Q.O.: Est-il vrai qu'à Zeralda, comme à Marrakech, lors de la réunion constitutive de l'UMA, la question du Sahara occidental n'empêchait pas la construction du Maghreb ?
A.M.: C'est vrai, il y avait cette conception que l'on pouvait construire des relations qui faciliterait la marche vers la construction. J'observe que par moment, cette conception prévaut au Maroc, parfois en Algérie. Rarement, elle ne prévaut en même temps dans les deux capitales. Plus gravement, et cela ne concerne pas seulement l'Algérie et le Maroc, tous les pouvoirs maghrébins entravent des constructions horizontales et des liens entre les organisations civiles, syndicales. Quand vous lisez les journaux maghrébins, vous découvrez une approche étriquée, sectaire, qui ne donne aucune place à la dimension maghrébine. Les Marocains, qui ne connaissent l'Algérie qu'à travers les journaux marocains, et les Algériens, qui ne connaissent le Maroc qu'à travers les journaux algériens, n'ont aucune idée réelle de ce qui se passe dans leurs pays respectifs. Ils n'ont que des dénonciations et des insultes à l'égard de l'autre. J'ai dit une fois à des amis marocains que ce qui se dit dans les journaux marocains à propos du régime algérien était peut-être fondé, mais que cela était valable pour l'ensemble des régimes maghrébins. Les médias ont une approche étriquée. Ils parlent beaucoup de ce qui se passe dans le monde et ignorent complètement ce qui se passe dans leur propre région. Je trouve que cela est absurde. Mais cela est bien conforme aux logiques autoritaires qui prévalent et qui tendent à casser toute action commune et à empêcher les contacts entre les acteurs des sociétés.
Q.O.: Que vous inspire la fermeture de la frontière entre l'Algérie et le Maroc ?
A.M.: La fermeture des frontières n'est pas une solution aux problèmes qui existent. Instaurer des visas non plus. En fait, le blocage du Maghreb est la responsabilité de tous les Etats du Maghreb, pas seulement du Maroc et de l'Algérie. Les échanges intermaghrébins sont dérisoires. Je trouve que nos politiques ne sont ni réalistes ni raisonnables d'aller vers l'Union pour la Méditerranée alors qu'ils ne sont pas en mesure de régler les problèmes entre maghrébins. C'est de la fuite en avant. Notre adhésion à l'Union pour la Méditerranée est un acte dénué de sens. Je pense que l'ensemble des politiques nationales sont erronées et sont liées à la vision antidémocratique des régimes.
A.M.: C'est vrai, il y avait cette conception que l'on pouvait construire des relations qui faciliterait la marche vers la construction. J'observe que par moment, cette conception prévaut au Maroc, parfois en Algérie. Rarement, elle ne prévaut en même temps dans les deux capitales. Plus gravement, et cela ne concerne pas seulement l'Algérie et le Maroc, tous les pouvoirs maghrébins entravent des constructions horizontales et des liens entre les organisations civiles, syndicales. Quand vous lisez les journaux maghrébins, vous découvrez une approche étriquée, sectaire, qui ne donne aucune place à la dimension maghrébine. Les Marocains, qui ne connaissent l'Algérie qu'à travers les journaux marocains, et les Algériens, qui ne connaissent le Maroc qu'à travers les journaux algériens, n'ont aucune idée réelle de ce qui se passe dans leurs pays respectifs. Ils n'ont que des dénonciations et des insultes à l'égard de l'autre. J'ai dit une fois à des amis marocains que ce qui se dit dans les journaux marocains à propos du régime algérien était peut-être fondé, mais que cela était valable pour l'ensemble des régimes maghrébins. Les médias ont une approche étriquée. Ils parlent beaucoup de ce qui se passe dans le monde et ignorent complètement ce qui se passe dans leur propre région. Je trouve que cela est absurde. Mais cela est bien conforme aux logiques autoritaires qui prévalent et qui tendent à casser toute action commune et à empêcher les contacts entre les acteurs des sociétés.
Q.O.: Que vous inspire la fermeture de la frontière entre l'Algérie et le Maroc ?
A.M.: La fermeture des frontières n'est pas une solution aux problèmes qui existent. Instaurer des visas non plus. En fait, le blocage du Maghreb est la responsabilité de tous les Etats du Maghreb, pas seulement du Maroc et de l'Algérie. Les échanges intermaghrébins sont dérisoires. Je trouve que nos politiques ne sont ni réalistes ni raisonnables d'aller vers l'Union pour la Méditerranée alors qu'ils ne sont pas en mesure de régler les problèmes entre maghrébins. C'est de la fuite en avant. Notre adhésion à l'Union pour la Méditerranée est un acte dénué de sens. Je pense que l'ensemble des politiques nationales sont erronées et sont liées à la vision antidémocratique des régimes.
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