Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le patriotisme au fond de l’urne

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le patriotisme au fond de l’urne

    L’acte de voter est assimilé à une preuve d’amour pour son pays

    Le patriotisme au fond de l’urne


    Le pouvoir panique terriblement à l’idée que l’élection présidentielle ne puisse trouver preneur parmi la majorité des Algériens. C’est une angoisse qui s’écrit, se lit et se dit en cette période de précampagne.



    Cela saute aux yeux. L’affiche officielle destinée à titiller l’ego des citoyens-électeurs pour leur faire croire que c’est eux qui décident véritablement du sort de leur pays est un ratage publicitaire. « Ne laissez personne décider à votre place ! » Sans être spécialiste de la sémiologie de l’image, ce message se décline comme un ordre militaire à exécuter sans sourciller. Ce style direct, à l’accent menaçant, agresse presque le passant auquel il est pourtant adressé alors qu’il est supposé le mobiliser pour accomplir son devoir électoral. Les concepteurs de ce slogan semblent avoir confondu entre campagne et propagande. Le ton y est, en tout cas, très zerhounien. Il est en effet suggéré qu’il y a des personnes, des partis ou des forces occultes (?) qui voudraient empêcher le citoyen de voter ce jour « béni » du 9 avril.
    Pis encore, inviter les gens à ne laisser personne décider à leur place risque de produire l’effet contraire… On pourrait comprendre que nul n’a le droit de décider à notre place, y compris le président de la République ! Sans trop forcer la lecture, le message peut être interprété, comble de l’ironie, comme une invitation, sans le vouloir bien sûr, à l’abstention. Au-delà de l’esthétique de l’image qui laisse trop à désirer pour une affiche aussi importante, l’analyse de son contenu est, à tout le moins, équivoque. On remarquera que dans les régions berbérophones comme en Kabylie, le slogan se déclame en tamazight, histoire de titiller la fibre culturelle dans une région où les principaux partis se sont déclaré hors course. Mais là aussi, la tonalité du message n’en est pas moins policière.
    Algérie mon amour, « j’vote pas… »
    Tout se passe comme si la campagne de sensibilisation vise non pas à appeler les Algériens à aller voter, mais à les empêcher de boycotter. C’est très différent et c’est symptomatique de cette crainte manifeste d’une désaffection populaire du rendez-vous du 9 avril. Ce sentiment d’incertitude se confirme aussi à travers ces bataillons « d’artistes » envoyés depuis hier dans les 48 wilayas pour suppléer le manque d’engouement des citoyens face au formidable battage médiatique orchestré par l’ENTV et les journaux apparentés. Le slogan de ces caravanes politico-artistiques est à la limite de la provocation : « J’aime mon pays donc je vote ! » A contrario, si je ne vote pas, je n’aime pas mon pays… C’est là une drôle de façon de faire de la réclame politique, qui consiste à accuser par anticipation une partie des Algériens de détester leur pays pour la simple raison qu’ils ne souhaitent pas accorder une rallonge de vie à un régime qu’ils considèrent en putréfaction.
    Assimiler l’acte de voter à une déclaration confirmatoire de son amour pour son pays est certainement un objet politique et juridique non identifié en droit constitutionnel et institutions politiques. Cela ressemble à s’y méprendre à la devise de Abassi Madani qui avait assimilé le vote en faveur du FIS à un sauf-conduit pour le paradis… Et Ghlamallah des affaires religieuses n’a pas été loin de cette liaison dangereuse en mettant entre guillemets et devant les imams le patriotisme des partisans du boycott de la présidentielle. Or, si l’on suit ce raisonnement par l’absurde, un Algérien même corrompu, voleur, violeur bénéficierait de la carte « nationaliste » par les services compétents juste après avoir glissé son bulletin, le 9 avril prochain, dans la fente de l’urne. En conclusion, les Algériens sont invités à avoir tous les défauts du monde, mais pas celui d’être boycotteur. Il leur est promis que leurs péchés, aussi grands soient-ils, seront effacés au sortir de l’isoloir. Ils seront blanchis comme par magie.




    Par Hassan Moali-el watan
    PARLER EST UN BESOIN,ECOUTER EST UN ART.

  • #2
    Moha

    Tout à fait daccord!!!! Les moyens qu'ils utilisent pour acquérir des voix sont scandaleux.
    Dernière modification par absent, 13 mars 2009, 11h16.

    Commentaire


    • #3
      profondeurs abyssales...

