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Pékin finaliserait un plan de relance de plus de 1.000 milliards d'euros

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  • Pékin finaliserait un plan de relance de plus de 1.000 milliards d'euros

    Un plan efficace pour la Chine mais insuffisant pour tirer la croissance mondiale.
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    Pour relancer l'activité dans le pays, les autorités chinoises pourraient dévoiler aujourd'hui, à l'occasion de l'ouverture de la session annuelle du Parlement, une seconde vague colossale de dépenses publiques, égales à 33 % du PIB. En plus du financement d'infrastructures, la Chine devrait annoncer de nouveaux programmes sociaux ainsi que des mesures de soutien à la consommation.

    Cette année, la chambre d'hôtel de Wang Ping, l'une des 2.985 délégués du Parlement chinois qui entame ce matin sa session annuelle plénière à Pékin, sera moins spacieuse qu'à l'accoutumée. Et il n'y aura pas de brosse à dents jetable dans la salle de bains. Pékin a décrété la « frugalité ». Cherchant à mettre en scène sa solidarité avec la population qui vit l'une des plus graves crises économiques des vingt dernières années, les autorités centrales ont annoncé qu'elles voulaient réduire le budget et la durée de leur session parlementaire - neuf jours contre treize l'an dernier - pour focaliser toute leur énergie et leurs ressources financières sur la relance de la croissance qui, frappée par la baisse des exportations et le manque de dynamisme de la consommation intérieure, s'est limitée à 6,8 % au dernier trimestre 2008 alors qu'elle avait bondi de 13 % en 2007.

    Après avoir annoncé dès novembre dernier, un gigantesque plan de relance de 4.000 milliards de yuans (465 milliards d'euros), aux contours encore flous, le gouvernement doit présenter à partir d'aujourd'hui le détail de ses autres projets de soutien à l'économie et probablement dévoiler une seconde vague de dépenses. « Les budgets devraient être plus importants et durer plus longtemps », estime Sun Mingchun, un expert de Nomura Securities.
    Objectif de 8 % de croissance

    Dans une note, Stephen Green, l'économiste de la Standard Chartered, assure que des officiels auraient évoqué, avec lui, la finalisation d'un plan de relance global « de 8.000 ou 10.000 milliards de yuans » (1.162 milliards d'euros). Soit... 33 % du PIB chinois. « L'officialisation de ce chiffre serait une aubaine pour relancer la confiance. Une annonce cette semaine devant le Parlement est très probable », explique l'expert. Selon ses calculs, l'objectif de 8 % de croissance en 2009, que Wen Jiabao devrait appeler de ses voeux aujourd'hui lors de son grand discours sur l'état de la nation, serait dès lors « atteint sans difficulté ».

    Avant l'ouverture de la session parlementaire, plusieurs gouverneurs de province ont déjà demandé publiquement une accélération des programmes de dépenses publiques pour compenser le manque de dynamisme de leurs entreprises et rassurer la population, qui pourrait, en cas de stagnation prolongée du commerce international, devenir le nouveau moteur de la croissance domestique.

    S'ils reconnaissent que les grands chantiers d'infrastructures (autoroutes, aéroports, chemins de fer...), prévus dans la première phase du plan de relance chinois, vont permettre de redonner du travail à des millions de personnes, les experts plaident maintenant pour l'injection massive de liquidités dans le système de protection sociale, dont ne profite encore qu'une infime minorité d'habitants du pays. Sans assurance-chômage, sans protection santé, ni retraite complémentaire, plusieurs centaines de millions de Chinois continuent d'épargner l'essentiel de leurs revenus pour prévenir d'éventuels accidents de la vie et rechignent à consommer. Dans son dernier rapport, le China Development Research Foundation, un « think tank » du gouvernement, affirme que le financement jusqu'en 2020 d'un système de sécurité sociale complet coûterait 5.700 milliards de yuans (662 milliards d'euros).
    Faible endettement

    Le pays en a les moyens. Après des années de forte croissance, l'Etat est peu endetté - à peine 20,9 % du PIB fin 2007 - et peut se permettre quelques déficits. La semaine prochaine, les parlementaires devraient d'ailleurs valider sans ciller un projet de budget 2009 incluant un déficit de 1.000 milliards de yuans (116 milliards d'euros), qui correspondrait, à peine, à 3 % du PIB 2008, très loin des 12,3 % programmé sur la même période, aux Etats-Unis, par l'administration Obama.

    YANN ROUSSEAU, Les Echos
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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