[Aps 2/3/09] ALGER- L'appel au boycott de l'élection présidentielle du 9 avril 2009 est un signe de "mépris à l'égard du peuple qui reste souverain dans sa décision", a affirmé, dimanche soir à Alger, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia. Invité du Forum de l'ENTV, M. Ouyahia a souligné que ceux qui appellent au boycott "cherchent à déstabiliser le pays", rappelant que certaines parties avaient appelé au boycott au moment où "le pays était en pleine crise", à l'image des appels au boycott des élections du Conseil national de transition (CNT) de 1995, de 1991 et de 2004.
Les partisans du boycott justifient leur position par le fait qu'ils contestent la révision de la Constitution, a ajouté M. Ouyahia, bien que celle-ci se soit opérée dans "le respect du texte de la Constitution même".
Il a indiqué que certains des partisans du boycott "ont tout simplement tenté de déstabiliser l'Algérie à partir de l'étranger" tout en affirmant que "l'opposition nihiliste ne paie pas". M. Ouyahia a précisé à l'adresse du citoyen que "la participation n'est pas seulement une question d'élection d'un Président mais c'est aussi un moyen de confirmer que le peuple est soucieux de la stabilité du pays", estimant que "les conditions d'une élection régulière sont totalement réunies".
Il a indiqué que la position de son parti concernant la prochaine élection présidentielle "est claire depuis une décennie", affirmant que le RND soutient le président Bouteflika "sur la base de son passé, de ses idées et de la vision dont il est porteur". Il a ajouté à ce propos que son parti a entamé les préparatifs de la prochaine échéance électorale depuis deux mois, ajoutant qu'il a collecté 560.000 signatures de citoyens et près de 4.100 autres d'élus, affirmant que les bases du parti "mèneront une campagne intense sur le terrain".
Il a en outre souligné que le président Bouteflika "a obtenu 4 millions de signatures", estimant qu'"il n'y avait aucun doute que le peuple votera pour lui". M. Ouyahia a salué à cette occasion "les réalisations" accomplies par le président de la République au plan social, dont la réalisation d'un million et demi de logements, le renforcement du pouvoir d'achat et l'amélioration du niveau social en général.
Il a précisé par ailleurs que les questions que son parti évoquera ainsi que les partis de l'Alliance présidentielle durant la campagne électorale seront fixées à travers le programme du candidat Bouteflika, soulignant que la mission "ne sera pas difficile" car ce programme "a pour objectif le parachèvement de la construction du pays".
Le responsable du RND a affirmé que les partis de l'Alliance (RND, FLN, MSP) se sont partagés le programme en prévision de la campagne et que plus de 4.000 activités et meetings sont prévus à travers les 48 wilayas. "La réconciliation, l'édification d'une économie forte par le travail et la non dépendance au pétrole" sont les dossiers décisifs de la prochaine étape, a-t-il expliqué.
A une question sur les droits politiques de la femme, M. Ouyahia a indiqué que "des mesures parlementaires seront prises" pour concrétiser la dernière révision constitutionnelle en vue de "garantir l'élargissement de la représentativité de la femme au sein des assemblées élues". La position de la femme au sein du parti est en "constante amélioration", a-t-il dit à ce propos rappelant que l'actuel Conseil national du RND regroupe 313 membres dont 65 femmes (23%) et que son bureau national compte 3 femmes sur un total de 17 membres.
"Le rôle de la femme ne doit être négligé d'autant que celle-ci représente la moitié de l'électorat", a ajouté le SG du RND, précisant que son parti oeuvre sans cesse au renforcement de la place de la femme dans les centres de décision. Il a appelé, dans ce cadre, à changer les mentalités hostiles à la présence de la femme dans ces centres de décision.
Sur un autre registre, M. Ouyahia a affirmé qu'il "n'y a pas d'objection" à l'adhésion d'autres partis à l'Alliance présidentielle "pour peu qu'ils adhèrent également aux termes du cahier de charges, au programme et à la plate-forme qui lient les partis de l'alliance".
Il a évoqué, en outre, la question des GLD, affirmant que "l'Algérie ne les oubliera jamais" car, a-t-il dit, "la reconnaissance de leurs sacrifices pour le pays représente pour les institutions de l'Etat un devoir moral et un gage pour l'avenir".
Concernant le diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni, le responsable du RND a indiqué que cette affaire "n'a pas encore été tranchée par la justice française", ajoutant que ce dernier (l'accusé) "a décidé personnellement de rester en France jusqu'à ce que son acquittement soit prononcé". M. Ouyahia a estimé, à cet effet, que la mise sous contrôle judiciaire de Mohamed Ziane Hasseni par la justice française est "un acte regrettable et incohérent", tout en précisant que si l'Algérie a préféré "faire prévaloir la sagesse, c'est pour éviter une tension dans les relations entre les deux pays, ce qui n'aurait été ni dans notre intérêt ni dans l'intérêt de la France mais aurait servi les intérêts des ennemis de l'Algérie, voire conçu comme une preuve à charge contre le diplomate algérien". Affirmant que le diplomate Hasseni "est un cadre qui a toujours honoré son pays", M. Ouyahia regrette que "les auteurs des articles traitant de ce sujet et qui ont été les plus virulents à l'encontre de l'Algérie soient des Algériens".
S'agissant du phénomène des "harraga", M. Ouyahia a réaffirmé qu'il s'agissait "d'une crise d'un pays, d'une crise de confiance", mais qu'il n'était pas question, tout de même, de "violer la loi et de tolérer une émigration enfreignant les dispositions de la législation nationale". Il a tenu à rappeler que la loi prévoit "des sanctions plus sévères contre les trafiquants de migrants" et elle vise à juguler ce qu'il a qualifié de "commerce porteur".
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