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Éducation sexuelle dans le milieu scolaire en Algérie

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  • Éducation sexuelle dans le milieu scolaire en Algérie

    En Algérie, la sexualité des enfants et des adolescent(e)s fait l’objet d’un nouveau tabou. Le trouble apporté par la surmédiatisation des peurs sociales ou les préoccupations sécuritaires complexifient considérablement la maturation et la construction de l’identité sexuelle pendant l’enfance.

    Nés de pères et de mères inconnus, les enfants abandonnés (ils seraient 6000 nés hors mariage, 15 000 en danger moral) sont délaissés sans que l’on sache ce que les parents sont devenus et sans que l’on puisse recourir à eux. En Algérie, un enfant peut ainsi être abandonné à l’Etat, il en est de même dans d’autres pays, où il peut être déposé en vue d’une adoption. Du point de vue juridique, ceci est important, car au lieu de protéger les droits de l’enfant, ce sont les parents que l’on protège en leur garantissant l’anonymat et en les libérant de leurs obligations. Dès lors, la loi atteint-elle son but ? Parvient-elle à protéger l’enfant, à lui assurer des conditions optimales de liberté et de dignité ?

    Si, d’évidence, se pose le problème de l’abandon, vécu tout autant par la mère que par l’enfant, il est facile, au nom de la morale ou de sentiments humanitaires, de dénigrer, voire de clouer au pilori, les mères qui abandonnent leur enfants : « Comment a-t-elle pu ? » « Elle n’a pas de cœur... ». Les jugements souvent entendus ne tiennent pas suffisamment compte de la réalité vécue par ces mères. Souvent, ces mères qui abandonnent leurs enfants sont très jeunes, presque toujours elles sont seules. Elles mêmes abandonnées... par le père, par leurs familles au moment de la grossesse. Bien avant déjà, elles ont été des enfants abandonnés par leurs propres mères. Et quand on a souffert d’un manque flagrant d’affection, il n’est souvent pas possible d’en donner... En Algérie, le taux des naissances illégitimes était de 0,2% en 1965. De combien est-il aujourd’hui ? Comment peut-on le diminuer ? Quelle stratégie adopter ? L’école, à notre avis, est le meilleur moyen pour sensibiliser, éduquer scientifiquement les générations futures afin d’éviter de tomber dans le cycle infernal de la prostitution, par le biais de l’éducation sexuelle.

    Éducation sexuelle


    L’éducation sexuelle devra être proposée de manière systématique aux élèves. Elle devra être assurée par un service de santé scolaire en partenariat avec l’enseignant et le psychologue spécialement formés, ainsi que par les médecins. Cette éducation sexuelle sera intégrée à l’éducation pour la santé, ce qui permettra d’utiliser un concept basé sur les possibilités d’apprentissage et les compétences du public cible. La prévention des grossesses chez l’adolescente fera partie du mandat et s’inscrira dans une approche tout à la fois globale et spécifique, en tenant compte de l’âge et des motivations des élèves à entrer en matière. Certes, le problème de ces grossesses en Algérie n’atteint pas l’ampleur décrite dans les grandes métropoles, notamment aux Etats-Unis. Mais la situation risque d’être ingérable. Les pouponnières pour enfants assistés (P.E.A) sont au nombre de dix (10) à travers tout le territoire. La prise en charge de ces enfants était dérisoire : 37 DA jour avant 2000 !!... En plus, il y a un manque flagrant de stratégie globale entre les services concernés et les partenaires privés (ONG) quant à la collaboration et à la coordination des efforts sur la manière de prévenir et de prendre en charge ce problème.

