Maroc-Iran : Suite des liaisons dangereuses
Iran Manif – Coïncidence ou inquiétude américaine ? Alors que le Maroc signait des accords de coopération avec Téhéran, hier le roi Mohammed VI a reçu David Welch, secrétaire d'Etat adjoint américain chargé du Proche-Orient avec lequel il s'est entretenu comme par hasard justement de la coopération bilatérale et de l'Iran. Comme si pour empêcher le Maroc de basculer, les Etats-Unis offraient des contreparties alléchantes et des mises en garde très sérieuses. Washington ne veut pas de brèche dans le blocus qu’il met en place contre l’Iran.
On comprend difficilement les raisons qui poussent le Maroc à scier aussi consciencieusement la branche sur laquelle il est assis, alors que ses propres services de sécurité pointent de toutes parts les connexions entre l’Iran et les réseaux intégristes qui minent le pays.
Le démantèlement d'un réseau islamiste au Maroc pourrait lever le voile sur une série de meurtres politiques commis à la fin des années 1980 en Belgique. Le chef, Abdelkader Belliraj, a les deux nationalités belge et marocaine. Il a commis des attentats et des meurtres au nom de Abou Nidal, depuis Beyrouth, terreau privilégié du terrorisme de Téhéran. Mais la piste d'agents du Hezbollah agissant pour le compte de l'Iran avait été abandonnée faute de preuves, ou par peur…
Pourtant la piste iranienne a une odeur entêtante : Belliraj est soupçonné d'avoir assassiné en 1989 un représentant de la communauté juive en Belgique et deux responsables musulmans opposés à la fatwa visant Salman Rushdie, Il aurait aussi éliminé le recteur de la Grande Mosquée de Bruxelles et son adjoint, le 29 mars 1989, qui avaient contesté la fatwa contre Salman Rushdie, lancée la même année par l'Iran.
Quelque 32 personnes ont été arrêtées lundi et mardi pour appartenance ou complicité avec un "important réseau terroriste à soubassement jihadiste", selon les autorités marocaines. Le ministre marocain de l'Intérieur Chakib Benmoussa a souligné que ce réseau avait "des liens avec des groupes et organisations terroristes internationaux, particulièrement Al Qaïda, le Groupe islamique combattant marocain (GICM) et le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, algérien, devenu Branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique)", apparus comme des tumeurs parfaitement armés, organisés et entraînés militairement et idéologiquement. Le ministre a ajouté que "certains membres de ce réseau terroriste ont bénéficié, grâce aux relations nouées par Abdelkader Belliraj avec des organisations terroristes internationales, d'entraînement au maniement des armes et à la fabrication d'explosifs à partir de produits chimiques disponibles sur le marché".
Le réseau étonne par ses connexions avec des responsables islamistes modérés du parti al-Balil al-Hadari, un mouvement qui comme le réseau aurait entretenu dans le passé des relations avec des milieux chiites iraniens ou proches du Hezbollah.
Si Rabat a encore un doute, voilà de quoi le rassurer. Ahmadinejad, le président iranien, a affirmé mardi à Téhéran que le renforcement des liens de coopération entre l'Iran et le Maroc sert les intérêts des deux peuples marocain et iranien frères et de la « Oumma islamique ». Une vision claire comme de l’eau de roche. La constitution des mollahs ne reconnaissant pas les frontières géographiques, Khomeiny avait pour projet l’instauration d’un empire intégriste sur l’ensemble du monde musulman. Il avait créé pour cela le corps des gardiens de la révolution, chargés militairement, économiquement et idéologiquement de la conquête. Le gouvernement actuel de l’Iran est en majorité issu du corps des Pasdaran, les ministres et cadres mobilisés derrière ces accords de coopération, aussi.
