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Le défi de la gestion des épidémies urbaines

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  • Le défi de la gestion des épidémies urbaines

    Sida, SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère)... L'histoire récente a montré que les villes sont exposées aux épidémies et qu'il faut se préparer au pire, par exemple à une pandémie grippale. Lors de sa deuxième journée, lundi 9 mars à Lyon, le Forum mondial des sciences de la vie, Biovision, avait pour thème dominant la "gestion des épidémies urbaines" et l'organisation de la réponse des pouvoirs publics. Comme l'a expliqué en ouvrant la session Guénaël Rodier, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), "toutes les villes sont différentes, mais toutes les villes sont vulnérables".

    Sous-directeur général de l'OMS pour la sécurité sanitaire et l'environnement, David Heymann a souligné les mécanismes de propagation du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), du SRAS ou de la fièvre jaune : "Les maladies infectieuses peuvent émerger dans les zones rurales, mais les zones urbaines sont cruciales pour leur dissémination et leur transformation en épidémie, voire en pandémie."

    Ni les radiations ni les agents infectieux ne s'arrêtent aux frontières. Les aéroports établissent une interconnexion entre les grandes villes du monde. Et la liste des facteurs susceptibles de favoriser la propagation des maladies est longue : importation de produits ; présence d'une population locale importante et mobile ; existence de bidonvilles ; minorités susceptibles de ne pas bien comprendre les messages sanitaires ; contestation possible des recommandations officielles ; nombre élevé de non-résidents en transit, etc.

    "La principale difficulté consiste à identifier une maladie inattendue et les personnes touchées, sans oublier celles potentiellement concernées", a expliqué Tim Brooks, de l'Agence britannique de protection de la santé. Citant l'exemple de l'épidémie de chikungunya, à l'été 2007, en Italie, M. Brooks a souligné que l'identification rapide du premier cas avait permis de prendre des précautions et de limiter l'extension de l'épidémie, qui a tout de même touché une centaine de personnes.

    Commissaire adjoint à la santé de la ville de New York, Isaac Weisfuse a rappelé que la mégapole américaine "était le principal point d'entrée aux Etats-Unis, ce qui nécessitait une surveillance attentive de tout ce qui se passe ailleurs dans le monde. Et depuis le 11 septembre 2001, nous savons que nous sommes vulnérables au terrorisme et au bioterrorisme. Nous prenons donc très au sérieux toutes ces menaces". D'où la mise en place de moyens et de systèmes de détection exceptionnels. Dans cette ville de 8,2 millions d'habitants, dont les transports en commun véhiculent chaque jour 9 millions de personnes, le département municipal de santé compte 7 000 employés. La surveillance 24 heures sur 24 vise à détecter tout événement sanitaire inhabituel, le dispositif devant permettre une réponse efficace dès les premières 48 heures de la crise.

    Mais beaucoup de mégapoles ne disposent pas des moyens de New York. Consciente de ces disparités et de la facilité avec laquelle une épidémie peut se développer à travers les continents, l'OMS a révisé en 2005 le Règlement sanitaire international, une législation qui définit les responsabilités et obligations des Etats.

    Chargé de sa mise en oeuvre, Guénaël Rodier a résumé la question clé posée aux maires des grandes villes : "Etes-vous prêts à affronter une crise sanitaire sérieuse ?" Une interrogation qui renvoie à de multiples tâches : identifier les personnes ayant été en contact avec un individu infecté ; planifier les capacités d'isoler un nombre élevé d'individus contagieux ou d'évacuer une population importante ; s'assurer que les recommandations sont compréhensibles par les populations immigrées ; s'occuper des milliers de non-résidents pris au piège par la crise sanitaire dans les aéroports. Un défi.


    Le Règlement sanitaire international (RSI)


    Entrée en vigueur
    . Adopté dans sa version révisée en mai 2005 par les 194 Etats membres de l'OMS, le RSI est entré en vigueur le 15 juin 2007.

    Objectif. Il définit des règles pour renforcer la sécurité sanitaire régionale, nationale et mondiale.

    Contenu. Les Etats sont tenus de notifier à l'OMS tout événement constituant une urgence de santé publique et posant un problème international. Ils doivent répondre à ses demandes concernant la vérification des données transmises. L'OMS s'assure de la qualité des moyens mis en oeuvre pour contenir les épidémies, et informe les autres pays concernés.

    Calendrier. Une évaluation des capacités de surveillance et de réponses à une crise sanitaire est prévue pour juin 2009. Le développement et la mise en oeuvre des plans d'actions nationaux visent à rendre ces capacités opérationnelles d'ici à 2012.


    Par le Monde
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