    Nos efforts doivent tendre à la sensibilisation, voire à l’amélioration de la situation actuelle, étant donné la souffrance intime et souvent dommageable, même à long terme, pour l’adolescente, liée soit à une interruption de grossesse, soit à la naissance d’un enfant qui, même désiré, peut poser une série de difficultés psychologiques et sociales tant pour lui même que pour sa mère. L’éducation sexuelle devra faire partie du programme scolaire et à tous les niveaux : primaire, moyen et secondaire. Elle devra être élaborée par les services de la santé, dans lesquels des infirmières, des médecins spécialistes, des psychologues et des psychopédagogues se partageront les tâches de prévention et de promotion de la santé. Ces programmes s’adresseront aux jeunes et à leurs parents à travers les associations de parents d’élèves, par des leçons collectives données en classe. Les principaux mandats attribués à l’éducation sexuelle seront les suivants :

    - Education sexuelle
    - 1 - Prévenir les maladies sexuellement transmissibles MST / sida.
    - 2 - Prévenir les grossesses dites non désirées.
    - 3 - Prévenir les abus sexuels.
    - Préventions des toxicodépendances
    - Prévenir l’abus de produits toxiques.
    - Promotion de la santé
    - Protéger et promouvoir la santé des jeunes en général. Les stratégies et les moyens pour réaliser les objectifs ainsi que l’adaptation des programmes correspondants seront déterminés en fonction de l’évolution des besoins et des priorités. Le tout sera conditionné par les ressources humaines et financières à disposition. Le programme d’éducation sexuelle devra être fortement orienté vers la prévention du sida et des abus sexuels, mais la contraception reste, elle aussi, une priorité. Ces points en relation avec la sexualité devront être abordés systématiquement lors des cours avec des variables selon les besoins spécifiques des classes d’âges différentes, les niveaux de connaissances et les motivations parfois hétérogènes des élèves d’une même classe.

    Le concept d’éducation pour la santé dans lequel ces interventions auront lieu et permettront à l’intervenant de tenir compte des besoins des élèves, mais aussi de leurs compétences dans la mesure où l’approche de l’enfant ou de l’adolescent, même si celui-ci est en difficulté, doit placer l’adulte dans une position de respect, d’écoute et de valorisation. L’expérience du terrain, à laquelle nous sommes très attachés, démontre chaque jour que l’exploitation des compétences des publics dits cibles, est un pari à ne pas manquer à condition que les adultes proches des adolescents veuillent bien y adhérer. Et c’est probablement à ce niveau qu’il faut travailler avec le plus de détermination. Pour ce faire, les intervenants (ONG - Etat) sont conscients de leur modeste contribution par rapport à ce que doivent assurer les parents et parfois les enseignants. Ces pourquoi, non seulement elles (les ONG) souhaiteraient travailler directement auprès des enfants et des adolescents afin de les aider à prendre conscience de façon critique des risques encourus par l’exercice de la sexualité, mais aussi pour apprendre, grâce aux témoignages de ces adolescents, ce qu’ils attendent des adultes qui les entourent, parents, enseignants, mais aussi de leurs pairs. Par ailleurs, il est important de maintenir un contact régulier avec les adultes proches car c’est un élément essentiel de l’information et son autorégulation. Il sera donc essentiel, dès la première approche, de recenser les besoins des jeunes en matière de sexualité et ceci dans un contexte relationnel.

    A priori, les jeunes que nous rencontrons ne vont pas tous mal et n’ont pas tous besoin de consultation auprès d’un(e) psychologue. Plus banalement, ils ont surtout besoin de reconnaître, sans gloriole, mais aussi sans honte, que leur sexualité existe, qu’elle a de la valeur et qu’ils ont besoin d’être motivés pour consulter le planning familial en temps voulu, le médecin gynécologue, ou un psychologue. Nouvelles attentes, nouvelles orientations

    A / Les élèves attendent de nous :


