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L'Inde à l'heure du biogaz

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  • L'Inde à l'heure du biogaz

    Recycler ses déchets pour utiliser le biogaz comme électricité voici ce que fait une petite usine en Inde qui est pour l'instant une usine pilote ouverte depuis trois ans et ça marche. Une vingtaine d'entreprises se servent de cette énergie.


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    Deux à trois fois par semaine, un tracteur fait la tournée de la zone industrielle de Naroda, dans la banlieue d'Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat, dans l'ouest de l'Inde. Sa cible : la vingtaine d'entreprises issues du secteur agroalimentaire qui, réunies, génèrent entre deux et trois tonnes de déchets végétaux par jour. Des peaux de bananes, des pelures de pommes de terre, des copeaux de graines de sésame ou encore des herbes utilisées pour la fabrication d'huiles ayurvédiques. Depuis trois ans, ces déchets biodégradables sont recyclés pour alimenter une petite usine de biogaz, qui les tranforme en électricité. «C'est une usine témoin, précise Shalin Shah, responsable du site. Sa capacité est très réduite, mais l'idée était plutôt de faire la démonstration du procédé pour qu'il soit ensuite répliqué ailleurs.» L'installation reste en effet très modeste : avec une capacité de seulement deux tonnes par jour, elle ne génère que 85 mètres cubes de biogaz par jour, soit juste assez pour alimenter les seize lampadaires qui éclairent le site la nuit.

    Bouses de vache

    A plus grande échelle, ce procédé «double-emploi» pourrait cependant s'avérer utile pour l'industrie agroalimentaire indienne, voire mondiale. D'autant que la technologie est peu coûteuse : la miniusine de Naroda n'a coûté que 17 500 euros, financée à un quart par les bénéficiaires et le reste par l'Etat, à savoir le ministère fédéral des Energies non-conventionnelles et l'Agence de développement énergétique du Gujarat (Geda). Exclusivement destinée à la promotion des énergies propres au Gujarat, celle-ci est aussi l'inventeur du procédé. «L'utilisation de biogaz est une technologie déjà ancienne en Inde, nuance A.K.Chauhan, responsable du projet. Mais jusqu'ici ces usines utilisaient d'autres matières premières, le plus souvent des bouses de vache ou des déchets de cuisine. En plus de générer de l'énergie, ce nouveau modèle a l'avantage de régler le problème des déchets d'un secteur industriel.» Un atout non-négligeable pour un pays comme l'Inde où, faute d'infrastructures, la plupart des déchets organiques atterrissent tout simplement dans la rue.

    Simplissime, la méthode utilisée à Naroda consiste à mélanger les déchets à l'eau avant de les introduire dans un «digesteur», à savoir une cuve hydraulique étanche, où ils restent quarante jours. Des tuyaux reliés à cette cuve acheminent directement le gaz issu du processus de biodégradation vers un générateur électrique. Seul inconvénient : ce générateur ne peut pas fonctionner exclusivement sur du biogaz. «Un tel modèle n'existait pas encore à l'époque, s'excuse A.K. Chauhan. Nous avons donc adapté un générateur qui marchait à l'origine sur du diesel, afin qu'il puisse s'alimenter à 70 % sur du biogaz.» Un problème qui ne devrait a priori pas se reproduire, puisqu'un fabricant indien vient d'annoncer la mise au point d'un générateur 100 % biogaz.

    Requêtes des cantines

    Quant aux résidus solides, (environ 400 kg par jour après séchage), ils peuvent être directement utilisés comme engrais. En clair : tout est recyclable. Simple, écologique et peu coûteux, le modèle de Naroda sera-t-il repris ailleurs ? «Nous avons beaucoup de requêtes, tant de la part d'entreprises agroalimentaires que de cantines, qui ont toutes du mal à se débarrasser de leurs déchets», assure A.K. Chauhan. Pour l'heure, un seul projet a cependant été validé : une usine d'une capacité de quatre tonnes par jour destinée à un marché de gros de fruits et légumes. Jusqu'ici réservé aux associations industrielles, les financements publics pour ce type de projets viennent d'être élargis aux entreprises individuelles, à hauteur de 50 %. Comme si les autorités indiennes, souvent accusées de négliger l'environnement, souhaitaient réellement promouvoir les énergies propres.

    Source: Liberation
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