Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La crise partie pour durer

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La crise partie pour durer

    Les mauvaises nouvelles pleuvent. Après la dégringolade des cours du baril, qui traine encore sous la barre des 45 dollars en dépit des efforts de l’Opep, le Fonds monétaire international (FMI) vient d’annoncer, par le biais de son directeur général adjoint, John Lipsky, que la récession devra se poursuivre au moins durant deux ans.

    La reprise de la croissance mondiale pourrait donc ne pas intervenir avant la fin de l'année prochaine, voire au début 2011. Ces déclarations du numéro 2 de l’institution de Bretton Woods viennent anéantir les derniers espoirs des économistes qui s’attendaient à une reprise de la croissance dès 2010. John Lipsky, qui s’exprimait lors d’une interview au quotidien britannique Daily Mail, a estimé que les calculs du FMI «suggèrent que le recul du PIB au quatrième trimestre de l'an dernier et au premier trimestre de cette année aura été le plus marqué que nous puissions trouver dans les archives de l'après-guerre». Il a justifié le recours des pays occidentaux à des mesures protectionnistes de leurs économies en affirmant qu'une «puissante réponse politique est tout à la fois nécessaire et justifiée». Preuve de la gravité de cette crise internationale, le FMI veut revoir à la baisse ses prévisions globales pour 2009. Le Fonds monétaire international prévoyait en janvier une croissance limitée de 0,5% de l'économie mondiale, il pourrait, cette fois, annoncer une nouvelle baisse. «Le consensus qui se fait, c'est qu'il semble que la baisse dans les économies avancées se poursuivra cette année et l'année prochaine. Cela signifierait qu'il n'y aurait pas de retour à une tendance de croissance dans les économies avancées avant le second semestre de l'année prochaine, voire le début de l'année suivante (2011)», avertit John Lipsky. Il a préconisé ainsi des réponses politiques sans précédent, et notamment à une action monétaire, indispensable pour maintenir le fonctionnement du système financier. Le 2 avril prochain, Londres doit accueillir un sommet du G20, regroupant pays développés et pays en développement pour tenter d'imaginer une issue à la crise financière. Les experts du FMI estiment que les pays émergents et, en particulier ceux qui dépendent des cours des hydrocarbures, pourraient être les plus exposés dans les prochains mois.

    Chute des recettes pétrolières

    Pour l’Algérie, les économistes s’attendent à un «crash» au cours de l’année 2010. Les réserves de changes du pays permettent aujourd’hui à une économie nationale affaiblie par la dégringolade des prix du baril de résister tant bien que mal aux premières retombées de la crise financière.

    Cependant, l’embellie financière de l’Algérie est en réalité éphémère. L’épuisement des réserves de change pourrait s’accélérer en 2009 à cause de l’importance des dépenses budgétaires (155 milliards de dollars), la fébrilité du billet vert face à l’euro et la dépendance du pays aux importations (35 milliards de dollars). 2009 s’annonce déjà comme l’année du déficit commercial. Le ministre de l’Energie et des Mines avait d’ailleurs déclaré, fin février dernier, que les recettes pétrolières de l’Algérie allaient se rétrécir cette année à seulement 30 milliards de dollars contre 78 milliards de dollars en 2008. La donne est en train de changer pour l’Algérie et les discours rassurants proférés par certains membres du gouvernement semblent de plus en plus sujets à caution. L’éloquence des chiffres commence à convaincre le gouvernement de revoir sa position vis-à-vis des perspectives de la crise internationale. Chakib Khelil a été le premier à opter pour la circonspection en évoquant les perspectives de la récession mondiale. Le 24 février dernier, il avait averti, à partir d’Oran, que la consistance de la récession de l'économie mondiale va se poursuivre. «La crise économique mondiale, très profonde, a généré une faiblesse de la demande sur toutes les matières premières y compris le pétrole. Il y a eu un déclin de la croissance mondiale de 5% à seulement 2% », avait regretté Chakib Khelil. Il a ajouté que les perspectives d'une reprise de l'économie mondiale dans les tout prochains mois restent «incertaines». «Personne ne sait quand ça va reprendre », a-t-il affirmé.

    Le Financier
Chargement...
X