    - d’être compris dans leur spécificité d’adolescents ;
    - de pouvoir poser des questions sans être jugés négativement ;
    - d’obtenir des réponses concrètes ;
    - de se situer dans la société et dans le milieu de vie quotidien (famille, copains) ;
    - d’acquérir les moyens de faire des choix positifs concernant certains comportements ;
    - de pouvoir confronter leur opinion avec celles de leurs pairs ;
    - de connaître les lieux d’accueil et de prise en charge « hors école ». Par rapport à ces besoins qui s’inscrivent dans une recherche de l’autonomie propre à l’adolescence et de toute l’ambivalence associée à l’exercice réel de cette autonomie, aussi bien de la part des parents que des adolescents eux-mêmes, les adolescents ressentent souvent la nécessité de faire le point par leurs rapports au plaisir, la satisfaction immédiate de leurs pulsions ou leur « sublimation », leurs droits par rapport à l’amour, aux relations sexuelles, à la contraception, à l’interruption de grossesse, etc. Ils ont besoin d’être plus au clair dans leurs relations avec les adultes, parents, enseignants et autres, qu’ils accusent parfois d’incompréhension par rapport à leurs conduites « expérimentales ».

  • #2
    D’une façon plus intime, ils ont besoin que l’on reconnaisse leur droit à explorer leur corps, à mieux le connaître, car ce corps est sujet à bien des conflits plus ou moins maîtrisables. D’une manière spontanée, il est rare que les adolescents demandent des éclaircissements aux enseignants sur ces sujets. C’est pourquoi la référence à une personne extérieure à la famille et au projet pédagogique (l’approche par compétences) leur apporte un réel soulagement et nous sommes parfois surpris, voire étonnés de leur capacité à s’approprier cette plage de réflexion quand elle leur est offerte. Pour répondre à leur demande, l’adulte doit avant tout être respectueux des adolescents individuellement et en « groupe classe », quelle que soit la dynamique du groupe avant l’intervention. Quand celle-ci est « mauvaise », notamment quand il y a problèmes entre garçons et filles, il n’est pas rare que les conflits se réactivent et se manifestent violemment lors de ces interventions. C’est pourquoi si l’adulte doit être capable de dialoguer sans « pudeur » sur ce thème, de donner des réponses claires, il doit le faire sans porter de jugement de valeur défavorable sur ce qui est amené, mais plutôt de permettre l’émergence de certaines questions, même provocantes. Celles-ci sont utiles et en disent long, non seulement sur la violence intrinsèque des adolescents, mais aussi sur les violences dont ils sont victimes de la part des adultes par rapport, entre autres, à l’expression de leur sexualité. Dans ce contexte, si l’on voulait faire une boutade, l’intervenant devrait être une bonne éponge ainsi qu’un bon miroir.

    B / - Les orientations à prendre en considération :

    - être en confiance ;
    - pouvoir confronter son opinion à celle de ses pairs et de l’animateur ;
    - pouvoir s’exprimer soit anonymement par écrit, soit oralement ;
    - prendre conscience des risques personnels que l’on court ou que l’on fait courir aux autres et des choix possibles (sida, grossesses, etc.) ;
    - être capable de recourir aux moyens contraceptifs ;
    - être capable de connaître la marque de préservatif recommandé ;
    - être capable d’identifier les personnes ou les structures de référence et d’aide. L’école est un lieu d’enseignement, d’apprentissage, de formation et de vie qui devra permettre de favoriser non seulement l’expression des curiosités d’une manière générale mais aussi les interrogations sur le développement des individus, y compris le développement sexuel car l’école est aussi un lieu où les garçons et les filles peuvent vivre des histoires d’amour, de sexe, et où des idylles prennent naissance confrontées souvent au projet scolaire et faisant plus ou moins bon ménage avec celui-ci. Mettre à profit ce lieu de passage obligatoire que représente l’école afin d’offrir une réflexion dans ce domaine à l’ensemble des populations scolaires sera une opportunité à laquelle les intervenants donneront une signification toute particulière car cela fait partie d’un projet de régularisation des connaissances. En effet, les élèves sont bombardés par des masses d’informations parfois contradictoires concernant la sexualité.

