Dominique Strauss-Kahn a estimé hier que la crise actuelle était sans précédent depuis soixante ans. Il a appelé la communauté internationale à ne pas oublier l'Afrique, qui risque également de faire les frais de la tempête économique.
Cette fois, c'est officiel. On savait déjà que les Etats-Unis, le Japon et l'Europe étaient en route pour une année de récession en 2009. Hier, Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), est allé plus loin, en estimant publiquement que la récession allait être mondiale. Sans donner de chiffres, il n'a pas caché que les prochaines statistiques que publierait le fonds devraient faire « apparaître une croissance mondiale qui, pour la première fois depuis soixante ans, sera négative ». Jusqu'à présent, Dominique Strauss-Kahn évoquait une croissance mondiale nulle.
Par la même occasion, il a estimé que la crise actuelle pouvait désormais être qualifiée de « grande récession ». Un nom de baptême certes peu réjouissant, mais réaliste, au vu des prévisions du FMI. A l'ouverture hier d'une conférence sur l'impact de la crise économique mondiale sur le continent africain, il a dit anticiper, désormais, « la pire performance que la plupart d'entre nous ont jamais vue ». Les causes de ce scénario noir sont connues : l'assainissement financier des institutions financières mondiales, « associé à un effondrement de la confiance des ménages et des milieux d'affaires mine la demande intérieure à travers le monde ».
Aucune bonne nouvelle
Les nouvelles en provenance d'Europe sont, hélas, en ligne avec ce pessimisme. Jean-Claude Junker, le président de l'Eurogroupe, a ainsi constaté que la conjoncture avait connu une « nette dégradation » depuis février et qu'aucune bonne nouvelle n'était pour l'heure en vue. Il faut désormais s'attendre, a-t-il dit, à une « récession profonde » qui « dépasse en ampleur celle du début des années 1990 ». Joaquin Almunia, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a avoué que la reprise économique, jusqu'alors espérée fin 2009, n'aurait probablement pas lieu avant 2010 « dans le meilleur des cas ». Et il a laissé entendre que la Commission pourrait encore revoir à la baisse ses prévisions économiques au mois d'avril. Pour l'instant, Bruxelles table officiellement sur une contraction du PIB de 1,9 % en zone euro et de 1,8 % dans l'Union à vingt-sept. Dominique Strauss-Kahn a surtout mis l'accent hier sur les conséquences désastreuses que cette crise pourrait avoir sur le continent africain. « Même si la crise a été lente à atteindre les rivages de l'Afrique, nous savons tous qu'elle arrive et que son impact sera sévère », a-t-il prévenu.
« Menace de violences »
Entre la chute du commerce mondial, celle des investissements internationaux, et les envois d'argent des diasporas qui diminuent, les mauvaises nouvelles s'accumulent. Après une croissance de 5,4 % en 2008, le continent pourrait retomber autour de 3 % cette année. Mais « même cette donnée pourrait s'avérer trop optimiste si la crise empire », a jugé Dominique Strauss-Kahn. Il a donc appelé la communauté internationale à ne pas perdre de vue les objectifs de solidarité qu'elle s'était fixés vis-à-vis de l'Afrique, au temps où la croissance mondiale était vigoureuse. Et de prévenir que l'enjeu dépasse largement les questions économiques. Il s'agit, selon lui, de « contenir également la menace de violences civiles, peut-être même d'une guerre ».
Par G. G.
Source : lesechos.fr
Cette fois, c'est officiel. On savait déjà que les Etats-Unis, le Japon et l'Europe étaient en route pour une année de récession en 2009. Hier, Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), est allé plus loin, en estimant publiquement que la récession allait être mondiale. Sans donner de chiffres, il n'a pas caché que les prochaines statistiques que publierait le fonds devraient faire « apparaître une croissance mondiale qui, pour la première fois depuis soixante ans, sera négative ». Jusqu'à présent, Dominique Strauss-Kahn évoquait une croissance mondiale nulle.
Par la même occasion, il a estimé que la crise actuelle pouvait désormais être qualifiée de « grande récession ». Un nom de baptême certes peu réjouissant, mais réaliste, au vu des prévisions du FMI. A l'ouverture hier d'une conférence sur l'impact de la crise économique mondiale sur le continent africain, il a dit anticiper, désormais, « la pire performance que la plupart d'entre nous ont jamais vue ». Les causes de ce scénario noir sont connues : l'assainissement financier des institutions financières mondiales, « associé à un effondrement de la confiance des ménages et des milieux d'affaires mine la demande intérieure à travers le monde ».
Aucune bonne nouvelle
Les nouvelles en provenance d'Europe sont, hélas, en ligne avec ce pessimisme. Jean-Claude Junker, le président de l'Eurogroupe, a ainsi constaté que la conjoncture avait connu une « nette dégradation » depuis février et qu'aucune bonne nouvelle n'était pour l'heure en vue. Il faut désormais s'attendre, a-t-il dit, à une « récession profonde » qui « dépasse en ampleur celle du début des années 1990 ». Joaquin Almunia, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a avoué que la reprise économique, jusqu'alors espérée fin 2009, n'aurait probablement pas lieu avant 2010 « dans le meilleur des cas ». Et il a laissé entendre que la Commission pourrait encore revoir à la baisse ses prévisions économiques au mois d'avril. Pour l'instant, Bruxelles table officiellement sur une contraction du PIB de 1,9 % en zone euro et de 1,8 % dans l'Union à vingt-sept. Dominique Strauss-Kahn a surtout mis l'accent hier sur les conséquences désastreuses que cette crise pourrait avoir sur le continent africain. « Même si la crise a été lente à atteindre les rivages de l'Afrique, nous savons tous qu'elle arrive et que son impact sera sévère », a-t-il prévenu.
« Menace de violences »
Entre la chute du commerce mondial, celle des investissements internationaux, et les envois d'argent des diasporas qui diminuent, les mauvaises nouvelles s'accumulent. Après une croissance de 5,4 % en 2008, le continent pourrait retomber autour de 3 % cette année. Mais « même cette donnée pourrait s'avérer trop optimiste si la crise empire », a jugé Dominique Strauss-Kahn. Il a donc appelé la communauté internationale à ne pas perdre de vue les objectifs de solidarité qu'elle s'était fixés vis-à-vis de l'Afrique, au temps où la croissance mondiale était vigoureuse. Et de prévenir que l'enjeu dépasse largement les questions économiques. Il s'agit, selon lui, de « contenir également la menace de violences civiles, peut-être même d'une guerre ».
Par G. G.
Source : lesechos.fr
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