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Dounia Parc:comment le gouvernement s’aprête à offrir un terrain de 2 milliard d’euro

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    Dounia Parc : comment le gouvernement s’apprête à offrir un terrain de 2 milliards d’euros à l’émirati EIIC REVELATIONS

    Le ministère de l'Aménagement du territoire et du tourisme a lancé, jeudi 26 février, un concours de recrutement d'un cabinet spécialiste dans le management de grands projets. But: suivre pour le compte du département de Chérif Rahmani la réalisation par le fonds d'investissement émirati EIIC du projet «Dounia Parc», situé à l'ouest d'Alger.

    En fait, c'est la deuxième fois en six mois que le ministère du Tourisme lance un tel appel d'offres. En septembre 2008, un premier concours a été lancé pour le recrutement d'un cabinet spécialisé. Sans succès : il a été déclaré infructueux. Selon une source proche du dossier, l'échec du premier appel d'offres serait lié aux conditions de son élaboration : lancé dans la précipitation, il n'a pas attiré beaucoup de candidatures sérieuses.

    En réalité, le lancement de l'appel d'offres du ministère du tourisme illustre l'opacité qui continue d'entourer ce projet immobilier, estimé à 5,5 milliards de dollars par son initiateur, le fonds EIIC. Annoncée pour fin janvier ou début février par le Directeur général d'EIIC Algérie, la procédure d'expropriation des propriétaires du terrain sur lequel sera bâti le projet n'a toujours pas abouti, selon nos informations. « Pour donner l'impression que le projet avance, Cherif Rahmani a lancé l'appel d'offres de jeudi dernier. Cette initiative va lui permettre de garder la main sur le projet que lui disputent d'autres ministres, comme l'habitat par exemple », souligne notre source. Autre astuce du groupe EIIC : depuis quelques mois, il lance régulièrement des campagnes de publicité dans les médias et à l'aéroport, avec comme slogan « Nous participons à la construction de l'Algérie de demain ». Objectif : montrer que les choses avancent dans la bonne direction et éviter les critiques.

    Le projet Dounia Parc sera bâti sur un terrain de 800 hectares. Il comprend un parc urbain et un projet immobilier de luxe de 13 000 appartements. Sur cette superficie, entre 200 et 250 hectares seront attribués à EIIC pour un dinar symbolique pour son projet immobilier. C'est cette partie du terrain qui est concernée par les expropriations. « EIIC s'est engagé à réaliser le parc urbain et en échange, il aura le terrain et les autorisations nécessaires pour bâtir son projet immobilier », selon la même source.

    Initialement, le terrain, située à l'ouest d'Alger était un « terrain agricole non urbanisable ». En 2007, pour permettre le lancement du projet, le gouvernent a déclaré le projet Dounia Parc « d'utilité publique», mettant les propriétaires du terrain devant le fait accompli. S'ils refusent les indemnités proposées par l'Etat, ils seront délogés de force, sans toucher un seul dinar.

    Mais le prix proposé par le gouvernement est dérisoire : 700 dinars le m2 dans une zone où le prix du m2 est estimé par les spécialistes à 100.000 dinars. De retour aux commandes, le Premier ministre Ahmed Ouyahia, décide dès le mois de juillet 2008 de multiplier par 20 le prix proposé aux propriétaires : il passe de 700 à 14 000 dinars. Mais là encore on est loin du compte et les propriétaires continuent de faire de la résistance. « Au prix proposé, le gouvernement va payer entre 280 et 400 millions d'euros pour racheter les 200 à 250 hectares de terrains. C'est déjà énorme mais on est loin du prix réel du terrain : il est estimé à 2 milliards d'euros. C'est l'un des meilleurs terrains d'Algérie », poursuit notre source. Le gouvernement va-t-il revoir une nouvelle fois à la hausse son offre ? Rien n'est exclu.

    Dans ce contexte, le dossier apparait dans l'impasse. Mais au regard de son caractère politico-diplomatique - il a été inauguré par le président Bouteflika et son homologue des Emirats-, il ne peut pas être abandonné. Autre difficulté : le fonds d'investissements EIIC ne possède aucune expérience dans la gestion de projets de la dimension de Dounia Parc. Or, Dounia Parc est un projet d'une complexité importante : il concerne la construction d'une nouvelle ville à l'intérieur d'Alger, une capitale qui suffoque. Comment sera organisée la logistique ? Quel est son impact sur l'environnement ? Des questions auxquelles Cherif Rahmani n'a jamais répondu.

    TSA
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