    Les plus violentes d’entres-elles, dont la signification pour l’adolescent n’est pas toujours évidente à comprendre comme celles véhiculées par les films érotiques et les films pornographiques visionnés tard le soir, quand les parents sont absents, ou couchés, peuvent se trouver confrontées au mutisme de certains parents. On a des attitudes inadéquates quant aux limites à instaurer dans les méthodes éducatives. L’éducation sexuelle, que nous proposons d’introduire dans les programmes scolaires, ne devra pas être réduite à une simple information cognitive. Elle devra être un véritable dialogue entre un adulte extérieur à la famille, respectueux des valeurs liées à la sexualité et à ses différentes expressions, et l’enfant. Ceci afin de l’aider à comprendre que la sexualité est une valeur faisant partie intégrante de l’individu qui est susceptible de lui apporter des satisfactions relationnelles, physiques et affectives, tout en reconnaissant les risques liés à son exercice et les moyens d’y faire face.

    C / - Des moyens mis en œuvre :


    - proposer un moyen de réflexion sur la sexualité dans une ambiance propice à un échange entre les élèves eux-mêmes et les élèves avec l’animateur sur les connaissances, opinions, croyances en la matière. Outre les méthodes de pédagogie active pratiquées afin de solliciter une réflexion la plus libre possible, c’est avant tout la personnalité de l’intervenant qui va jouer un rôle décisif, d’autant plus qu’il aura matériellement peu de temps pour instaurer la confiance. C’est pourquoi l’intervenant, outre des connaissances scientifiques, une capacité de vulgarisation, associée à des compétences psychoaffectives et sociales, doit effectuer un sérieux travail sur lui-même étant donné que, tôt ou tard, il sera interpellé intimement par les élèves, voire remis en cause. Le non verbal a donc une place très importante dans ce travail. Dès le moment où l’intervenant entre dans la classe, les élèves prennent la mesure de son adéquation dans les deux premières minutes ; selon qu’il soit un homme ou une femme, son « look », etc. tout cela est repéré et il en sera fait quelque chose (le plus « impardonnable » étant d’entrer dans une classe « en faisant la tête »).

    Il serait donc important pour l’intervenant d’avoir pris le temps de réfléchir au besoin avec d’autres professionnels à sa propre sexualité et à son degré de tolérance par rapport au vécu des adolescents. Il serait recommandé de savoir prendre la juste distance afin de ne pas soulever d’émotions et d’inquiétudes disproportionnées par rapport à ce sujet qui reste délicat, bien qu’il serait meilleur l’intégrer dans le cursus scolaire et cela avec l’approbation des parents. C’est pourquoi la formation de base diversifiée de l’équipe des éducateurs pour la santé qui devrait être composée de médecins, d’infirmières, de psychologues, d’enseignants nécessiterait la mise en place d’une formation en cours d’emploi personnalisée en fonction des besoins différents.

    Education sexuelle en milieu scolaire


    - 1 - Finalité
    - Créer une génération qui croit à la non-violence ;
    - créer une génération citoyenne ;
    - créer une génération qui croit à la culture de la paix. Actuellement, on voit autour de nous une génération en mal d’héritage. Y a-t-il encore à écrire sur les jeunes après quatre décennies de débats sur le fait adolescent ? Ce sujet que nous voulons développer n’émane pas d’une recherche académique, c’est plutôt une réflexion à haute voix sur le danger qui menace la nation. L’Algérie est en crise, tout le monde le sait. Il y a une crise économique puisqu’elle cumule en même temps l’inflation et le chômage de la population active. C’est même une crise de civilisation, nous évoluons dans une culture orale plutôt que dans une culture écrite, signe d’un pays en pleine décadence. Et pour pouvoir se relever au rang des pays respectables, toute la société doit effectuer des réajustements, pour inventer, imaginer des voies nouvelles. Mais quand il y a des distorsions de ce genre sur le plan historique, ceux qui souffrent le plus sont les plus faibles. Ce sont eux qui payent le plus lourd tribut en cas de crise ; la dernière ayant atteint son paroxysme, ce sont les femmes (des centaines et des centaines assassinées, violées, veuves, livrées à elles-mêmes). Ce sont les jeunes (des dizaines de milliers traumatisés à vie) qui souffrent le plus de cette crise multidimensionnelle. Chez nous, la crise est double parce qu’il s’agit non seulement d’une crise d’adaptation économique, mais aussi d’une crise de civilisation extrêmement grave. Cette jeunesse manque de repères historiques, elle est carrément déracinée. Elle ne peut s’émouvoir du droit fil de notre propre civilisation. Par conséquent, il n’est pas étonnant qu’elle sorte fondamentalement de la civilisation que nos aïeux ont bâtie, tracée pendant des millénaires. C’est pour cette raison qu’elle souffre davantage. Néanmoins, elle est la mieux placée pour capter les chances d’un changement éventuel, il y a là une contradiction importante qu’il s’agit de résoudre.

