L’irrésistible appel des berges magiques du lac Tonga

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Si le Tonga, lac de type palustre d’eau douce, se caractérise par une importante couverture végétale en mosaïque, si c’est aussi un site d’hivernage pour plus de 25.000 anatidés et foulques, si c’est encore un lieu de nidification pour plusieurs espèces ornithologiques rares, c’est également un lieu de détente particulièrement prisé.

Des familles de plus en plus nombreuses, venant des différentes localités de la wilaya d’El Tarf et des régions limitrophes, encouragées par le soleil généreux de ce début mars, annonciateur d'un beau printemps, n’hésitent pas, en effet, à profiter du grand air sur ses berges. Formées majoritairement d'enfants, elles profitent des bienfaits d’une journée de villégiature et de farniente, qui dressant des pique-niques sur la digue du lac, qui s’installant en bordure de cet étang pour mieux contempler les oiseaux d’eau et le cadre féerique offert par une nature enchanteresse. Spectacle classique en pareil endroit, les bambins -toujours eux- s’adonnent en «piaillant» à des jeux de toutes sortes, les jeunes adultes jouent au ballon sur une herbe qui ferait pâlir d'envie certains terrains de grands stades, tandis que les plus âgés papotent à qui mieux, faisant et défaisant le monde. L’air pur de la nature aiguisant l’appétit, il n’est pas rare de humer l’odeur de friture de poissons et les effluves de brochettes dégagées par des barbecues improvisés. Emportés par la brise, ces bouffées odorantes titillent les narines et les estomacs, les familles n’hésitant jamais à goûter et à s’échanger des mets, dans une ambiance tout à fait conviviale. Lorsque l’après-midi survient, il n’est pas rare d’observer de nombreuses personnes -mais surtout pas les plus petits- «piquer» un somme pour une sieste salvatrice qui remet d’aplomb et permet d’aborder le reste de la journée.

Propice à toutes sortes d'exercices physiques

La forêt récréative de pins maritimes qui jouxte le lac Tonga connaît, elle aussi, une animation particulière, créée notamment par les enfants qui profitent intensément des toboggans, balançoires ou autres chicanes mises à leur disposition, d’autres chérubins prenant d’assaut le terrain de sports équestres. Les terrains de sports collectifs et les courts de tennis, disséminés au parc de la jeunesse du Tonga, sont, de leur côté, le théâtre d’interminables rencontres de basket-ball, de handball ou de lawn-tennis, les férus de ces disciplines se dépensant sans compter juste pour le «fun». Des randonnées salvatrices, en somme, où chacun peut trouver à loisir ses domaines de détente et qui permettent -ce qui ne gâche rien- à des familles qui ne se sont jamais rencontrées, de babiller tout leur soûl, le sujet favori de la gent féminine portant sur les dernières trouvailles culinaires. Les hommes, quant à eux, s’exercent généralement à former l'équipe nationale de football qui leur semble idéale ou à désigner le prochain champion d’Algérie, quand ce n'est pas les résultats de prochaines joutes politiques ou sociales. Toutes ces images, dessinées par des familles algériennes simples et sans histoire, confèrent un surcroît de beauté à un site paradisiaque, connu pour son écosystème unique dans le bassin méditerranéen, classé sur la liste du patrimoine national et réserve de la biosphère par l'UNESCO en 1990. Il reste que la nuit venue, ou lorsque le beau temps vient à se faire désirer, le lac Tonga redevient ce site d’hivernage pour des dizaines de milliers d’oiseaux d’eau (canards, oies, rallidés, ardéidés, limicoles et autres), ce site de nidification d’un nombre important d’espèces aviaires ou encore cette zone de mue et d’escale. Tout naturellement, en un mot, il redevient lui-même, c’est-à-dire un de ces lieux si nombreux où la nature, en Algérie, se confond avec la beauté sauvage de cette terre malgré tout si féconde.

Le Financier