Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Tribune D'abdellah Taia : Qui est Marocain?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Tribune D'abdellah Taia : Qui est Marocain?

    Qui est Marocain?

    Abdellah TAIA 21/02/2009

    Après les avoir initialement inclus dans le programme de sa prochaine édition, le prestigieux festival de Carthagena vient d'exclure Nadia Yassine, la fille du Cheikh Yassine (le leader du mouvement islamiste Al-Adala Wa Al-Ihssane), et le journaliste exilé en Espagne Ali Lmrabet. Ils ne participeront donc pas aux débats qui auront lieu à cette occasion autour du Maroc et de ses productions littéraires et intellectuelles. Suite à cette censure inacceptable et incompréhensible, Lola Lopez Mondéjar, l'organisatrice de ces débats, a démissionné du festival. Et c'est pour la soutenir dans cette décision et annoncer mon retrait du prochain festival de Carthagena que j'écris ce papier.

    Le moins qu'on puisse dire est que je suis en colère. Choqué. Je n'aurais jamais cru une telle censure possible dans un pays démocratique comme l'Espagne. 2009 est certes, officiellement, l'année du Maroc en Espagne, mais de là à ce qu'un grand festival comme celui de Carthagena cède aux pressions... De qui précisément d'ailleurs ? Des autorités marocaines ? De l'ambassade du Maroc à Madrid ? Et pourquoi ?

    Pour se défendre, le directeur de ce festival a déclaré la semaine dernière dans EL PAIS que moi, Abdellah Taïa, 35 ans, écrivain et premier Marocain à avoir assumé publiquement son homosexualité, je participerai à ce festival et je parlerai donc librement de tout, y compris de ma sexualité.

    Qu'est-ce que cela veut-il bien dire ? Que l'homosexuel marocain est bienvenu en Espagne mais pas une femme appartenant à un mouvement islamiste, ni un journaliste qui a eu de gros ennuis avec les autorités marocaines ? Je ne peux pas accepter cela. Je ne peux pas me laisser récupérer de cette façon-là. Je ne veux pas qu'on me donne la parole au détriment d'autres Marocains. Quand j'ai parlé au Maroc de mon homosexualité, c'était une nécessité intérieure (et je n'ai eu besoin d'aucune autorisation, d'aucune bénédiction), c'était avant tout un combat pour accéder à l'individualité, mais pas seulement pour moi.

    Ce qui nous manque cruellement au Maroc et nous empêche d'avancer, de nous libérer, ce sont, entre autres, les débats contradictoires. Réels. Pas fictifs, pour la façade, pour donner une fausse image de progrès et de modernité. Malgré le très bon travail de certains médias (TEL QUEL, LE JOURNAL HEBDO, les radios, etc.), ce genre de débat, quand il y en a un, ne touche malheureusement pas tous les Marocains. Et ce n'est pas la décision du festival de Carthagena qui va aider à changer la situation. Décision étrange d'ailleurs : Nadia Yassine et Ali Lmrabet s'expriment régulièrement dans les journaux marocains. Pourquoi les écarter alors ? Mystère. Sont-ils moins marocains que moi ? Moins « fashion » peut-être ?! Plus « dangereux » ?

    Prendre la parole au Maroc n'est pas facile. Je sais de quoi je parle. J'ai grandi dans une famille pauvre à Salé, en face de la capitale Rabat, dans la soumission et l'isolement total. C'était comme si le Maroc ne m'appartenait pas à moi aussi. Comme si la société marocaine n'existait pas. On ne m'a jamais appris à parler. On m'a dit de me taire : c'était ça être bien élevé. On m'a répété jour après jour, année après année, que les murs avaient des oreilles. Que nous, nous sommes les pauvres. Eternellement. On m'a donné une vision trop simpliste de la religion. La peur comme programme. La peur pour la vie. La peur pour ne jamais sortir ni de la misère ni de l'ignorance. La peur qui vous bloque, vous tue et vous prépare à l'autodestruction ou bien l'extrémisme.

    Prendre la parole au Maroc est un luxe. Il est de la responsabilité de ceux qui peuvent le faire de parler pour les autres, de dénoncer, de créer le débat. Bouleverser, choquer. Il n'y a que comme ça qu'on peut changer le monde, obtenir des droits. Devenir, enfin, maître de soi.

    J'entendais souvent au Maroc des excommunications à propos de tel ou untel qui aurait soi-disant trahi le Maroc et ses idéaux. J'entendais ce genre de phrases : « Il n'est pas Marocain, lui. Il ne l'a jamais été. Il ne le sera jamais. » Aujourd'hui, on entende aussi, de plus en plus, ces autres phrases : « Il n'est pas musulman, un bon musulman, lui. » Un mécréant, alors ? Ces négations dangereuses, et qui détournent l'attention des vrais sujets, sont proférées aussi, malheureusement, par certains intellectuels et artistes. Ces négations n'aident pas le Marocain à se relever pour crier, pour exister.