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    • #3
      Avant, la jeunesse des années soixante était handicapée parce qu’elle vivait dans une société où l’Etat providence a fait que cette masse d’énergie n’était pas suffisamment exploitée. La révolution agraire et l’industrie industrialisante ont fait leur travail… Puis vinrent les années 80, où l’on a vécu l’invraisemblable. On est passé d’un socialisme au rabais, à un système de laisser-faire… d’une autorité charismatique à une autorité traditionnelle, pour arriver à l’autorité providentielle. Et c’est toujours la jeunesse qui est touchée de plein fouet par cette « transition ». Aujourd’hui, il y a une sorte de démembrement, de désarticulation sociale sous la pression des forces à la fois internes et externes. Et la jeunesse, comme toujours, est la plus sujette à des forces de désagrégation. La jeunesse est à la fois soumise à des forces de répulsions par rapport à la société traditionnelle qui ne lui apporte pas toutes les chances auxquelles elle pourrait aspirer, et elle est aussi soumise à des forces d’attraction extrêmement puissantes, influences des conservateurs et des fondamentalistes. Tout cela avec la bénédiction des pouvoirs successifs, d’où les traumatismes que nous connaissons tous. Par contre, ce que nous ne savons pas, c’est que ces traumatismes indélébiles sont incompatibles avec l’initiative créatrice. La jeunesse est paralysée, perdue. C’est pour cette raison même qu’elle n’arrive pas à inventer, alors qu’elle est la seule couche sociale qui pourrait le faire. Voilà le drame causé à l’Algérie d’aujourd’hui. Mais toujours est-il que nous continuons à penser que la jeunesse constitue la couche sociale qui est la plus autorisée, la plus justifiée à intervenir pour opérer les changements nécessaires. D’abord quantitativement, plus de 80% ont moins de 35 ans. Qualitativement aussi, car on pense que la jeunesse est tout indiquée pour opérer ces changements, parce qu’elle devient de plus en plus le dépositaire du savoir pour le changement. Un savoir de type moderne.

      Le pourcentage des scolarisés est beaucoup plus important dans la cohorte jeune de la population et, contrairement à ce qui se passait dans la tradition, où c’était les vieux qui guidaient, parce que l’expérience était le réservoir, le grenier le plus important de la connaissance, aujourd’hui ce sont les jeunes qui savent. Un proverbe africain disait : « qu’auparavant c’était l’ère de la poule où les enfants suivent la maman, mais que maintenant c’est l’ère du canard, les parents qui suivent les enfants ». C’est pour montrer qu’il y a une sorte de renversement de la situation qui s’est opéré de ce fait-là, et il faut bien dire aussi que le savoir de type moderne exerce une sorte de fascination sur la population rurale. Une fascination qui crée même un complexe d’infériorité extrêmement mal placé, car si les paysans savaient, ce sont eux qui devraient avoir le complexe de supériorité vis-à-vis de nous autres, qui sommes plus ou moins mutilés, plus ou moins handicapés, à bien des égards…

      Maintenant, quelle est la situation ? Quel est le diagnostic ? Nous pensons que la jeunesse ne profite pas à plein de cette chance, de cette occasion qui lui est offerte, une occasion historique de conjuguer la démocratie au futur. D’abord parce qu’elle est déformée, il se trouve que la jeunesse ne profite plus de l’éducation traditionnelle à cause de la dislocation de la famille qui, malgré ses lacunes, présentait quand même un certain nombre d’avantages. L’école, telle qu’elle a été importée, est malheureusement emmitouflée de dogmatisme et de fondamentalisme, une école pour ainsi dire parachutée et qui, par conséquent, constitue un kyste de tissu social ambiant. Voilà le problème. Le résultat est que cette école où s’affrontaient les deux micro-idéologies arabophone et francophone, ajouter à cela l’idéologie de l’Etat, est devenue un puissant facteur de déracinement et d’aliénation.

