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Khartoum expulse 13 ONG accusées d’aider la CPI

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  • Khartoum expulse 13 ONG accusées d’aider la CPI

    Bataille diplomatique pour le président El-Bachir

    Les manifestations de soutien au président El-Bachir se poursuivent au Soudan après son inculpation par la Cour pénale internationale. Après le lancement d’un mandat d’arrêt à son encontre pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, Omar El-Bachir a affirmé que «rien ne changera les plans et les programmes du gouvernement, même sous la pression du néocolonialisme». A travers le monde, si les pays occidentaux ont applaudi la décision de la CPI, les pays arabes, africains et du monde musulman se disent inquiets quant à la vision partielle et partiale de la justice internationale.

    «La décision de la CPI ne va rien changer aux plans et aux programmes du gouvernement», a dit le président El-Bachir à des membres de son parti et de l’opposition lors d’une réunion tard jeudi soir et dont le compte-rendu a été publié hier par l’agence officielle Suna. Parmi ces plans et programmes, la poursuite du processus de paix au Darfour au lendemain de la signature à Doha (Qatar) d’un accord de principe avec le Mouvement pour la justice et l’égalité, le plus représentatif des mouvements rebelles au Darfour. Mais aussi des mesures de souveraineté à l’égard d’ONG activant dans cette région. D’ailleurs, les premières mesures prises par le Soudan en réaction à la décision de la CPI étaient l’expulsion de pas moins de 13 organisations non gouvernementales internationales. «Cela fait 20 ans que nous sommes sous la pression du néocolonialisme et de ses instruments comme la CPI, le Conseil de sécurité des Nations unies et le Fonds monétaire international», a martelé le président soudanais lors d’un discours devant plus de 10 000 personnes dans le centre de Khartoum. Le Président a confirmé l’expulsion, annoncée la veille, de dix ONG actives au Darfour, théâtre de la plus importante mission humanitaire au monde, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. «Nous expulsons dix ONG parce qu’elles ont violé les lois du pays et n’ont pas respecté leur mandat», a expliqué Omar El-Bachir lors d’un Conseil des ministres.

    D’autres ONG pourraient prendre le même chemin, a prévenu le chef de la commission soudanaise des affaires humanitaires, Hassabo Mohammed Abdou Rahmane, accusant la dizaine d’organisations déjà sommées de partir d’avoir collaboré avec la CPI. L’ONU a annoncé jeudi soir que trois autres ONG ont été sommées de partir, portant à treize le nombre des organisations expulsées.

    Si les pays occidentaux ont applaudi la décision de la CPI, les pays africains, arabes et musulmans se sont dits inquiets de cette partialité flagrante de la CPI. D’ailleurs, une mission diplomatique arabe et africaine doit se rendre à New York pour exhorter le Conseil de sécurité d’ajourner, pour une année, la décision de la CPI, et ce conformément à l’article 16 du traité de Rome. Pour sa part, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine s’apprête à demander au Conseil de sécurité d’interrompre la procédure de la CPI contre le président soudanais.

    La Chine, partenaire stratégique du Soudan, a réaffirmé son attachement à la stabilité dans la région. Selon le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, «la Chine s’oppose à tout acte qui pourrait perturber la situation pacifique globale du Darfour et du Soudan». Aussi, Pékin dit soutenir la démarche arabo-africaine auprès du Conseil de sécurité. «La Chine espère que le Conseil de sécurité respectera et écoutera l’appel de l’UA, de la Ligue des Etats arabes et des membres du Mouvement des non-alignés, agira selon l’article 16 du statut de Rome et demandera à la CPI de suspendre l’enquête et les poursuites», a souligné Qin Gang.

    Le Jeune Indépendant
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