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Lazhari Labter, La cuillère et autres petits riens

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  • Lazhari Labter, La cuillère et autres petits riens

    Dans ce livre de 102 pages, La cuillère et autres petits riens, le journaliste et éditeur Lazhari Labter met les aiguilles de l’horloge à l’envers. Il remonte le temps et rassemble un à un les lambeaux de ses souvenirs d’enfance à Laghouat, sa ville natale. (La plupart des chapitres de ce récit commencent par «je me souviens»). L’auteur nous raconte son quotidien dans une famille très modeste, mais ô combien aimante.

    Lazhari Labter rend hommage à son père, qui suait sang et eau pour subvenir aux besoins de sa famille. La fin de mois, c’était la fête à la maison : «Je me souviens qu’à la fin de chaque mois, rien qu’au sourire radieux qui illuminait son visage émacié, je savais que mon père venait de toucher sa paye de waqqaf de la commune… Le lendemain de la paie, tôt le matin, alors que nous dormions encore, mon père allait en ville et revenait avec des beignets achetés chez le tounsi, le Tunisien, spécialiste en la matière. Un beignet ordinaire pour chacun et deux gros beignets aux œufs que mon père partageait équitablement entre nous…» p.34 et 35.

    L’auteur nos parle également de sa passion pour les bandes dessinées. Il économisait le moindre petit sou pour pouvoir s’offrir un illustré de Zembla, Obélix, Alim, Miki le Ranger… Le cinéma exerçait sur lui une fascination extraordinaire « cilima… un mot magique dont l’évocation seule ouvrait la porte des rêves les plus beaux…

    Pour accéder au cinéma, il fallait se battre… Le minuscule guichet derrière lequel le préposé délivrait les tickets pour le paradis était pris d’assaut dès l’ouverture… » p.62 et 63. Dans son récit intitulé «Le typhus», l'auteur parle de la misère qui s’était abattue sur Laghouat comme le lui avait rapporté son père… « Am at-tifis (l'année du typhus) fut la plus dure. C’était au temps de la Seconde Guerre mondiale… Pour ne pas mourir de faim, les hommes suivaient les charrettes tirées par les chevaux des militaires français. Ils ramassaient les crottes pour en extraire les grains d’orge et les manger.» p.76.

    Mais le chapitre le plus poignant et le plus émouvant est celui réservé par l’auteur à sa mère Zohra, aujourd’hui disparue. «Est-ce d’avoir trop regardé dans les yeux le malheur que tes yeux sont si tristes ? Est-ce de ne les avoir jamais fixés longuement que c’est aujourd’hui seulement que je m’en aperçois ? Trop tard pour adoucir, ne serait-ce que par des paroles, la profonde tristesse qui y avait élu domicile… Chère d’entre les chers ô ma chère, toi plus chère que mon âme et mon sang…» p.99 et 100.

    Quant à la cuillère qui a donné son nom à cet ouvrage et qui illustre la couverture du livre, elle existe réellement. C’est une cuillère en acier inoxydable qu’un soldat français avait égaré durant la guerre… Vous découvrirez l’histoire de cet ustensile si cher aux yeux de l’écrivain en lisant son récit. Un ouvrage touchant par sa sincérité et sa simplicité. A lire absolument.

    La cuillère et autres petits riens, de Lazhari Labter,
    éditions Lazhari Labter (2008, prix 350 DA)

    Par le Soir

  • #2
    La période des années du typhus est très bien illustrée dans le film chroniques des années de braises filmé en majorité tourné dans la ville de Laghouat; les années sont appelées d'après les événements majeurs, l'année 3am el shar ( la misère); l'année courat l'allemagne ( la bombe); l'année boushaker et ainsi de suite...
    Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

    J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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