      Ce que le colonialisme français n’est pas arrivé à faire, malgré les 130 années d’oppression et de barbarie, les responsables de l’éducation des années 80 ont pu le faire en une seule génération. « Les premiers fruits » de l’école ont démontré au monde entier ce dont ils sont capables, la décennie noire. C’est pourtant une situation inédite que nous présentons : une génération à vif, investie dans une quête de sens souvent angoissée, accaparée par la recherche d’une mémoire qui puisse lui offrir d’apprendre sa propre affectivité et lui permette d’acquérir une grammaire de l’humain.

      Refusant de ce laisser étiqueter, cette génération souffre de ne pouvoir déchiffrer l’héritage qui lui permettrait d’accéder à sa propre identité.

      Elle manifeste ses attentes selon des modalités qui n’ont plus grand chose à voir avec « la crise d’adolescence ». L’espace familial est l’objet d’un désir qui peine à s’exprimer, déroutant des parents reconduits à leurs contradictions. Cette matière vise plus à une intelligence des relations humaines dans notre société qu’à la construction d’un système explicatif. Et la passion du dialogue, qui anime l’ensemble du propos, résonne comme une invitation à découvrir une génération, dont beaucoup pensent qu’elle leur échappe. En fait, cette génération ne nous échappe pas, elle court plus vite que nous. C’est une génération qui appartient au troisième millénaire, tout simplement.

      - 2 - Buts : Face aux problèmes de santé publique que représente le sida, l’abus de produits toxiques et les risques encourus par les enfants et les adolescents par rapport à ces problèmes, les buts du programme seraient les suivants :

      - prévenir les maladies sexuellement transmissibles (MST / sida) ;
      - prévenir l’abus de produits toxiques chez les adolescents ;
      - promouvoir la santé : participer au développement personnel des adolescents par des interventions d’éducation pour la santé ; celle-ci contribuera à forger chez les élèves des capacités à faire des choix de comportements favorables à la santé et développer leurs compétences psychosociales.

      - 3 - Objectif général : donner à la génération future le statut de citoyen Le libéralisme s’épuise ; le social se recompose autour de questions plus culturelles ; la poussée des identités met en cause la prétention à l’universalité ; autant de tendances à analyser pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui entre l’Etat et le citoyen.

      L’école est le meilleur moyen pour observer, comprendre et exercer la citoyenneté. Les moyens Mettre à profit le lieu de passage obligatoire que représente l’école pour offrir des programmes éducatifs conçus et réalisés en fonction des caractéristiques des groupes constitués (jeunes, enseignants, parents). Cela afin de toucher l’ensemble de la population scolaire. Situer les actions de prévention dans un ensemble qui prend en compte la promotion globale de la santé ainsi que la prévention spécifique. Mobiliser tous les partenaires entourant le jeune, à savoir les parents, les enseignants, les psychopédagogues, les médecins et les ONG dans un réseau d’aide, de soutien d’orientation et de prise en charge.

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      • #4
        - 4- Activités Auprès des jeunes :

        - Informations sur la sexualité : interventions ponctuelles et systématiques. Ecole primaire : Programme « histoire de la vie » 4e et 5e, 3 heures par semaine sous forme de projet et par degré. Et interventions à la demande de l’enseignant en faisant intervenir les professionnels : psychologues, médecins, sages-femmes et psychiatres. Moyen Programme « histoire de la vie », 4 heures par degré et interventions à la demande. A travers l’approche par compétences, l’enseignement pourrait s’accomplir dans un atelier où l’on pourrait faire intervenir plusieurs intervenants à la fois. Secondaire 2 heures sous forme de :