      Assimiler l’acte de voter à une déclaration confirmatoire de son amour pour son pays est certainement un objet politique et juridique non identifié en droit constitutionnel et institutions politiques.
      Et assimiler le crétin qui a pondu ça à un journaliste est une insulte suprême à toute la profession....enfin tout l'article est un torchon (Saint-torchon pardon, je sais qu'ils sont utiles en cuisine )

      Je le redis :si j'étais dictateur, je vous raconte pas comment je la bichonnerais cette presse de si haute facture . Subventions, salaires multipliés par 10, avantages en nature, passe-droit et j'en passe

      Qu'elle continue à casser du sucre sur mon dos, elle fait mes affaires. Et le premier qui ose dire un mot en ma faveur, je lui coupe la tête pour apprendre aux autres à vivre. Non mais!!! C'est la porte ouverte aux nuits blanches si je laisse faire
      « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

      Commentaire


      • #4
        Et assimiler le crétin qui a pondu ça à un journaliste est une insulte suprême à toute la profession....enfin tout l'article est un torchon (Saint-torchon pardon, je sais qu'ils sont utiles en cuisine )
        J'osais pas l'écrire

        Or, si l’on suit ce raisonnement par l’absurde, un Algérien même corrompu, voleur, violeur bénéficierait de la carte « nationaliste » par les services compétents juste après avoir glissé son bulletin, le 9 avril prochain, dans la fente de l’urne. En conclusion, les Algériens sont invités à avoir tous les défauts du monde, mais pas celui d’être boycotteur. Il leur est promis que leurs péchés, aussi grands soient-ils, seront effacés au sortir de l’isoloir. Ils seront blanchis comme par magie.
        que dit la loi électorale sur ce cas précis?

        Il nous fait une démonstration par l'absurde, sur des hypothèses complétement absurdes.
        « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

        Commentaire


        • #5
          Moha

          Il a raison, ma dikelkoumche!!!

          Votre argument: euh.... c'est un torchon.... euhh.... mais vraiment un vrai torchon.......pourquoi?? je sais pas, je n'ai pas envie qu'il ait raison.

          Le sien: Constatation simple des faits qui ONT LIEU aujourd'hui en algérie sous Boutesrika. Les boycotteurs sont traqués plus que les terroristes.
          Dernière modification par absent, 13 mars 2009, 11h19.

          Commentaire


          • #6
            Les journalistes ne sont ni bichonnés ni favorisés !

            Ils ont payé un prix très fort durant la décennie noire (qui est aujourd'hui grise!)pendant que d'autres poltrons hypocrites se faisaient pousser la barbe !
            Les journalistes ont gagné le droit d'être fier et d'écrire librement pour avoir grâce à leur combat sauvegardé une toute petite parcelle de démocratie en Algérie.
            Je ne vois rien d'illogique dans le brillant article de M.Moali que je ne connais que par ces écrits. Son texte est très clair sauf pour ceux qui manient l'insulte à la place de la reflexion !
            En effet, si l'amour du pays se mesure au nombre de cachets figurant sur sa carte de vote alors les millions d'algériens qui n'ont jamais voté et qui ne participeront pas plus à la prochaine mascarade sont des ennemis de l'Algérie...rien de plus logique!
            Or les abstentionnistes qui seront, j'en suis convaincu, très nombreux n'ont de leçons de patriotisme à recevoir de personne...Mais eux, ils aime l'Algérie quand elle est belle, libre, intelligente, riche, incorruptible, une Algérie ou un journaliste peut exprimer une opinion ou rapporter un fait sans risquer de se faire traiter de crétin par d'autres algériens qui ne le connaissent même pas !

            Kadé.
            "DOUTER de tout ou CROIRE à tout sont deux positions confortables:Elles ne demandent pas de réflexion"

            Commentaire


            • #7
              Moha

              Bravo, tu as bien résumé les choses.

              Commentaire


              • #8
                "Le slogan de ces caravanes politico-artistiques est à la limite de la provocation : « J’aime mon pays donc je vote ! » A contrario, si je ne vote pas, je n’aime pas mon pays…"

                ................................

                Vu comme ça Bledard et zakia6060 sont de vrais patriotes

                Commentaire


                • #9
                  Algérie mon amour, « j’vote pas… »

                  J’aime mon pays donc je vote !

                  ça me rappelle un slogan du fis: 6, el fis, li mayvotich r'khiss

                  Commentaire


                  • #10
                    Très bon article qui résume à peu près ce que je pensais depuis peu de temps à peine. Le boycotte enfin une arme qui est capable de toucher les fantômes du pouvoir!

                    Commentaire

                    Chargement...
                    X