Ahmadinejad avait donc un sourire vorace mardi en parlant des « intérêts de la Oumma islamique ».
http://www.iranmanif.org/content/view/3745/42/
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Iran Manif – Coïncidence ou inquiétude américaine ? Alors que le Maroc signait des accords de coopération avec Téhéran, hier le roi Mohammed VI a reçu David Welch, secrétaire d'Etat adjoint américain chargé du Proche-Orient avec lequel il s'est entretenu comme par hasard justement de la coopération bilatérale et de l'Iran. Comme si pour empêcher le Maroc de basculer, les Etats-Unis offraient des contreparties alléchantes et des mises en garde très sérieuses. Washington ne veut pas de brèche dans le blocus qu’il met en place contre l’Iran.
On comprend difficilement les raisons qui poussent le Maroc à scier aussi consciencieusement la branche sur laquelle il est assis, alors que ses propres services de sécurité pointent de toutes parts les connexions entre l’Iran et les réseaux intégristes qui minent le pays.
Le démantèlement d'un réseau islamiste au Maroc pourrait lever le voile sur une série de meurtres politiques commis à la fin des années 1980 en Belgique. Le chef, Abdelkader Belliraj, a les deux nationalités belge et marocaine. Il a commis des attentats et des meurtres au nom de Abou Nidal, depuis Beyrouth, terreau privilégié du terrorisme de Téhéran. Mais la piste d'agents du Hezbollah agissant pour le compte de l'Iran avait été abandonnée faute de preuves, ou par peur…
Pourtant la piste iranienne a une odeur entêtante : Belliraj est soupçonné d'avoir assassiné en 1989 un représentant de la communauté juive en Belgique et deux responsables musulmans opposés à la fatwa visant Salman Rushdie, Il aurait aussi éliminé le recteur de la Grande Mosquée de Bruxelles et son adjoint, le 29 mars 1989, qui avaient contesté la fatwa contre Salman Rushdie, lancée la même année par l'Iran.
Quelque 32 personnes ont été arrêtées lundi et mardi pour appartenance ou complicité avec un "important réseau terroriste à soubassement jihadiste", selon les autorités marocaines. Le ministre marocain de l'Intérieur Chakib Benmoussa a souligné que ce réseau avait "des liens avec des groupes et organisations terroristes internationaux, particulièrement Al Qaïda, le Groupe islamique combattant marocain (GICM) et le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, algérien, devenu Branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique)", apparus comme des tumeurs parfaitement armés, organisés et entraînés militairement et idéologiquement. Le ministre a ajouté que "certains membres de ce réseau terroriste ont bénéficié, grâce aux relations nouées par Abdelkader Belliraj avec des organisations terroristes internationales, d'entraînement au maniement des armes et à la fabrication d'explosifs à partir de produits chimiques disponibles sur le marché".
Le réseau étonne par ses connexions avec des responsables islamistes modérés du parti al-Balil al-Hadari, un mouvement qui comme le réseau aurait entretenu dans le passé des relations avec des milieux chiites iraniens ou proches du Hezbollah.
Si Rabat a encore un doute, voilà de quoi le rassurer. Ahmadinejad, le président iranien, a affirmé mardi à Téhéran que le renforcement des liens de coopération entre l'Iran et le Maroc sert les intérêts des deux peuples marocain et iranien frères et de la « Oumma islamique ». Une vision claire comme de l’eau de roche. La constitution des mollahs ne reconnaissant pas les frontières géographiques, Khomeiny avait pour projet l’instauration d’un empire intégriste sur l’ensemble du monde musulman. Il avait créé pour cela le corps des gardiens de la révolution, chargés militairement, économiquement et idéologiquement de la conquête. Le gouvernement actuel de l’Iran est en majorité issu du corps des Pasdaran, les ministres et cadres mobilisés derrière ces accords de coopération, aussi.
Ahmadinejad avait donc un sourire vorace mardi en parlant des « intérêts de la Oumma islamique ».
http://www.iranmanif.org/content/view/3745/42/
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