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Au coeur des Sections de sécurité et d’intervention en Algérie

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  • Au coeur des Sections de sécurité et d’intervention en Algérie

    C’est la première fois, depuis leur lancement, que les sites de formation des Sections de sécurité et d’intervention (SSI), dépendant du Détachement de sécurité et d’intervention (DSI) de la Gendarmerie nationale, ouvrent leurs portes aux journalistes. Une véritable fabrique d’hommes d’exception, différents dans leurs tuniques, leurs équipements, leur façon de s’entraîner, d’opérer et de traiter la grande criminalité sous toutes ses formes. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Comment sont-ils formés ? Quelle est leur force de frappe ? Combien sont-ils ?

    Agiles, tenaces, le regard de lynx et prêts à tout moment à intervenir dans de grandes opérations de lutte antiterroriste, de lutte contre la criminalité au niveau des foyers dangereux et impénétrables, ils exécutent des missions impossibles, délivrent des otages et appréhendent des individus activement recherchés. Eux, ce sont de jeunes gendarmes formés par les prestigieuses écoles algériennes, comme celle des officiers des Issers ou encore celle des sous-officiers de Sétif, et qui se sont engagés dans ce corps de sécurité. Recrutés sur la base d’une batterie de tests physiques et psychologiques, ils doivent répondre à plusieurs critères avant d’être incorporés dans les Sections de sécurité et d’intervention (SSI). Et si, jusqu’à ce jour, les sites de formation de ces élites sont fermés aux visites, quelle que soit leur nature, c’est parce qu’il s’agit effectivement d’une zone interdite d’accès aux curieux, y compris aux médias. Le secret ? Ces hommes sont formés de jour comme de nuit, travaillent d’arrache-pied pour mériter leur statut et leur place dans les SSI et bénéficient pendant 45 jours d’un programme dense d’une moyenne de seize à dix-huit heures par jour sans interruption, soit l’équivalent de trois mois de formation pleine. Autrement dit, ces éléments doivent être isolés de toute influence et de tout regard pour se consacrer, depuis leur premier jour, à leur stage bloqué, et ce, jusqu’au dernier jour. Voire jusqu’à leur première mission à l’extérieur. À voir leur camp d’entraînement, n’est pas diplômé des SSI qui veut ! Nous les avons déjà rencontrés dans les trains de grandes distances, dans des opérations coup-de-poing et les descentes dans les foyers chauds de la délinquance. Ces jeunes élites opèrent sur les routes à travers 46 wilayas du pays. Les deux wilayas restantes seront bientôt pourvues de SSI, à savoir Tamanrasset et Ouargla, sachant que toutes les régions de l’Algérie seront couvertes à 100% avant fin 2009 dans le cadre du plan de déploiement arrêté par le patron de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteila.

    Bouchaoui, Baïnem et Mazafran : des sites d’entraînement à ciel ouvert

    En cette journée ensoleillée du 1er mars 2009, nous pénétrons quelques secrets des SSI. Sous nos regards ébahis, ils exécutent des simulations réelles et s’adonnent à des exhibitions à couper le souffle. Difficile d’être dans leur peau. Ça donne des vertiges. Encore moins dans leur esprit. Leurs techniques, leurs armes, les sports de combat qu’ils développent comme les parcours du combattant concoctés dans les champs et les salles d’entraînement reflètent la nature des programmes et des disciplines que leurs formateurs, très expérimentés et aguerris à l’art du combat, leur dispensent quotidiennement. L’objectif ? Développer l’esprit du groupe. Car les SSI, lors de leurs interventions sur le terrain, surprennent beaucoup plus par la parade groupée tant pour déjouer un acte criminel que pour exécuter une opération définie dans le temps et dans l’espace. Aux sites de Bouchaoui et de Mazafran, à l’ouest de la capitale, comme au site de Baïnem, sur les hauteurs d’Alger, les éléments des SSI que nous avons rencontrés sont tous formés par des officiers et des sous-officiers ayant acquis un capital expérience à même de leur permettre de savoir, au premier jour de recrutement, si tel ou tel élément pourrait développer une endurance tout au long du cursus. Un haut cadre de la Gendarmerie nationale nous dira : “Nous leur assurons une formation très spécialisée et rigoureuse. Ces éléments doivent apprendre l’ensemble des techniques pour s’adapter aux nouvelles formes de comportement des criminels. Le crime est itinérant. Ses méthodes changent. L’impact sur le citoyen également. Nous avons eu des échos extraordinaires dans toutes les régions où les SSI ont déjà eu à opérer.” Notre interlocuteur citera, entre autres, leurs interventions au niveau des barrages de contrôle et de surveillance, comme dans certains lieux publics où les délinquants et les criminels imposaient leur diktat. Rattachés aux groupements régionaux de la gendarmerie basés dans les wilayas, les 1 500 éléments des SSI déjà actifs accompagnent aussi les compagnies régionales et coordonnent leurs actions en amont, c'est-à-dire sur la base de renseignements précis, avant d’intervenir. Résultat : arrestation des personnes recherchées, identification de suspects, des saisies en série de marchandises et de voitures volées.

    Le corps et l’esprit, les deux armes des SSI


    À l’atelier du tir professionnel, les SSI, sur le vif, sont munis d’armes de poing (PA), de kalachnikovs et de fusils à pompe. Les instructeurs accoutumés à l’art du combat simulent des situations réelles. L’objectif étant d’arriver en un temps record à aménager le corps et l’esprit de chaque élément pour le conditionner à lutter dans un groupe contre le crime au milieu des foyers dangereux ou encore sur les axes routiers. “La formation collective est essentielle pour les SSI. Une fois sortis des sites de formation, ces éléments sont disposés à tout moment à prêter main-forte aux barrages et aux patrouilles. Ils sont dotés de tous les équipements appropriés, individuels ou collectifs”, nous explique-t-on encore.

    À l’atelier “barrage de contrôle”, nous assisterons, cette fois-ci, à deux démonstrations de force où les SSI neutralisent deux suspects à bord d’un véhicule vulgairement garé dans une aire de stationnement. Le contact physique étant nécessaire dans ce cas précis, les SSI recourent à la manière forte pour maîtriser ces individus avant de les appréhender. Au site d’entraînement spécial dans les techniques de libération des otages, nous assisterons à une scène où les SSI délogent un ravisseur embusqué dans une demeure isolée. L’usage des grenades et des armes à feu est, dans les situations majeures, plus que nécessaire pour mener à bout des missions délicates. Avant de donner l’assaut, le groupe du SSI cerne tous les aspects inhérents à l’intervention avant de maîtriser le sujet. S’ensuit l’effet de surprise contre le criminel, avant d’investir carrément la demeure. Ces quelques exemples parmi tant d’autres témoignent de l’agilité et la ténacité qui animent les SSI lors de leurs multiples opérations d’intervention de choc.
    Au dernier site, parmi les 15 sites où sont formées ces élites de la Gendarmerie nationale, nous assisterons à des séances d’entraînement physique. Karaté, boxe, combat à mains nues, combat à main armée et techniques d’escalade d’immeubles ou de reliefs, bases de retrait des criminels, sont au menu de ces sessions quotidiennes. Ils sont supervisés par de véritables professionnels de sports de combat. De véritables accrochages physiques, à titre de simulation, se déroulent sous l’œil vigilant des instructeurs intraitables sur le terrain. Le droit à l’erreur n’est pas permis chez les SSI.

    Par Liberté
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