme à Taourirt Ighil, ou d’une manière latente comme dans beaucoup d’autres commune, ne peut être circonscrite à la seule action des acteurs locaux ou à de simples relents d’anciens conflits communautaires. Si ces raisons existent, elles ne sont, en général, que l’humus sur lequel croissent et prospèrent les vraies faillites de la gouvernance et de l’organisation administrative du pays.
Un mal profond
Le président de la République a eu à réitérer, en septembre 2008 alors qu’il auditionnait le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, la volonté du pouvoir politique que l’Algérie soit dotée d’une administration forte, efficace et décentralisée, pouvant se mettre au diapason des nouveaux enjeux induits par la démographie du pays, la mise en œuvre du Schéma national de l’aménagement du territoire et l’insertion de l’économie algérienne dans le marché mondial avec les coûts les moins préjudiciables pour la société et l’État.
Le citoyen, happé par les difficultés quotidiennes d’une vie de plus en plus chère, ne peut pas avoir tout de suite la conviction que de tels vœux ou de pareilles projections puissent avoir un quelconque impact sur son rythme ou niveau de vie. Il y a même des phénomènes qui l’invitent à plus de pessimisme lorsqu’il constate que, depuis les élections locales du 29 novembre 2007, sa commune est toujours prise en otage par les luttes homériques entre élus. Retrait de confiance, blocage des délibérations, poursuite de la gestion opaque des affaires de la collectivités, etc.
Le constat est déjà établi par le ministre délégué aux Collectivités locales quant à la gestion des municipalités du pays. Ce constat, livré à la presse en 2006, est incontestablement l’un des plus sévères et des moins complaisants qui puissent être faits, a fortiori par un haut responsable de l’État, de surcroît le premier dans la hiérarchie des Collectivités locales. En effet, Ould Kablia, dresse un diagnostic du mal qui ronge les Assemblées populaires communales censées être l’entité de gestion minimale du territoire du pays. Manque de formation, dilution des responsabilité, corruption, mauvaise prise en charge du foncier, inadéquation du Code communal en vigueur avec les nouvelles réalités du pays et une kyrielle d’autres problèmes qui, à la fin, prennent en otage la collectivité tout entière. On reconnaît au ministre délégué cette franchise peu coutumière chez nos responsables gouvernementaux en s’attaquant à l’aspect politique de la composante de l’Assemblée. Cela revient à mettre sur la table des discussions la notion de la démocratie telle qu’elle est perçue par les élus de base, loin des États-majors des partis. Cependant, ces derniers ne manquent pas, lorsque des intérêts sont en jeu-et c’est souvent le cas- de peser de tout leur poids pour orienter les décisions des Assemblées communales dans le sens qui leur sied. Ould Kablia pointe du doigt expressément les membres de l’Alliance présidentielle : “Il se trouve que le seul domaine où peut-être les partis de l’Alliance conjuguent leurs efforts est pour faire tomber le président d’APC.”
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