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La finance islamique dévoile ses charmes

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  • La finance islamique dévoile ses charmes

    Pas d'exposition aux produits toxiques du type subprime, voilà ce qui a sauvé la finance islamique. Aucune chance en effet qu'elle succombe à la tentative de ces actifs : cette finance est régie par un ensemble de règles religieuses qui interdisent, entre autres, la spéculation et les taux d'intérêt.

    Heureusement pour l'Occident : "La loi islamique ne requiert pas que le vendeur d'un produit soit musulman, ni que ses autres services soient islamiques." En bref, la finance islamique est également ouverte aux non-musulmans. Nabeel Shoaib, directeur de HSBC Amanah, tord ainsi le cou aux idées reçues, dans le magazine The Banker.

    Quand la banque se plie à la règle religieuse

    Les origines de la finance islamique remontent aux années 1970, avec la création de la première banque commerciale islamique et de l'Islamic Development Bank. Elle a ensuite connu une accélération après les attentats du 11-Septembre, alors que les capitaux arabes étaient massivement rapatriés vers le golfe Persique. Ajoutez à cela l'explosion des cours du pétrole, et vous obtenez une industrie en pleine croissance.

    D'après Usman Hayat, directeur du CFA Institute of Islamic Finance and Environmental and Social Governance, les actifs de la finance islamique se chiffreraient aujourd'hui entre 750 et 1 000 Mds$, enregistrant ces dernières années une croissance de 15 à 20% par an. La finance islamique existe pour toutes les activités bancaires, de la banque de détail à l'assurance, en passant par l'investissement.

    La charia en bref

    La différence avec notre finance occidentale classique : son respect des règles de la charia. Comment ? Par une série d'obligations et de devoirs :
    – interdiction de percevoir des intérêts pour le simple motif de l'écoulement du temps ;
    – interdiction de financer ou d'investir dans des secteurs aux activités prohibées : armes, alcool, pornographie, porc ;
    – interdiction de prendre un risque élevé, soit en souscrivant à des contrats risqués, soit en se livrant à une activité de pari, donc de spéculation ;
    – obligation d'adosser toute activité à un actif réel ;
    – obligation de partager les pertes et les profits entre les parties impliquées

    La banque islamique

    "Contrairement à la finance classique, qui peut largement reposer sur des prêts monétaires, la finance islamique promeut le commerce d'actifs concrets et le partage des risques et des pertes, encourage l'entrepreneuriat, décourage les comportements spéculatifs et insiste sur l'inviolabilité des contrats", explique Usman Hayat dans le Financial Times. De plus, la finance islamique n'investit pas dans des entreprises dont l'endettement dépasse 33%, ce qui la préserve de certaines mauvaises surprises.

    La bonne gouvernance, des bilans solides, un faible endettement – sans compter des conceptions éthiques –, voilà les critères de choix des banques islamiques quand elles sélectionnent des entreprises sur lesquelles miser. Certes, la chute du pétrole et la crise internationale du crédit pourraient causer quelques soucis de liquidités à ces établissements. D'une manière générale, leurs perspectives de croissance restent cependant exceptionnelles.

    "Avec approximativement 1,5 milliard de musulmans dans le monde, il y a un énorme potentiel de croissance pour les produits financiers basés sur des critères religieux. L'investissement charia compatible est l'un des nouveaux domaines de la finance globale à la plus forte croissance", estime Imogen Dillon Hatcher, directrice du Groupe FTSE pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique.

    Des fonds respectant la charia

    Il est possible de profiter du succès de la finance islamique, notamment grâce à l'un des cinq cents fonds islamiques existants. Ils ont une stricte manière de choisir les entreprises qui les composent. Les gérants sélectionnent celles dont les activités ne sont pas en contradiction avec la charia, puis ils éliminent celles qui sont trop endettées ou aux principes de gouvernance douteux.

    Si une entreprise s'écarte ensuite des principes religieux, une partie des dividendes est reversée à des oeuvres de charité. Le profil des entreprises choisies rend ces fonds attrayants, mais leur existence est récente, ce qui limite une analyse de leurs résultats.

    Le FTSE, le Dow Jones et le MSCI ont développé des indices islamiques, qui suivent un panier d'entreprises respectant la charia. Entre mai 2007 et fin septembre 2008, le MSCI World Islamic Index affichait 7 points de plus que le MSCI World Index. Quant à ceux que seule la présence d'un établissement bancaire dans leur quartier rassure, sachez que les banques islamiques devraient arriver en France en 2009.

    Par Ingrid Labuzan, 10 mars 2009
    Money Week
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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