        - séminaire sur le thème « Adolescent et toxicodépendances » ;
        - séminaire sur le thème « Santé et adolescence » ;
        - séminaire sur le thème « Prostitution des enfants et les adolescents » ;
        - séminaire sur le thème « Prévenir la grossesse ». Tous ces séminaires se feront à la demande de l’établissement scolaire, en partenariat avec le secteur médical et l’université. Auprès des intervenants Recyclage destiné aux enseignants de biologie sur les thèmes toxico-dépendances et sida ;
        - séminaire sur les premiers secours pour tous les enseignants. Auprès du grand public

        - Publications, expositions destinées aux adultes portant sur les MTS, le sida, la toxicomanie et la prostitution des mineurs. Conclusion « Enfant illégitime », « Enfant en transit », « Enfant-objet »... tristes reflets de cette situation dramatique entre toutes ! L’enfant abandonné, repris par une institution, sera généralement victime d’une double injustice : celle d’avoir été abandonné — et l’on devine quelles rancœurs sourdes continuent à le tourmenter — et celle de devoir manifester de la reconnaissance envers la société qui l’entretient tant bien que mal. Sur ce point, on lui pardonnera difficilement de la mauvaise humeur ou de l’indifférence.

        Que dire d’un mouvement de révolte ? Et pourtant...Reconnaissons que les adultes sont étrangement partiaux en pareil cas. Ils s’attribuent le droit à la gratitude du malmené dont la blessure effective a été causée par les adultes qui devraient le protéger en acceptant la responsabilité de lui donner la vie. Imagine-t-on cependant quelle peut être la mentalité d’un de ces enfants abandonnés ? Prenons la peine de la décrire en quelques mots : l’enfant abandonné est profondément frustré dans ses aspirations à la tendresse et à la sécurité, ce qui peut provoquer en lui des réactions d’agressivité, d’opposition, d’évasion, de surcompensation. Nous devons savoir prendre conscience de cette difficulté, mais il faut aller plus avant dans l’examen des problèmes psychologiques du jeune qui a été abandonné. Il tente de reconstituer le visage de la mère absente, à moindre degré du père absent.

        C’est pour lui l’occasion d’un tourment dont il ne peut se défendre. Il rêve de cette mère et de ce père, qu’il s’identifie à eux, qu’il les rejette, qu’il les embellisse, il se complaît dans une attitude mythique de nature à contrarier son insertion dans la réalité sociale et à lui procurer l’excuse le dispensant de l’effort qu’exige toute adaptation. Il sait aussi que sa naissance n’a pas été souhaitée, et c’est pour lui le point de départ d’une authentique désespérance que, parfois, l’entourage entretient maladroitement.

        Ne dit-on pas qu’il vaut mieux prévenir que guérir ? Alors saisissons l’occasion et faisons de l’école le meilleur catalyseur afin de prévenir ce mal qui ronge notre société en pleine transition.Il serait donc utile de parler régulièrement avec les enfants et les adolescents et de montrer que « malgré » des rapports sexuels plus au moins décriés, l’adolescent et surtout l’adolescente méritent respect et confiance, que des connaissances sont utiles là comme ailleurs, car à un moment donné elles pourront aider à prendre des décisions qui éviteront d’être la perpétuelle victime d’une succession de fatalités.

        Par Oukaci Lounis, psychopédagogue -Maître de conférences Université de Constantine pour El Watan

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        • #5
          == MODERATION==
          Evitez les spams obscènes et vulgaires. Relisez ET respectez la charte du forum.

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          • #6
            wa allah yastar c grave de lancer des rumeurs comme ca et toucher a la vie privée des gens je sais pas pourquoi on rentre tant dans les détails et cet article n'a rien avoir avec le sujet de morjane et en plus c'est un commentaire d'un internaute rien de fiable que du blabla il ya a peine 2 ans je sors de l'université j'ai jamais entendu de telles choses
            Dernière modification par iwamachngoulek, 11 mars 2009, 16h04.

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