    En mai 2007, j'ai entendu ces mêmes jugements scandaleux à propos des deux frères qui ont commis à Casablanca un double attentat suicide. Après avoir erré presque deux jours dans les rues, ils se sont faits explosé non loin du consulat américain. Ils n'ont tué personne. Juste eux-mêmes. C'était le comble du désespoir dans lequel vit depuis trop longtemps la jeunesse marocaine. C'était un cri du c½ur, des tripes. Un appel à la société marocaine. Il n'a pas été entendu. On estimait sans doute que ce n'était pas notre faute, ni notre responsabilité. Normal, ces deux frères n'étaient pas des Marocains. N'est-ce pas ?!

    Qui l'est alors ?

    ElPais.com

  • #2
    Bonjour jawzia

    J'entendais souvent au Maroc des excommunications à propos de tel ou untel qui aurait soi-disant trahi le Maroc et ses idéaux. J'entendais ce genre de phrases : « Il n'est pas Marocain, lui. Il ne l'a jamais été. Il ne le sera jamais.
    Cela resume et explique le comportement de quelques uns de nos amis Faistes marocains.
    .


    Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

    Commentaire


    • #3
      Tres interessant cet article. Merci Jawzia
      Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
      "L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants." Thomas Mann
      Cette citation me vient de mon cousin chaoui Adhrhar

      Commentaire


      • #4
        Saha Azouz, mehdoche

        Qui l'est alors ?
        Taia, Ksikes, Lmrabet, ... et beaucoup d'autres !!

        Commentaire


        • #5
          etre marocain ce n'est pas etre homosexuel.

          Commentaire


          • #6
            Prendre la parole au Maroc n'est pas facile. Je sais de quoi je parle. J'ai grandi dans une famille pauvre à Salé, en face de la capitale Rabat, dans la soumission et l'isolement total. C'était comme si le Maroc ne m'appartenait pas à moi aussi. Comme si la société marocaine n'existait pas. On ne m'a jamais appris à parler. On m'a dit de me taire : c'était ça être bien élevé. On m'a répété jour après jour, année après année, que les murs avaient des oreilles. Que nous, nous sommes les pauvres. Eternellement. On m'a donné une vision trop simpliste de la religion. La peur comme programme. La peur pour la vie. La peur pour ne jamais sortir ni de la misère ni de l'ignorance. La peur qui vous bloque, vous tue et vous prépare à l'autodestruction ou bien l'extrémisme.

            le resultat on peut la voir ici sur ce forum comment certain frere sont bloqué a asumer certain points negatif dans la machine qui gere notre pays a nous tous.
            critiquer n'a rien avoir avec etre ptriote ou contre, justement ca aide a ameliorer notre pays dans totu les domaine, ca nous aide a ouvrir nos yeux la realité est la,il faut juste dire je n'accepte pas voir ça dans mon pays que je l'aime.
            a la fin nous nous sommes tous des freres "tabaqa kadiha".
            aller je vais continuer a travailler , masrouf rah qlil
            avant de lire ici des intervention que je ne suis pas marocain.
            Dernière modification par oudjda1933, 04 mars 2009, 15h53.

            Commentaire


            • #7
              SOURCE :ElPais.coM
              Je reviens quand il y'auras un peux de la qualiter .
              l
              e resultat on peut la voir ici sur ce forum comment certain frere sont bloqué a asumer certain points negatif dans la machine qui gere notre pays a nous tous.
              critiquer n'a rien avoir avec etre ptriote ou contre, justement ca aide a ameliorer notre pays dans totu les domaine, ca nous aide a ouvrir nos yeux la realité est la,il faut juste dire je n'accepte pas voir ça dans mon pays que je l'aime.
              a la fin nous nous sommes tous des freres "tabaqa kadiha".
              aller je vais continuer a travailler , masrouf rah qlil
              avant de lire ici des intervention que je ne suis pas marocain.
              Quand tu as dit que 90% des femmes aux Maroc sont des prostituer et tu vient nous chanter avec tes parole a la sarko !
              Dernière modification par madini, 04 mars 2009, 17h01.
              En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut remplir, c'est là que dieu nous rencontre.

              Commentaire


              • #8
                Pas fictifs, pour la façade, pour donner une fausse image de progrès et de modernité.
                Une image de marque de la démocratie marocaine … ?????

                ** Ce Topic mérite d être zappé par quelques uns ….. qui font l éloge et la propagande de la démocratie de façade d un royaume enchanté …
                A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

                Commentaire

                Chargement...
                X