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L'évolution de la proie et du prédateur

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  • L'évolution de la proie et du prédateur

    Dans la nature, proies et prédateurs évoluent de façon à se protéger pour les uns, à affûter leurs armes pour les autres. L’issue de cette évolution parallèle, qui verra la proie devenir résistante ou au contraire le prédateur plus efficace, dépend en grande partie des conditions environnementales, montrent des chercheurs français qui ont travaillé sur des bactéries.

    Grâce à leur reproduction rapide, les bactéries offrent aux chercheurs un terrain idéal pour expérimenter les rouages de la sélection naturelle au fil des générations. L’équipe du laboratoire écologie et évolution (CNRS, Université Pierre et Marie Curie, ENS) a étudié ces mécanismes sur 300 générations de bactéries : Pseudomonas fluorescens est la proie, Bdellovibrio bacteriovorus le prédateur (qui rentre dans sa proie et la consomme de l’intérieur).

    Romain Gallet et ses collègues ont tantôt cultivé la proie seule, tantôt avec le prédateur. Pour simuler des perturbations environnementales fortes, ils ont à plusieurs reprises transférer une petite partie des populations bactériennes dans de nouvelles bouteilles de culture.

    En faisant varier la fréquence et l’intensité de ces transferts, les chercheurs ont pu constater que les succès évolutifs des deux bactéries n’étaient pas les mêmes. Ainsi, dans les bouteilles sans prédateur, il n’y avait toujours que la forme initiale de la bactérie ‘’proie’’, alors que dans les bouteilles avec prédateur cette bactérie avait donné naissance à deux autres formes, l’une qui constitue un biofilm à la surface du liquide, l’autre qui se développe au fond de la bouteille, dans un environnement pauvre en oxygène.

    Plusieurs proies résistantes au prédateur sont apparues, différentes en fonction de l’intensité des perturbations environnementales, expliquent les chercheurs. Quant au prédateur, il est parvenu à s’adapter à certaines de ces proies résistantes mais pas à toutes.

    Les chercheurs, qui publient leurs travaux dans la revue Evolution datée du mois de mars, soulignent que l’utilisation du prédateur pour tuer les bactéries à la place des antibiotiques, suggérée il y a quelques années, n’est pas une bonne idée puisque sa présence contribue à sélectionner des bactéries résistantes.

    Par Sciences Et Avenir
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